mardi 10 juillet 2018

du grand ouest aux pavés de nord


Départ à l’aube ce samedi 30 juin depuis mon bivouac sur l’île 

de Noirmoutier, en face du Gois.






Après le passage du pont, un homme placarde à chaque carrefour 

des grandes flèches noires sur fond jaune : il est en train de flécher 

tout le parcours de l’étape pour un groupe d’une trentaine de 

cyclistes qui me dépasseront plus tard dans l’après-midi.

Ça me permet de rouler sans chercher l’itinéraire sur ma carte.



passage du pont




Plein soleil pour avaler les 200 premiers kilomètres de cette course 

que j’entame à mon rythme de sénateur jusqu’à Fontenay-le-

Comte. Puis je continue au soir couchant pour m’arrêter à Mervent.




Mervent



Le bivouac le long d’un champ tout juste moissonné me paraissait 

une bonne idée. Mais à 1 heure du matin, alors qu’il tombe 

quelques gouttes, une énorme moissonneuse lieuse s’engage dans 

le pré pour ramasser les épis. Je ressemble sous mon abri de toile à 

un petit voilier coupant la trajectoire d’un cargo.

Quelle belle frayeur !





La deuxième étape sur les petites routes du bocage qui me sont 

familières se poursuit sous la même chaleur.


château de Tiffauges
pause ombragée à Saint-André-Treize-Voies





Le troisième jour, à l’aube, le train qui depuis La Roche/Yon doit 

me conduire à La Baule prend du retard à cause d’un arbre couché 

sur la voie. Je rate la correspondance à Nantes, et prend le prochain 

train pour Saint-Nazaire.


Je récupère le départ de l’étape sous une bonne pluie d’orage : un 

bon rafraîchissement pour mon arrivée en Bretagne.

Les routes ont beau être plates jusqu’à Redon, je ne rattrape pas 

mon retard. Tant pis. Le bivouac en sera que plus tranquille autour 

des villages de cette Bretagne intérieure au relief tourmenté qui 

surplombe Muzillac.



Limerzel





La quatrième étape est un mix entre vélo et train. Je termine 

l’étape d’hier jusqu’à la presqu’île de Rhuys, puis remonte à 

Vannes pour monter dans le TER qui me conduit à Lorient.


Après avoir longé la côte autour de Fort Bloqué, je m’arrête pour 

la nuit un peu après Moëlan/Mer.


Fort bloqué





La cinquième étape entre Lorient et Quimper faisait figure 

d’épouvantail. Je ne serai pas déçu. Les 110 derniers kilomètres 

sont une succession de petites côtes assassines bien casse pattes.

Les routes vicinales choisies par les organisateurs sont parfois 

difficiles à trouver. Heureusement, je retrouve les flèches jaunes de 

la première étape. Le groupe de 30 cyclistes fait la même chose 

que moi : le tour de France une semaine avant le vrai départ.



Concarneau

étape casse pattes autour des rivières



Trois bonnes côtes viennent clore le final. Je finis rincé à Quimper, 

où je manque le dernier train pour Brest. Je me faufile jusqu’au 

camping municipal, qui faute de permanence le mercredi sera pour 

moi gratuit.





Nouveau départ à l’aube pour ce dernier jour en Bretagne, avec un 

vrai petit crachin de pays. Le début depuis la gare de Brest est 

plutôt plat, puis je prends de la hauteur jusqu’au sommet du Roc 

Trévelez.


vue sur la montagne Saint-Michel



Le soleil revient peu à peu. Le final autour du lac de Guerlédan est 

magnifique. La montée de la désormais célèbre côte de Mûr risque 

de faire mal aux coureurs, qui devront en plus l’emprunter deux 

fois.



Mûr de Bretagne



et une de faite !



Une seule fois pour moi suffit. Je ne suis pas fâché d’arriver en 

haut, et de poursuivre pendant quelques kilomètres pour dormir à 

l’ombre d’un petit bois.





Le septième jour est une journée de transfert, avec tout de même 

plus de 100 km de vélo ; même pas le temps de se reposer.





Je fais démarrer la septième étape à Mayenne, au lieu de Fougères, 

et la termine à Dreux, au lieu de Chartres. C’est le plus longue du 

Tour, avec pour moi plus de 220 kilomètres au compteur. Autant 

dire que les journées sont bien occupées !



un peu de relief dans les Alpes mancelles



J’ai perdu pendant mon transfert d’hier une journée sur le groupe 

de cyclistes. Mais je m’occupe en récupérant certaines flèches que 

la voiture balai a oubliées.











Je poursuis la huitième étape au départ de Dreux. Quelques côtes 

rompent la monotonie du parcours, mais le vent qui s’invite dans 

les plateaux céréaliers au sud d’Amiens me donnent du fil à 

retordre. Une fois n’est pas coutume, je loupe le dernier train du 

soir.



bivouac en contre haut des étangs de Dreux

château d'Anet

au sud d'Amiens




C’est donc à l’aube qu’un TER me mène à Arras pour cette 

neuvième et dernière étape de plaine. La première section de pavés 

intervient après Cambrai. 



canal du Nord

premiers pavés


Le maire et ses administrés sont déjà à l’œuvre pour faire en sorte 

que le passage du Tour dans six jours se passe sans accrocs ; la 

pression monte, mais aussi l’impatience de voir se dérouler cette 

vraie fête populaire.


Les routes patrimoniales du Paris-Roubaix se prennent au rythme 

cyclotouristique de l’escargot, mais les coureurs les apprécieront 

sans doute moins que moi !



à l'approche du final ... encore des pavés !



Je zappe quelques sections sur la fin que ma carte ne mentionne 

pas, car j’ai ce soir un bus à prendre pour les Alpes.


Course contre les bus ; course contre les trains ; course contre le 

soir qui tombe … course contre-la-montre que j’engage depuis dix 

jours sur plus de 1700 km.


Et dire qu’il en reste encore un peu !



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