Départ à l’aube
ce samedi 30 juin depuis mon bivouac sur l’île
de Noirmoutier, en
face du Gois.
Après le passage du
pont, un homme placarde à chaque carrefour
des grandes flèches
noires sur fond jaune : il est en train de flécher
tout le
parcours de l’étape pour un groupe d’une trentaine de
cyclistes
qui me dépasseront plus tard dans l’après-midi.
Plein soleil pour
avaler les 200 premiers kilomètres de cette course
que j’entame à
mon rythme de sénateur jusqu’à Fontenay-le-
Le bivouac le long
d’un champ tout juste moissonné me paraissait
une bonne idée.
Mais à 1 heure du matin, alors qu’il tombe
quelques gouttes, une
énorme moissonneuse lieuse s’engage dans
le pré pour ramasser les
épis. Je ressemble sous mon abri de toile à
un petit voilier
coupant la trajectoire d’un cargo.
Quelle belle
frayeur !
La deuxième étape sur les petites routes du bocage qui me sont
familières se poursuit
sous la même chaleur.
Le troisième jour, à l’aube, le train qui depuis La Roche/Yon doit
me conduire à La
Baule prend du retard à cause d’un arbre couché
sur la voie. Je
rate la correspondance à Nantes, et prend le prochain
train pour
Saint-Nazaire.
Je récupère le
départ de l’étape sous une bonne pluie d’orage : un
bon
rafraîchissement pour mon arrivée en Bretagne.
Les routes ont beau
être plates jusqu’à Redon, je ne rattrape pas
mon retard. Tant
pis. Le bivouac en sera que plus tranquille autour
des villages de
cette Bretagne intérieure au relief tourmenté qui
La quatrième étape est un mix entre vélo et train. Je termine
l’étape d’hier
jusqu’à la presqu’île de Rhuys, puis remonte à
Vannes pour
monter dans le TER qui me conduit à Lorient.
Après avoir longé la côte autour de Fort Bloqué, je m’arrête pour
la nuit un peu
après Moëlan/Mer.
La cinquième étape entre Lorient et Quimper faisait figure
d’épouvantail. Je ne serai
pas déçu. Les 110 derniers kilomètres
sont une succession de
petites côtes assassines bien casse pattes.
Les routes vicinales
choisies par les organisateurs sont parfois
difficiles à trouver.
Heureusement, je retrouve les flèches jaunes de
la première étape.
Le groupe de 30 cyclistes fait la même chose
que moi : le tour
de France une semaine avant le vrai départ.
Concarneau |
étape casse pattes autour des rivières |
Trois bonnes côtes
viennent clore le final. Je finis rincé à Quimper,
où je manque le
dernier train pour Brest. Je me faufile jusqu’au
camping municipal,
qui faute de permanence le mercredi sera pour
moi gratuit.
Nouveau départ à l’aube pour ce dernier jour en Bretagne, avec un
vrai petit crachin
de pays. Le début depuis la gare de Brest est
plutôt plat, puis je
prends de la hauteur jusqu’au sommet du Roc
Le soleil revient
peu à peu. Le final autour du lac de Guerlédan est
magnifique. La
montée de la désormais célèbre côte de Mûr risque
de faire mal
aux coureurs, qui devront en plus l’emprunter deux
Une seule fois pour moi
suffit. Je ne suis pas fâché d’arriver en
haut, et de poursuivre pendant quelques kilomètres pour dormir à
l’ombre d’un petit bois.
haut, et de poursuivre pendant quelques kilomètres pour dormir à
l’ombre d’un petit bois.
Le septième jour est une journée de transfert, avec tout de même
plus de 100 km de
vélo ; même pas le temps de se reposer.
Je fais démarrer la septième étape à Mayenne, au lieu de Fougères,
et la termine à
Dreux, au lieu de Chartres. C’est le plus longue du
Tour, avec pour
moi plus de 220 kilomètres au compteur. Autant
J’ai perdu pendant
mon transfert d’hier une journée sur le groupe
de cyclistes. Mais
je m’occupe en récupérant certaines flèches que
la voiture balai
a oubliées.
Je poursuis la huitième étape au départ de Dreux. Quelques côtes
rompent la
monotonie du parcours, mais le vent qui s’invite dans
les plateaux
céréaliers au sud d’Amiens me donnent du fil à
retordre. Une
fois n’est pas coutume, je loupe le dernier train du
C’est donc à l’aube qu’un TER me mène à Arras pour cette
neuvième et dernière étape de plaine. La première section de pavés
intervient après Cambrai.
canal du Nord |
premiers pavés |
Le maire et ses administrés sont déjà à l’œuvre pour faire en sorte
que le passage du Tour dans six jours se passe sans accrocs ; la
pression monte, mais aussi l’impatience de voir se dérouler cette
vraie fête populaire.
Les routes
patrimoniales du Paris-Roubaix se prennent au rythme
cyclotouristique
de l’escargot, mais les coureurs les apprécieront
Je zappe quelques
sections sur la fin que ma carte ne mentionne
pas, car j’ai ce soir
un bus à prendre pour les Alpes.
Course contre les bus ; course contre les trains ; course contre le
soir qui
tombe … course contre-la-montre que j’engage depuis dix
jours sur
plus de 1700 km.
Et dire qu’il en reste encore un peu !
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