Je quitte le Puy de Dôme en
suivant les gorges de la Sioule à partir de Châteauneuf-les-Bains, et suis le
cours de la rivière très prisée par les pêcheurs jusqu’à Saint-Pourçain. Le
beffroi juxtaposé au clocher de l’église est la carte postale de la ville.
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bivouac au bord de la Sioule
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village pittoresque de Charroux...
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Saint-Pourçain-sur-Sioule
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Le paysage évolue en même temps
que la teinte des vaches. Les basses collines de Saône-et-Loire aux côtes
arrondies succèdent aux montées plus sèches du Massif Central, et la couleur brune
de la Salers se dilue peu à peu vers la blancheur de la Charolaise.
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église romane de Neuilly-en-Donjon : tympan remarquable
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canal Digoin-Roanne
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Je voulais de la fraîcheur, je
suis servi. Un automne presque hivernal s’installe sans prévenir. A la chute
soudaine des températures succède un épisode pluvieux glaçant. Je temporise deux jours à Mâcon, et visite le musée des Ursulines, dont une salle entière est
consacrée au poète et homme politique de la IIème République,
Alphonse de Lamartine.
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Solutré
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Mâcon ... musée des Ursulines
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cathédrale Vieux-Saint-Vincent
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cathédrale "napoléonienne"
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Lamartine, l'enfant du pays
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La voie verte qui longe la Saône
s’appelle voie bleue, ce qui est de circonstance avec le retour du soleil.
Je tourne bientôt plein est, en
traversant le nord de l’Ain par la haute Bresse, puis dès que j’entre dans le
Jura, la route s’élève.
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St-Trivier de Courtes, en Bresse
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ancienne carronnière, fabrique de tuiles et de briques
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un Paulo vaut bien une Smart
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Ça ne monte jamais très haut,
mais la D3 qui sinue dans cette « petite montagne » est une bonne
entrée en matière. La journée s’arrête en contrehaut du lac de Vouglans, avec
le lendemain matin un lever de soleil dans le brouillard.
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à Saint-Amour, la D3 prend vite de la hauteur |
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lac de Vouglans (rivière de l'Ain) au soir...
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et au matin
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La brume me poursuit tout le long
de ma remontée de l’Ain, puis se disperse franchement après Champagnole.
Je crapahute dans la forêt de la
Joux, en suivant l’itinéraire balisé de la « route des sapins », dont
on comprend très vite la raison de son surnom.
Les descentes succèdent aux
montées, toujours très sèches, et les quelques belvédères qui se dégagent de
façon sporadique laissent des vues splendides sur les lointaines montagnes.
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un massif forestier de plus de 10 000 ha
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Je respire sur ces demi-routes
jurassiennes un air pur et sauvage enivrant. Ce massif forestier, étendu comme
la ville de Paris, m’occupe tout l’après-midi pendant plus de 35 kilomètres. Si
les parents terribles de Cocteau avaient un jour quitter la roulotte, ils
auraient certainement dit de cette forêt :
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« elle est in – croy – able »
Les prés bocagers remplacent peu
à peu les bois. La Montbéliarde, productrice du comté, est omniprésente. Sa
robe blanche tâchée de brun est un mix entre la Salers et la Charolaise.
Je passe en soirée les villages
franc-comtois de Gevresin et Déservillers. Je suis déjà dans le Doubs, et n’ai
plus qu’à descendre jusqu’à Cléron pour trouver à dormir au bord d’une voie
verte.
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Gevresin
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Déservillers
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Cléron
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Besançon n’est plus qu’à trente
kilomètres. Depuis le camping, le tramway me dépose au parc Micaud, à partir
duquel je visite l’hyper-centre sous la pluie, autour du musée des Beaux-Arts
et du Pont Battant.
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parc Micaud ; séquoia géant
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musée des Beaux-Arts
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Pont Battant |
Le quartier autour de la
synagogue qui monte vers la gare est animé.
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synagogue
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En revenant dans la Boucle du
Doubs, la rue piétonne qui mène à la Citadelle passe devant la maison natale de
Victor Hugo. Le musée qui s’y est installé depuis peu retrace l’engagement
politique et humain du grand écrivain.
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palais Granvelle ; musée du Temps
| Conservatoire
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Doubs ; Conservatoire ; citadelle
| maison Victor Hugo
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Son combat pour l’abolition de la
peine de la mort ne fut mené à terme en France qu’un siècle et demi plus tard.
Au magistrat (et plus généralement à la société) qui envoyait un homme à
l’échafaud, il disait : « que voulez-vous enseigner avec votre
exemple ? Qu’il ne faut pas tuer. Et comment enseignez-vous qu’il ne faut
pas tuer ? En tuant. »
Il n’est pas sûr, si l’on
refaisait en France un débat sur ce sujet sanctionné par un référendum, que la
peine de mort ne soit pas rétablie. Il y a des textes comme le « Dernier
jour d’un condamné » (1832) de Victor Hugo qu’on devrait lire et ne plus
oublier.
Le temps, très pluvieux, ne
favorise pas le cyclotourisme. Il permet par contre que les restrictions d’eau
qui sévissaient dans le Doubs soient levées.
Les forêts de l’Est ne sont pas
sauvées pour autant. Le stress hydrique qu’elles subissent depuis plusieurs
mois, voire plusieurs années, est pour certaines essences irrémédiable. Nombre
de hêtres, frênes, pins noirs, séquoias, pins sylvestres, sont touchés par la
maladie, et devront être abattus.
En milieu urbain aussi, et à
Besançon notamment, les parcs et jardins ont souffert. Des essences mexicaines
et nord-américaines sont sérieusement envisagées pour remplacer érables,
résineux et bouleaux.
Un long travail se prépare, dans
le pays entier, pour accompagner les arbres dans la lutte contre le changement
climatique.
Pour ma part, il n’est plus temps
de temporiser. Je me plais bien dans le Doubs, mais il me faut retourner
affronter les éléments…
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