samedi 18 janvier 2014

vers le nord

La premier monument de Punta Arenas que je longe en quittant le ferry est le cimetière municipal où la promenade y est agréable au milieu de ses rangées de cyprès et de ses mausolées. On y trouve beaucoup de noms croates, italiens, et même français qui sont venus fonder la ville en 1848 qui s'est développée lentement au gré des attaques indigènes.




La plaza Munoz Gamero en est le cœur, bordée par la cathédrale, et au centre de laquelle la statue de Magellan domine quelques indiens Mapuche.





La ville peuplée aujourd'hui de plus de 100 000 habitants se déclare capitale de ces terres australes. De nombreux explorateurs y sont passés après avoir franchi le détroit de Magellan, dont Sébastien César Dumont d'Urville, qui a donné son nom à la station française antarctique, ainsi que Roald Amundsen, aventurier scandinave intrépide dont les récits m'ont toujours fascinés, celui là même dont je n'ai pu visiter le musée à Oslo à cause d'un Hammer irréparable.



La visite matinale sous la pluie m'aura été préjudiciable ; le soleil apparaît rapidement et avec lui mon ami le vent.
La reprise du vélo tient donc toutes ses promesses. Les drapeaux ont leurs étendards qui bandent vers l'est. Moi pas.
Je file vers le nord et doit composer avec ce vent patagon qui est au rendez-vous. Mais je connais ses vices. Il faut se faire roseau plutôt que chêne. Il faut savoir plier quand les rafales sont trop fortes ; s'arrêter un peu, parfois même pousser le vélo quand on ne peut plus pédaler ; stopper la journée plus tôt que prévu, et repartir le lendemain matin avant qu'Eole reposé de sa nuit ne remette le couvert. 

  Un monument au vent ? Certainement pas un cycliste qui en a eu l'idée

ni les arbres

pas plus que les chevaux

Complètement absents de la route 3 argentine, les routes chiliennes possèdent à intervalles irréguliers ces petits abris qui ne sont pas un luxe superflu : s'y abriter du vent, du froid ou de la pluie avant de reprendre la lutte contre les éléments est une halte grandement appréciée du cycliste. Et ils sont parfois nombreux à laisser sur les murs une trace de leur passage.






Je longe une dernière fois le détroit de Magellan, avec une vue sur ces paysages irlandais de la Terre de Feu que j'arpentais il y a quinze jours. Ces petites collines en forme de baleine couchée portent d'ailleurs le nom de « drumlin », dérivé de l'irlandais « droim » qui signifie crête de colline. Elles furent probablement formées par le mouvement des glaciers à l'époque où ils occupaient ces terres.


Villa Tehuelches est un petit hameau, mais ce week-end du 18-19 janvier sa population va passer de quelques dizaines d'habitants à plus de 5000. Le festival de la esquila célébrera la tonte des moutons, l'or blanc de la région, et les habitants de Punta Arenas et de Puerto Natales y viendront pour faire la fête autour de viandes grillées et de produits locaux. Un événement culturel pour cette région d'élevage. J'y passe trois jours trop tôt.




Plus au nord le Morro Chico est formé par les restes de matériaux solides (basalte) d'un volcan qui n'ont pas été détruit par l'érosion, contrairement au cône de l'ancien volcan. Il s'est formé il y a plus de 8 millions d'années.
Il est très photogénique, et l'angle selon laquelle on le photographie offre une palette de couleur toujours différente.





Cette route 9 chilienne m'inspire. Elle présente du relief. La circulation y est tranquille, avec seulement quelques camions, et les liaisons régulières de bus.


J'y trouve des petits coins pour manger

des ruisseaux pour laver le linge

et Paulo sera même surpris d'y trouver des fleurs

deux cyclistes père et fils qui en finissent bientôt avec l'Amérique, Nigel et Callums

Et puis au détour d'un virage, j'aperçois à nouveau les Andes ; elles surgissent un peu comme apparaissent les Pyrénées après des kilomètres parcourus dans les Landes. Elles deviennent un but à atteindre et me font oublier les portions venteuses.
Allez mon vieux Paulo, c'est bel et bien reparti.
Tout schuss vers le nord !



 
Puerto Natales apparaît après une dernière étape tranquille et non venteuse ; des lacs, des rivières, du soleil … quoi demander de mieux après le désert, la pluie et le froid.
J'apprécie d'autant mieux d'en découdre avec la montagne qu'elle arrive après des kilomètres et des kilomètres de plat.





En route donc vers les Tours du Paine...













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