Le col de Sapois à un peu plus de 800 mètres d’altitude me conduit à
Gérardmer où le lac aux eaux turquoise ne semble pas vouloir encore de
l’automne.
Je poursuis sous le soleil par la route des crêtes avant de plonger vers la
plaine d’Alsace qui à partir de Turckheim est en plein brouillard.
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route des crêtes |
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lac Blanc |
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Turckheim |
Tant pis. Je prends la petite route qui depuis les vignes part à l’assaut
des collines forestières où se cachent les ruines des cinq châteaux.
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Pflixbourg |
Passé le donjon unique de Pfilxbourg, la belle enceinte fortifiée du
Hohlandsbourg au sommet de son promontoire mérite l’effort.
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Hohlandsbourg |
Ici on n’a reconstitué que ce que les documents d’époque nous ont laissé
comme témoignage ; la ruine a malgré tout belle allure et comme le
brouillard persiste il plane sur ces vieilles pierres comme une atmosphère de
vie médiévale que le guide s’amuse à faire revivre tout en démontant un à un
tous les poncifs.
Plus bas les trois donjons d’Eguisheim sont eux aussi plongés dans une
froideur automnale.
Il ne fait guère plus chaud à Colmar où j’arrive un peu tôt pour assister
aux premiers marchés de Noël.
C’est dans l’agréable village de Thann que je jette un dernier coup d’œil
aux Vosges avant de glisser en Franche-Comté sur la voie verte qui longe le
Doubs.
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dernier coup d'oeil aux Vosges
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Cette portion de l’eurovélo 6 me fait découvrir Montbéliard, autour de son
château et de l’un des plus vieux temples protestants du pays,
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temple protestant |
et Besançon,
dominée par la citadelle Vauban.
Le département du Doubs offre des paysages pittoresques, à l’image des
gorges de Nouailles que la route finit par gravir pour se hisser à 800 mètres
d’altitude sur le plateau où Pontarlier autour de sa porte Saint-Pierre détient
la palme de deuxième plus haute ville de France.
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Ornan |
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gorges de Nouailles |
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Pontarlier, porte St-Pierre |
Les nuits un peu fraîches en ce début novembre ne m’empêchent pas de
camper.
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Vosges : à la recherche d'un peu de plat |
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à 5km de Pontarlier, un petit lac bienvenu
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vallée de la Loue |
Au matin de cette nuit dans la vallée de la Loue, alors que la température
sous la tente n’atteint pas les trois degrés, un bruissement sourd et continu
qui martèle de façon presque imperceptible le sol me réveille. La neige,
déjà ? Non ; l’ouverture du sas me fait découvrir un paysage de givre
où ce sont les feuilles mortes qui par centaines se détachent des arbres pour
chuter mollement à terre, comme si l’arrivée prochaine de l’hiver les obligeait
à cette collégiale chute newtonienne.
Point de neige donc, et même un radoucissement humide pour l’étape entre
Pontarlier et Lons-le-Saunier. Cela tombe bien puisque je traverse une région
de lacs du Jura surnommée « la petite Ecosse ».
A Lons je retrouve sans déplaisir Marion et Virgile qui s’y sont établis
depuis leur folle traversée des Amériques. Ils sont toujours débordants
d’énergie et ne manquent pas d’idées sur la façon de donner suite à leurs
aventures.
Quand Virgile me raconte sa chute violente à Trevellin, percuté de dos par
un 4/4 argentin, et les efforts déployés malgré la douleur pour poursuivre le
périple, je n’avais pas imaginé en suivant le compte-rendu sur leur blog la
pénibilité du calvaire subi.
Pas d’IRM possible sur place ; la « simple » déchirure
musculaire qui avait été diagnostiquée par un traumatologue argentin s’avérera
être à leur retour en France une fracture du col du fémur … courage et
abnégation !
En repartant à l’assaut des montagnes le soleil a plus que jamais repris
l’ascendant. Les montées sous des températures en flèche se font désormais en
t-shirt, et je ne peux que me régaler de cette traversée du Haut-Jura durant
cet été indien qui aurait de quoi faire douter les climato-sceptiques les plus
endurcis.
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Lons |
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gorges de la Bienne |
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véloroute |
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Morez |
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lac des Rousses |
Les petites routes de l’Ain ne sont pas en reste côté paysages et me mènent
après avoir franchi le Rhône à Seyssel au pied des Alpes.
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Seyssel |
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Rhône |