Je
quitte Santiago par les mêmes boulevards utilisés lors de mon
entrée. En franchissant le rio, l'avenue Miraflores qui me paraît
toujours aussi tranquille, est traversée cette fois-ci sans escorte.
Je gagne le périphérique et m'extraie de l'ère métropolitaine par
une route tranquille jusqu'à la cité dortoir de Lampa.
A
Polpaico j'oblique au nord-ouest pour rejoindre après 35 kilomètres
de plat la Cuesta Chacabuco. La grimpette de 15 kilomètres me permet
d'éviter le tunnel autoroutier, et je rejoins ainsi Los Andes après
avoir croisé de nombreux cyclistes du dimanche depuis Santiago, me
confortant dans le choix de cet itinéraire pour quitter la capitale
chilienne.
Cuesta Chacabuco
Le
temps est à la bruine lorsque j'entame l'ascension de la route 60
vers l'Argentine. Le col situé à plus de 3000 mètres fut fermé
plusieurs jours il y a peu de temps à cause de la neige, mais après
une nuit passée au bord du rio Juncal dont la rive gauche est
squattée par un train de marchandises, le baromètre est au beau
fixe.
La
pente devient plus raide à l'approche du but, mais les nombreux
virages en lacet, numérotés comme à l'Alpe d'Huez, adoucissent le
pourcentage.
Passage
à la station de ski, et à la Laguna del Inca
puis
dernière rampe au travers d'un tunnel paravalanche qui conduit à
plus de 3100 mètres à l 'entrée du tunnel del Cristo Redentor
long de quatre kilomètres
interdit
aux vélos, Paulo y attend une camionnette pour passer sous le rocher
culminant à 3800 mètres d'altitude.
Il
ne me reste plus qu'à descendre vers l'Argentine, après avoir eu un
bref aperçu du Cerro Aconcagua sur la gauche, qui avec ses 6969
mètres est le plus haut sommet du continent.
Je
quitte le Chili, en espérant une dernière excursion plus au nord
autour de San Pedro de Atacama, et retrouve l'Argentine, qui se
caractérise par des paysages plus ouverts, avec un côté parfois
dantesque.
Puente del Inca
Quebrada seca
Je
croise ce couple d'Uruguayens, José et Caro, qui profitent de la
moindre occasion pour faire de la pub à l'entreprise mondiale de
fabrications de panneaux solaires dont ils sont salariés.
J'ai
beau quitter à l'aube mon bivouac dans la montagne à plus de 2000
mètres d'altitude, la dernière étape longue de 170 kilomètres me
fait arriver à 30 kilomètres de Mendoza alors que la nuit est déjà
tombée.
rio Mendoza
Trop
tard pour trouver l'itinéraire bis ; je rejoins à contre cœur
la route 40 transformée en périphérique à l'approche de la ville.
A
peine ais-je quitté la bretelle que deux policiers me font signe de
la main. Je m'attends à devoir faire demi-tour, mais non, c'est la
voiture qui me suivait qu'ils interpellent. Ils me laissent
continuer comme si ma présence à vélo sur cette voie d'urgence de
nuit était naturelle. J'y croiserai d'ailleurs des piétons sur le
terre-plein central et d'autres cyclistes sur le bas-côté. Y a rien
qui va mal !
Dans
l'obscurité je vois à peine les débris de toutes sortes qui
jonchent le bord de la chaussée. C'est un miracle d'arriver dans
l'hyper centre sans crevaisons.
Je
gagne en soirée l'Alliance française, dirigée par Franck Poupard,
un Vendéen originaire de Saint-Prouant, qui tombé par hasard sur
mon blog m'avait lancé une invitation il y a quelques jours.
Ayant
plutôt prévu à la base de continuer ma remontée par le Chili,
l'idée de rencontrer un autre Vendéen, cette fois-ci en Argentine,
fit son chemin.
Me
voici donc à Mendoza, cette grande ville argentine entourée de
vignobles réputés, dont le centre aéré autour de sa grande Plaza
de Independencia, et à l'ouest son immense Parque General San Martin
dessiné par le paysagiste français Charles Thay, en fait une halte
plus qu'agréable.
plaza de Independencia
plaza de Espana
Municipalidad
Barrio Civico
Parque General San Martin...
grille d'entrée offerte par la France
L'originalité de la ville, ce sont ces rigoles qui entre le trottoir et la chaussée permettent l'évacuation des eaux, obligeant de nuit à être vigilant pour ne pas faire une chute humide !
Mendoza
c'est aussi l'occasion d'une nouvelle pause dans le voyage, et
d'assister à quelques manifestations de l'Alliance française, comme
cette exposition de peintures de Carlos Ercoli.
J'aurai
même l'occasion d'y présenter mon tour d'Europe de 2010 auprès
d'un petit public argentin.
Merci
Franck, qui se démène pour faire vivre la culture française en
Argentine.
Dur
de reprendre le vagabondage ce week-end...
site de l'Alliance française à Mendoza (www.afmendoza.org)
site de l'Alliance française à Mendoza (www.afmendoza.org)
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