Entre Haute-Saône, Haute-Marne et
Vosges, je me fraie une sortie vers le nord du pays, dans un décor encore très
boisé. Les biches détalent devant Paulo, alors que deux beaux sangliers en
train de retourner le sous-bois me regardent passer sans broncher.
passage de la Saône à Scey |
dernier village franc-comtois |
A Grand, à l’ouest des Vosges, la
présence d’un amphithéâtre romain, un des plus grands de l’Empire (17 000
places), intrigue. La petite cité, à l’écart de la grande voie romaine, était
un sanctuaire dédié au dieu guérisseur gallo-romain Apollon-Grannus. On y
venait de très loin pour espérer un miracle.
Des voies secondaires romaines
ont été créées autour de cette Lourdes antique, et on peut encore suivre leur
tracé en se promenant dans les forêts alentours.
Grand ; chapelle Saint-Libaire |
amphithéâtre romain |
voie romaine |
En continuant le long de cette
diagonale du nord-est, je longe la petite vallée très bucolique de la Saulx,
avant de gagner le chef-lieu de la Meuse.
vallée de la Saulx... |
lavoir d'Echenay |
Montiers sur Saulx |
Le château de Marbeaumont, au
bord du canal de la Marne au Rhin, est une belle entrée en matière pour visiter
Bar-le-Duc.
château de Marbeaumont |
canal et église Notre-Dame |
L’imposant bâtiment de la préfecture,
dans la ville basse, est dominée par le quartier Renaissance de la ville haute,
où les maisons 15ème siècle en enfilades sont remarquables. Le site
du château des Ducs de Bar, entièrement démantelé par Louis XIV, est occupé par
le musée barrois.
musée barrois |
maisons Renaissance... |
En me dirigeant vers Châlons,
j’ai droit à cinquante kilomètres de pluie continue ; cette Champagne
céréalière ponctuée par d’immenses silos me laisse un peu froid.
Heureusement, le soleil revient
après un bivouac le long de la Marne. Les vignes de Bouzy, où l’on produit
aussi bien du rouge que du blanc, sont séparées de Reims par une petite
montagne boisée.
la Marne |
vignes de Bouzy |
montagne de Reims |
Entre la basilique Saint-Rémi et
la cathédrale, les rues piétonnes rémoises très fréquentées sont propices à la
promenade.
basilique Saint-Rémi |
cathédrale |
en quittant Reims ; canal Marne-Aisne |
Un nouveau canal, celui de la Marne
à l’Aisne, me permet d’accéder au site du Chemin des Dames.
Ce plateau étriqué, coincé entre
les vallées de l’Aisne et de l’Ailette, fut le théâtre de combats acharnés et
meurtriers ; entre Napoléon et les Prussiens en 1814 dans un premier
temps, puis lors de la Première Guerre mondiale un siècle plus tard. A la
Caverne du Dragon, un musée commémore ces évènements tragiques.
chemin des Dames... |
La voie verte de l’Ailette est un
intermède de plat dans l’arrière-pays vallonné de Laon.
voie verte de l'Ailette |
ancienne abbaye de Prémontré |
Perchées au-dessus du canal de la
Sambre à l’Oise, deux mouettes se gaussent de mon passage ; la mer n’est
plus très loin. Au village de
Neuville-Saint-Amand, les maisons toutes de brique rouge annoncent déjà le
nord.
Avant de basculer dans la
descente vers Saint-Quentin, on voit de loin l’immense silhouette de la
basilique qui domine la cité picarde.
L’hôtel de ville est un autre
monument remarquable.
Saint-Quentin ; hôtel de ville |
Mon entrée dans le Pas-de-Calais
se fait dans un paysage de petites bosses où les champs s’étendent jusqu’aux
portes d’Arras.
à quelques kilomètres d'Arras |
La préfecture du Pas-de-Calais
n’est pas la ville la plus peuplée du département, mais son histoire très riche
en fait une étape incontournable. Je « profite » d’un jour de pluie
pour la visiter.
Le centre s’articule autour de
deux Places majestueuses.
Celle du Beffroi, en haut duquel
trône la statue du Lion, symbole de la ville …
… puis la Grande Place bordée de
maisons bourgeoises dont l’ensemble ne dépareillerait pas dans une ville
flamande.
Grand'Place en 2020... |
... et un jour de marché en 1878 |
Au sud-ouest, la Citadelle
construite par Vauban faisait partie d’un système défensif plus étendu, destiné
à conserver cet Artois récemment conquis dans le giron du Royaume de France. Le
bois qui la prolonge est aujourd’hui une réserve pour la biosphère, de
chauve-souris notamment, ou du très rare triton crêté.
Citadelle ; Mémorial des Fusillés |
Le cimetière britannique témoigne
de la violence des combats en 1917.
Arras fut détruite à 50%, et les
bâtiments emblématiques reconstruits à l’identique sous la direction de Pierre
Paquet.
Je clos la visite par l’abbaye
Saint-Vaast reconverti en un pôle culturel (musée – médiathèque).
La dernière étape me conduit après 120 kilomètres à l’autre bout du Pas-de-Calais, dans un décor exclusivement campagnard qui contraste avec le département du Nord très urbanisé.
Artois |
Boulonnais |
La silhouette de la cathédrale
Notre-Dame se découpe sur la mer.
Boulogne domine la Manche du haut
de ses petites collines. La ville haute s’articule autour du musée-château.
La ville basse annonce la zone
portuaire. Les quais d’où partent les bateaux de pêche sentent le voyage à plein
nez. Les mouettes, elles, s’agglutinent autour des conserveries de poissons, s’aimantent
sur les ferrailles des toits des usines dans l’attente d’une pitance gratuite.
En tournant le regard vers le
large, les plages propices à la rêverie marquent la fin de cette diagonale.
Je retrouve Juliette en fin d’après-midi
pour une autre visite de la ville. On passe devant la maison où le général San
Martin finit ses jours. C’est amusant de trouver un petit territoire argentin
en plein nord de la France, alors que j’avais trouvé à Pilguë un petit bout de France
en plein nord de l’Argentine.
La balade continue par le chaud
quartier du chemin vert avec vue sur l’aquarium de Nausicaa, puis un retour
dans le centre pour une dégustation d’une spécialité locale, le welsh, fait à
base, entre autre, de cheddar et de bière.
C’est un plaisir de finir cette journée
en si bonne compagnie.
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