mardi 6 mai 2014

route du Pacifique

Peu après Chillan, je décide de plonger vers la côte. Je passe au travers de petites villes dont les places constituent toujours un moment de pause.


De belles montées permettent de franchir les petites montagnes côtières couvertes de pins.



Après le dernier col, la brume du Pacifique chasse le soleil sans prévenir. 

 


Pour quelques temps seulement. Je retrouve bientôt des couleurs plus lumineuses avec une variété de paysages que seule la grande bleue peut offrir.

Cobquecura est le première jalon de l'itinéraire de la mer. La signalétique concernant l'évacuation en cas de tsunami dont je parlais il y a quelques jours ne peut pas être évitée.


Ni cette église de pierre qui est tous les jours malmenée par la marée.




La route majoritairement asphaltée laisse la place pendant quelques kilomètres à des chemins de terre ; mais quel que soit le revêtement le dénivelé est souvent sévère.


Je quitte Chanco un dimanche matin après le passage au Chili à l'heure d'hiver, occasionnant dorénavant un décalage de 6 heures avec l'Hexagone.
Je me suis levé plus tôt que les commerçants qui commencent juste à installer leurs étals.


Petit détour champêtre avec les chasseurs et de petites industries du bois



avant de retrouver la mer, les pêcheurs et les surfeurs 







Constitucion est un centre urbain plus important mais plutôt tranquille autour de son église pleine de couleurs.



Plus haut, en franchissant le Mataquito au niveau de son estuaire, je suis vers l'est pendant 20 kilomètres la rive nord du fleuve, dédiée aux cultures de fruits et à la vigne.


Puis j'oblique plein nord à l'assaut de la montagne avant de plonger vers Vichuquen, qui de loin passe quasiment inaperçu.


C'est pourtant un village colonial remarquable avec ses maisons anciennes et ses rues bordées d'orangers.






Je longe ensuite la rive sud du lac éponyme sans grand espoir de bivouac car bordée de résidences secondaires.


Tant pis, car la nuit passée au sommet d'une piste sableuse me récompensera au réveil d'une belle image sur les lacs intérieurs.


Le chemin redescend tout schuss vers le petit village de Boyeruca encore endormi



puis redevient bitume en longeant quelques marais salants

et en terminant sa course dans la station balnéaire de Pichilemu très prisée des surfeurs.






Je quitte provisoirement la côte en franchissant après 15 kilomètres de crapahute une montagne, puis redescends dans un décor de collines toutes andalouses où les flacons d'huile d'olive remplacent dans les petites échoppes du bord de route les confitures de fruits.



Petite église en bois à Rapel


puis de nouveau la côte avec une longue séquence urbaine qui commence par le port plutôt industriel de San Antonio

et s'achève à la nuit par la ville d'Algarrobo où il faut montrer patte blanche pour entrer dans ces grands ensembles plutôt chics.


J'aurais bien tenté le bivouac sur la plage, mais ma petite maison risquait de faire pâle figure. C'est donc encore plus au nord et bien plus tard que je trouverai un champ où dormir à la lumière de la frontale.

Après une bonne suée autour de l'anse de El Yeco je rejoins la quatre voies pour Valparaiso, puis la quitte pour la route du port.


Au sommet je passe à coté des collines forestières calcinées qui ont provoqué il y a maintenant plusieurs jours la destruction des quartiers les plus pauvres de la ville.


L'incendie qui a mis sur le carreau de nombreux habitants a été relayé par les télévisions du pays, et des dons spontanés se sont manifestés au Chili et en Argentine pour subvenir aux besoins des familles les plus démunies.

La route côtière permet l'entrée progressive dans la cité plus touristique du front de mer.



Valparaiso pourrait être méditerranéenne, avec ses rues désordonnées qui partent à l'assaut des collines, ses innombrables escaliers colorés, ou ses pêcheurs qui s'interpellent depuis leurs embarcations dans le port … il manque au tableau le linge qui sèche entre deux façades de maisons.








Palacio  Baburizza (musée des Beaux-Arts)

Plaza Sotomayor

Tour de l'Horloge

arc de triomphe britannique

cathédrale

Congreso
 
que serait Valparaiso sans ses peintures murales à ciel ouvert...





pour s'économiser un peu, de nombreux ascenseurs permettent de gagner les hauteurs


pas de chance, celui que je voulais prendre pour gagner la maison de Pablo Neruda est hors d'usage



A quelques encablures, Viña del Mar présente un visage plus classique de station balnéaire aux immeubles de verre et d'acier ; plus original en ce dimanche matin est cette course à pied où chaque concurrent est accompagné de son chien : très très chilien !




Ma route du Pacifique s'achève ici. Je prends la direction du soleil levant pour rejoindre Santiago après le franchissement du col de la Cuesta la Dormida qui me fait à nouveau apercevoir les hauts sommets andins.







 


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