La
premier monument de Punta Arenas que je longe en quittant le ferry
est le cimetière municipal où la promenade y est agréable au
milieu de ses rangées de cyprès et de ses mausolées. On y trouve
beaucoup de noms croates, italiens, et même français qui sont venus
fonder la ville en 1848 qui s'est développée lentement au gré des
attaques indigènes.
La
plaza Munoz Gamero en est le cœur, bordée par la cathédrale, et au
centre de laquelle la statue de Magellan domine quelques indiens
Mapuche.
La
ville peuplée aujourd'hui de plus de 100 000 habitants se déclare
capitale de ces terres australes. De nombreux explorateurs y sont
passés après avoir franchi le détroit de Magellan, dont Sébastien
César Dumont d'Urville, qui a donné son nom à la station française
antarctique, ainsi que Roald Amundsen, aventurier scandinave
intrépide dont les récits m'ont toujours fascinés, celui là même
dont je n'ai pu visiter le musée à Oslo à cause d'un Hammer
irréparable.
La
visite matinale sous la pluie m'aura été préjudiciable ; le
soleil apparaît rapidement et avec lui mon ami le vent.
La
reprise du vélo tient donc toutes ses promesses. Les drapeaux ont
leurs étendards qui bandent vers l'est. Moi pas.
Je
file vers le nord et doit composer avec ce vent patagon qui est au
rendez-vous. Mais je connais ses vices. Il faut se faire roseau
plutôt que chêne. Il faut savoir plier quand les rafales sont trop
fortes ; s'arrêter un peu, parfois même pousser le vélo quand
on ne peut plus pédaler ; stopper la journée plus tôt que
prévu, et repartir le lendemain matin avant qu'Eole reposé de sa
nuit ne remette le couvert.
Un
monument au vent ? Certainement pas un cycliste qui en a eu
l'idée
ni
les arbres
pas
plus que les chevaux
Complètement
absents de la route 3 argentine, les routes chiliennes possèdent à
intervalles irréguliers ces petits abris qui ne sont pas un luxe
superflu : s'y abriter du vent, du froid ou de la pluie avant de
reprendre la lutte contre les éléments est une halte grandement
appréciée du cycliste. Et ils sont parfois nombreux à laisser sur les murs une trace de leur passage.
Je
longe une dernière fois le détroit de Magellan, avec une vue sur
ces paysages irlandais de la Terre de Feu que j'arpentais il y a
quinze jours. Ces petites collines en forme de baleine couchée
portent d'ailleurs le nom de « drumlin », dérivé de
l'irlandais « droim » qui signifie crête de colline.
Elles furent probablement formées par le mouvement des glaciers à
l'époque où ils occupaient ces terres.
Villa
Tehuelches est un petit hameau, mais ce week-end du 18-19 janvier sa
population va passer de quelques dizaines d'habitants à plus de
5000. Le festival de la esquila célébrera la tonte des moutons,
l'or blanc de la région, et les habitants de Punta Arenas et de
Puerto Natales y viendront pour faire la fête autour de viandes
grillées et de produits locaux. Un événement culturel pour cette
région d'élevage. J'y passe trois jours trop tôt.
Plus
au nord le Morro Chico est formé par les restes de matériaux
solides (basalte) d'un volcan qui n'ont pas été détruit par
l'érosion, contrairement au cône de l'ancien volcan. Il s'est formé
il y a plus de 8 millions d'années.
Il est très photogénique, et l'angle selon laquelle on le photographie offre une palette de couleur toujours différente.
Il est très photogénique, et l'angle selon laquelle on le photographie offre une palette de couleur toujours différente.
Cette
route 9 chilienne m'inspire. Elle présente du relief. La circulation
y est tranquille, avec seulement quelques camions, et les liaisons
régulières de bus.
J'y
trouve des petits coins pour manger
des
ruisseaux pour laver le linge
et
Paulo sera même surpris d'y trouver des fleurs
deux
cyclistes père et fils qui en finissent bientôt avec l'Amérique, Nigel et Callums
Et
puis au détour d'un virage, j'aperçois à nouveau les Andes ;
elles surgissent un peu comme apparaissent les Pyrénées après des
kilomètres parcourus dans les Landes. Elles deviennent un but à
atteindre et me font oublier les portions venteuses.
Allez
mon vieux Paulo, c'est bel et bien reparti.
Tout schuss vers le nord !
Tout schuss vers le nord !
Puerto
Natales apparaît après une dernière étape tranquille et non
venteuse ; des lacs, des rivières, du soleil … quoi demander
de mieux après le désert, la pluie et le froid.
J'apprécie
d'autant mieux d'en découdre avec la montagne qu'elle arrive après
des kilomètres et des kilomètres de plat.
En route donc vers les Tours du Paine...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.