Cagliari, où me dépose le ferry,
est une ville tranquille. Et quand je coupe par le Parc naturel Régional de
Gutturu Mannu pour rejoindre la côte ouest, la circulation quasi nulle ne me
fait pas regretter la jungle urbaine napolitaine.
Les endroits pour planter la
tente, contrairement à la Sicile, ne manquent pas. Je m’arrête au soir au bord
d’une rivière limpide avant d’entamer le lendemain la piste qui traverse le
Parc. La végétation méditerranéenne est reine, et les chèvres ne semblent pas
malheureuses. Les chiens qui les gardent n’ont rien de l’agressivité de leurs
comparses siciliens. Ils me regardent passer avec la même désinvolture que les
vaches regardent passer les trains.
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PN régional Gutturu Mannu... |
La presqu’île de Sant’Antioco
respire la sérénité.
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isthme de Ponte Romano |
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Sant'Antioco... |
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Calasetta |
Un ferry me pose en une demi-heure à Carloforte, sur l’île
de San Pietro, encore touristique en cette mi-novembre ensoleillée.
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saline de Carloforte |
Mais la
petite route qui mène après 12 kilomètres au Capo Sandalo est déserte. Le phare
qui domine la mer est le gardien d’une côte ouest agréablement sauvage.
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Capo Sandalo |
Un nouveau ferry pour Portovesme
referme cette parenthèse enchantée. Je remonte vers le nord de la Sardaigne en
longeant la côte, et en suivant au mieux les indications de mon gps. A
Fontanamare, un pont devait enjamber ce canal selon ma carte
électronique ; on m’apprend qu’il s’est écroulé il y a un an et demi.
Il ne me reste plus qu’à
effectuer le petit détour par la plage, en suivant les pas de cette
kite-surfeuse tchèque, et en faisant quelques aller-retours avec mon lourd
équipement.
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spiaggia di Mezzo |
Le bain de pieds fut
rafraîchissant.
En remontant jusqu’au village de
Masua, je trouve un superbe spot de bivouac en face du Pan di Zucchero ;
coucher de soleil le soir, et lever de lune le matin.
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Pan du Zucchero... |
En continuant jusqu’à Porto
Torres, sous un soleil quasi permanent, les paysages varient entre route boisée
mais jamais plate, lagune que l’on traverse sur un long pont tout plat, village
de pêcheurs, ville moyenne avec église romane, et toujours ces innombrables
baies ou criques au-dessus desquelles c’est toujours un vrai plaisir de passer
la nuit.
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Buggerru |
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route 126 |
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laguna di San Giovanni |
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village de pêcheurs |
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Oristano |
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Bosa |
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Torre Argentina... |
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Alghero |
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Cap Caccia |
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anse Reno Majori |
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Porto Torres... |
Je croise deux cyclo-voyageurs,
l’Irlandais David et le Nantais Manu qui s’en vont chercher un peu de chaleur
vers le nord de l’Afrique pour y passer l’hiver.
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Manu, en route vers la Tunisie |
Mon périple italien s’achève. Ce
sont presque 3000 kilomètres parcourus dans le Mezzogiorno, ce Grand Sud de la
Péninsule comprenant les régions des Abruzzes, du Molise, des Pouilles, du
Basilicate, de la Calabre, de la Campanie, de la Sicile et de la Sardaigne.
On l’oppose souvent au nord du
pays, plus besogneuse autour de la capitale économique Milan. Mais comme disent
les Italiens : « Milan, c’est milan ! ».
Outre une côte souvent très
touristique, c’est sans doute les cultures méditerranéennes, dont celle de
l’olivier, qui font l’unité du Mezzogiorno. Les îles sont toujours
particulières. Toujours plus inaccessibles ... une perpétuelle invitation au
voyage.