La dix-neuvième
étape du Tour part de Lourdes. Je profite de ma
journée de
transfert pour l’avancer jusqu’au pied du col d’Aspin.
Demi-étape avec de belles petites côtes autour de
Bagnères-de-
Bigorre ou de Capvern-les-Bains.
Mercerdi. 6H30.
Je remonte la vallée
de la Neste pendant sept kilomètres. Le jour se
lève timidement à
l’entame du col d’Aspin. La bruine est encore
présente sur les hauteurs. Au col, l'odeur du café et les bulletins
d'information émanent des campings-cars.
Il est 9h. Mon petit-déjeuner est déjà loin.
présente sur les hauteurs. Au col, l'odeur du café et les bulletins
d'information émanent des campings-cars.
Il est 9h. Mon petit-déjeuner est déjà loin.
vallée de la Neste |
dans le col d'Aspin |
Descente jusqu’à
Sainte-Marie-de-Campan. Déjà le soleil et la
chaleur. Les cyclos
s’affèrent pour la montée ; je leur emboîte le
pas.
Les vacanciers sont
maintenant sortis de leur camion, et
accompagnent les cyclistes du
regard. Une petite estafette s’arrête
à chaque emplacement
improvisé sur le bas-côté. Un homme en
sort avec une panière
remplie de brioches, et s’essaie à la vente à
domicile. Business
passager.
Pour moi, petite
collation en haut de La Mongie. Restent trois
kilomètres, dont les
deux derniers à près de 10 %. Il faut
s’employer pour tirer
toute ma bagagerie jusque en haut. La
transpiration ruisselle le long
des bras et fait du goutte à goutte au
niveau des poignées du
guidon. Je marque chaque hectomètre du
Tourmalet de ma sueur, avant
qu’elle ne s’évapore dans l’instant.
Les encouragements
se font plus nombreux. De l’étonnement
parfois.
Pic du Midi |
col du Tourmalet |
descente vers Luz-Saint-Sauveur |
Enfin le col. Il est
12h30. Longue descente jusqu’aux Gorges de
Luz. Longue pause
déjeuner.
L’ascension
reprend au départ d’Argelès-Gazost. Sévères les trois
premiers
kilomètres. A Arras la petite D 103 part à gauche et me
conduit à
Estaing. Superbe vallée, où l’absence des camping-cars
m’interroge : suis-je toujours sur la route du Tour ?
col des Bordères |
Col des Bordères
aux pentes irrégulières, puis plongée vers vers
Arrens. Je suis au
pied du Soulor. Huit kilomètres de grimpette,
avec quelques raidards
bien sentis.
Les camping-cars
sont de retour. C’est une vraie ville que je
traverse jusqu’au
sommet à l’heure de l’apéro. Les jeux de
scrabble laissent peu
à peu la place aux verres de bière ou de pastis.
Vaches ou moutons en
liberté semblent bien s’accommoder de
cette présence humaine
inhabituelle. Décor surréaliste à quelques
encablures du Parc
National des Pyrénées.
col du Soulor |
De ce côté,
l’Aubisque n’est plus qu’une formalité. Ici, c’est plus
sauvage. Des Néerlandais, purs campeurs, allument le réchaud au
pied de leur voiture.
Je passe mon dernier
col à l’heure du dîner, et plonge jusqu’à
Arrens, où s’écrit
pour moi la dernière page de ces étapes de
montagne.
l'Aubisque, depuis le Soulor |
Larruns |
Demain les
vacanciers de ces cinq cols mythiques se réveilleront
pour une
nouvelle journée d’attente.
Après-demain, les
coureurs – les vrais – feront vibrer cette foule
maintenant
endormie.
C’est le Tour !
Depuis Laruns, je
gagne Oloron-Sainte-Marie et le pays basque.
Ça ne monte pas haut,
mais ça monte toujours.
Je fais étape à
Hasparren. Je sens le souffle du Tour dans mon dos.
Les campings sont
quasi pleins.
Vendredi. Vingtième
étape. 31 kilomètres de contre la montre entre
Saint-Pée de
Nivelle et Espelette. Pour moi un peu plus du double
depuis mon camp
de base.
C’est les
montagnes russes comme hier. La dernière côte assassine
à trois
kilomètres de l’arrivée risque de faire quelques dégâts.
Espelette |
Cette étape est le
dernier virage. Mon Tour s’achève bientôt...