En venant à porto Alegre, je ne
pensais pas entrer dans une ville aussi grande.
Charles qui m'accueille chez lui
via le réseau warmshower m'annonce 1,5 millions d'habitants pour
l'agglomération, ce qui en fait une des dix plus grandes du Brésil.
Porto Alegre fait partie de ces
villes dont les premiers abords donnent envie de faire demi-tour.
Mais quand on réussit à dénicher le centre historique alors on
trouve quelques perles qui ne font pas regretter le détour.
Mercado
mairie
museo do Comando Militar
igreja Nossa Senhora das Dores
Tout s'articule autour du
Mercado et de la Praça Matriz. La cathédrale dont les travaux ont
commencé en 1921 impressionne avec ses lignes extérieures
d'inspiration Renaissance et son intérieur grandiloquent avec ses
piliers en marbre.
La rue piétonne qui part du
Mercado est pleine d'animation et Paulo sera l'objet de quelques
sollicitations. Quel cabot.
rua dos Andradas
estuaire du Gaiba
rua Espirito Santo
A 15h j'appelle mon hôte pour
savoir s'il est chez lui. Moi qui pensais que les cabines
téléphoniques en forme de grande oreille fonctionnaient avec des
pièces, j'en suis quitte pour partir à la recherche d'une carte de
téléphone que je trouverai après plusieurs interrogations dans le
magasin le plus improbable qu'il soit : un petit atelier de
couture !
Je gagne le quartier où habite Charles
où il faut montrer patte blanche au gardien pour entrer dans
l'appartement.
La vue depuis la terrasse commune sur cette métropole en phase de modernisation est saisissante.
La vue depuis la terrasse commune sur cette métropole en phase de modernisation est saisissante.
Peut-être l'équipe de France
jouera-t-elle à Porto Alegre ? (ben quoi on peut rêver)
Ensuite c'est parti pour une
petite visite à vélo d'un autre Porto Alegre que je n'aurais jamais
découvert seul.
On rejoint une amie Aline au
parc de Farroupilha où on s'enfile chacun trois verres de jus de
fruit de suite dans une Lancheria populaire. Chacun sa tournée.
Pastèque pour Charles ; orange et mangue pour Aline ;
pomme et banane pour moi. Les fruits sont pressés en
direct et devant nos yeux ; du pur jus brésilien.
Nous voilà rassasiés pour la
vraie balade à vélo. Aline mène la danse et comme elle est
coursière à vélo il faut s'accrocher pour la suivre. Rues à
contresens et feux rouges sont son quotidien et l'on rejoint à
vitesse grand V d'autres amis musiciens ou jongleurs qui se
retrouvent sur une petite place du centre où l'on déguste le maté
version brésilienne, le chimarrão.
Le
retour par le parc qui longe la mer ne nous empêchera pas à Charles
et à moi de se prendre une méchante averse qui ne nous laissera
plus un poil de sec.
Ainsi
s'achève mon séjour à Porto Alegre chez ce sympathique couple de
trentenaires de la classe moyenne et leur fille unique.
Lui étudiant en master de géographie. Elle professeur d'espagnol à l'Université. Une vie ordinaire dans une métropole brésilienne.
Lui étudiant en master de géographie. Elle professeur d'espagnol à l'Université. Une vie ordinaire dans une métropole brésilienne.
Le
lendemain la route vers la Lagoa dos Patos est moins enchanteresse.
Longue ligne droite avec ces camions et un bas-côté souvent
défoncé. L’œil constamment dans le rétro j'arrive malgré tout à
imprimer un rythme pour une étape réservée aux rouleurs.
Peu
avant Capivari Do Sul un panneau adjoint aux voitures de ralentir à
cause d'un campement d'indigènes ; quelques maisons en bois, un
homme travaillant un panier, des objets artisanaux à vendre sur le
bord de la route : il ne reste sur cette côte du Brésil que
peu de place aux indigènes.
Le
côté de la cathédrale de Porto Alegre est d'ailleurs éloquent :
il montre des figures d'indigènes écrasés par tout le poids de
l'édifice symbolisant la domination des Jésuites sur les premiers
habitants du Nouveau Monde.
La
BR 101 vers le sud perd ici son statut de route fédérale. Plus que
deux voies, une circulation moins dense, je n'en suis que plus
tranquille.
J'entre
dans le domaine des Gauchos, que je verrai parfois escorter leur
troupeau sur leurs chevaux.
Je
verrai même un dimanche une petite partie de « rodeio ».
Au
moins j'avance malgré les orages qui me font réfugier sous les
abri-bus ou dans cette station service encore en travaux où je
partage l'espace avec deux autres individus.
Hier
le vent me pousse. Aujourd'hui il est contre moi. Je prends la mesure
de cette route qui longe bientôt le PN Lagoa do Peixe, réserve
ornithologique d'importance.
La
route asphaltée poursuit vers le sud en empruntant une digue qui se
fraie un chemin entre pâturages et forêts de pins, dont on récolte
parfois la sève.
La
lagune se resserre entre l'océan et le lac de Patos et Eole
s'engouffre avec gourmandise sur cette étroite bande de terre. Je
prends du vent plein la figure ; pas trop mon style de route
mais ça passe quand même.
Je
m'arrête tôt ce jour là même si j'ai assez peu roulé. Dès que
les vents tournerons nous nous en allerons.
Puis le jour suivant le vent me pousse à nouveau ; j'arrive rapidement à Sao José do Norte où je prends un ferry pour Rio Grande. Etrange ferry : le bac où sont rangées les voitures n'est pas solidaire du bateau qui le tracte.
Puis le jour suivant le vent me pousse à nouveau ; j'arrive rapidement à Sao José do Norte où je prends un ferry pour Rio Grande. Etrange ferry : le bac où sont rangées les voitures n'est pas solidaire du bateau qui le tracte.
Rio
Grande ressemble un peu à Paranagua, ville portuaire au centre
historique un peu défraîchi. Je ne m'y attarde pas et file par ses
banlieues aux logements parfois sommaires où l'on se déplace autant
à cheval qu'à bicyclette.
Je
longe de nouveaux lacs en empruntant la BR 471 pour l'Uruguay.
Je reste bloqué une matinée au hameau de Sarandi en attendant que l'orage et la pluie continue cessent. J'ai comme abri une petite dépendance de la mairie (« prefeituro ») où les gens du village viennent discuter en passant devant moi.
Je reste bloqué une matinée au hameau de Sarandi en attendant que l'orage et la pluie continue cessent. J'ai comme abri une petite dépendance de la mairie (« prefeituro ») où les gens du village viennent discuter en passant devant moi.
Un
homme avec qui je parle arrête une camionnette qui entre dans
Sarandi. Il en ressort avec deux petits plateaux en alu. Il revient
vers moi et il m'en donne un : c'est un petit repas complet tout
chaud. J'ai à peine le temps de dire quoi que ce doit qu'il est déjà
parti. Il a eu pitié du cycliste trempé. Quelle gentillesse !
Le
geste est apprécié d'autant plus que le mini-mercado m'offrait
comme ravitaillement que gâteaux et conserves.
Selon
les dires des villageois la pluie doit s'arrêter. Je repars donc
après midi suite à une accalmie.
Mais il me faudra attendre 17h pour voir le soleil. La traversée complète du parc écologique du Taim se fera sous la pluie et vent de face.
Mais il me faudra attendre 17h pour voir le soleil. La traversée complète du parc écologique du Taim se fera sous la pluie et vent de face.
Je
verrai beaucoup d'animaux écrasés sur le bord de la route, comme
des capybaras et de petits caïmans mais dont le plus gros atteint une taille respectable. Difficile de comprendre comment
on peut laisser les énormes camions traverser la réserve : un vrai massacre !
Je
verrai malgré tout des oiseaux bien vivants, ainsi que ces énormes capybaras (le plus gros rongeur au monde) qui après un cri d'alerte plongent dans l'eau dès qu'ils me
voient arriver.
Je
multiplie les bivouacs même s'ils sont difficiles à trouver. Tous
les accès aux lacs ou à la mer sont privatisés. La route est
entourée de clôtures et j'ai ce soir là bien de la chance
d'accéder à ce petit chemin sableux non fermé qui me mène à cet
arbre entouré de verdure situé en plein milieu des pâturages qui
glissent jusqu'aux abords du lac.
La dernière étape vers la frontière est longue et épuisante. Le vent de sud me freine toute la journée et la ville de Santa Vitoria Do Palmar où je comptais loger se dérobe à ma vue.
Ultime
bivouac donc au Brésil où je force le passage d'un bois lui aussi
clôturé et où je plante la tente en compagnie de l'unique
locataire, un cheval tout blanc et pas très embêtant.
Ainsi s'achève cette virée quasiment non-stop depuis Porto Alegre jusqu'à la frontière. J'y ai pris des trombes d'eau et du vent de face à volonté sur un itinéraire complètement plat. Les zones de bivouac espacées et les ravitaillements peu nombreux et sommaires m'ont obligé à poursuivre ma route dans des conditions climatiques très changeantes.
Un petit aperçu version soft de ce qui m'attend peut-être plus tard plus au sud.
Je
passe en matinée Santa Vitoria Do Palmar, ville-rue agréable qui
offre un accès au lac de Mirim, et gagne ma première frontière
sud-américaine à Chui.
Santa Vitoria
Le douanier brésilien, plutôt sympa, s'enquiert de mon trajet à venir ; je pourrai même utiliser les sanitaires sans avoir à chanter la Marseillaise !
Je
file ensuite vers la ville où je passe la nuit avant de continuer
demain en Uruguay.
IMAGINE!...depuis quelques jours je te voyais sur cette bande de terre et j'ai ce matin la réponse à mon imagination qui avait pourtant débordée ...merci pour ces images et film , qui nous rapprochent de la réalité remplie d'humanité : par tes rencontres de ta vie là-bas .
RépondreSupprimerAu Brésil ou en France , au printemps ou en automne , vent pluie et soleil ; même avec le décalage horaire sont au rendez-vous .
En mémoire de la "Marseillaise" bonjour à Jacques ...
Et bonjour à l'Uruguay ou Paulo (fidèle cabot) t'a peut-être déjà conduit ?
Je t'embrasse et (bon vent)
Mam
quelques kilomètres effectués en Uruguay en effet, un petit pays qui pour l'instant me plaît
Supprimerquelle belle video et que de beaux monuments à Porto Alegre .un vrai bonheur ! Paulo gardé par un cheval et vous nourri par le passant vous ne risquez pas ça chez nous!!!! meme vu un rodeo ça j'en ai souvent révé! à vous l'urugay (la saison des corridas va commencer ,c'est peut etre un peu tôt encore) .je vous embrasse et à tres vite ...et merci Sebb jacqueline
RépondreSupprimeroui, le petit plat chaud fut bien apprécié, et vite avalé avant de retourner affronter l'orage
SupprimerL'aventure continue.....avec les éléments un peu contraires....mais après la pluie, il y le beau temps, dit notre dicton !!!!! As-tu subi un peu le froid ? Nous avons connu l'été indien, et l'automne a du mal à s'installer, mais je pense qu'après La Toussaint, ça va changer......A regarder ton blog, nous continuons notre voyage virtuel avec toujours autant d'intérêt et de ravissement...Merci beaucoup de nous faire rêver !!!!! Et, en plus tu penses à nous avec patriotisme, dès que tu abordes .....les .......commodités....!!!!! Maintenant, te voilà en Uruguay : un autre pays avec d'autres paysages, d'autres gens, d'autres inconnus.....!!!!! Nous te souhaitons une bonne route et pleins de bonnes choses et @+ sur la toile. BIZZZZSSSS
RépondreSupprimerJanine et Jacques
pas de froid pour l'instant, mais ça viendra sûrement, en Patagonie ou dans les Andes ; je profite en tout cas pour l'instant du soleil uruguayen
Supprimerà bientôt
Salut, Joli nom que la ville de Chui ! Même si pour nous l'école reprend demain, avec toi on continue les vacances ! Merci et bizzzzzzzzzzzzzzzz
RépondreSupprimeroui et ça commence à sentir les vacances le long de cette côte qui longe l'estuaire du Rio de la Plata
Supprimerbonne reprise
bizzz
Bonjour Seb
RépondreSupprimerJe viens de lire et voir ton blog depuis ton débarquement au Brésil, que de routes et sentiers parcourus pour le plaisir des yeux et des rencontres !
L'automne s'installe sur la Géné avec ses vents et son humidité.
Bonne continuation avec ton fier destrier.
Philippe
bonjour Philippe,
Supprimeroui déjà du chemin d'accompli, et avec pour l'instant beaucoup de variété dans les paysages parcourus, et je ne suis pas en reste avec l'Uruguay
à bientôt