La route côtière à bagnoles qui
descend sur Inverness ne m’échaude guère.
A Wick je vire à droite vers
l’arrière-pays de Thurso dédié à l’agriculture, puis remonte plein sud la
vallée de l’Halladale. Je suis à nouveau dans les tourbières.
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château de Bucholly |
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Wick |
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région de Thurso |
A Forsinard, le Visitor Center
permet d’appréhender les enjeux qui pèsent sur ce milieu étonnant. Le bog (ou peatland), comme disent les Anglais, est un véritable piège à
carbone. Mais pour que le piège fonctionne, il faut que la tourbière soit sans
cesse alimentée en eau. Et les forêts de sapins qui ont été plantées dans les
années 1970 creusent des sillons qui laissent s’échapper l’eau. La tourbière
s’assèche, s’effrite, et le carbone se libère. La déforestation est donc ici
une solution pour éviter le réchauffement climatique !
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Forsinard |
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déboisement des forêts d'exploitation (pins importés) |
D’apparence monocorde la
tourbière abrite une surprenante biodiversité, de la loutre à la
« libellule colporteuse », du chevalier aboyeur au cerf. La drosora
est une petite plante insectivore ; quand on la retourne son dernier repas
apparaît.
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drosora |
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les mousses, piège à carbone |
Je retrouve au soir au campement
les midges. Beaucoup plus actifs
qu’au mois de juin, ces petits moustiques de la taille d’un moucheron attaquent
en nuées. Et ils sont voraces. L’odeur sucré de la feuille du myrte des marais
est sensée les repousser. Mais rien ne vaut la moustiquaire de tête ; pas
très esthétique, mais plutôt efficace.
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myrte des marais |
Les route qui traversent le Bog
sont des lignes ouvertes sur l’horizon encadré par des hautes collines ;
les parcourir procurent un incroyable sentiment de liberté.
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Helmsdale River |
Après Lairg cependant je ne suis
pas mécontent de retrouver de vraies forêts ; des sentiers aménagés depuis
la route permettent de s’y promener sans modération.
A partir d’Oykel Bridge la carte
électronique m’indique un passage par la colline pour rejoindre Ullapool. Un peu
sceptique sur l’état de la piste j’ai finalement bien fait de m’y engager,
malgré quelques passages un peu roots. J’y découvre en plus un bothy où passer la nuit. Il s’agit d’un
petit refuge aménagé pour les randonneurs, que l’on trouve un peu partout en
Ecosse dans des lieux en principe reculés. Celui-ci était une ancienne école.
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shool house bothy |
Retour à Ullapool que je quitte
cette fois-ci par le sud. Je longe les côtes déchiquetées du Wester Ross, les Highlands du
nord-ouest.
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Gruinard Bay |
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Poolwee |
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Gairloch |
Le sud du loch Maree est une réserve
naturelle d’importance, comprenant une forêt humide en milieu tempéré en cours
de reboisement.
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loch Maree |
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Beinn Eighe national natural reserve |
Je poursuis autour de la
péninsule d’Applecross où les single
track roads proposent des pourcentages sévères. Mais c’est en quittant le
village d’Applecross que la route s’élève franchement pour aller chercher à
630m d’altitude le plus haut col britannique. Je bivouaque à mi-chemin de la
descente après avoir croisé une petite famille de biches ayant quitté les
hauteurs pour la nuit.
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départ d'Applecross |
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bivouac dans la descente, avec vue sur le col à l'ouest ... |
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... et sur le loch Carron à l'est |
Je croise de plus en plus de
cyclistes pendant les grandes vacances ; anglais, of course,
mais aussi néerlandais et allemands, venus facilement depuis Amsterdam grâce à
la liaison ferry avec Newcastle. Francis est le premier français que je rencontre.
Il utilise contre les midges le baume
insecticide que j’achète aussitôt. Ça me permet de manger dehors le soir ;
quel luxe !
On fait un petit bout de route
jusqu’à Plockton, puis je retrouve le sud de Skye pour prendre à Mallaig le
ferry pour l’île de Rhum.
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Plockton... |
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Durinish |
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Sound of Sleat... |
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feryy pour Rhum |
L’anse de Kinloch est mon camp de
base pendant ces trois jours. L’unique piste dessert au nord la baie de Kilmory
où vivent de nombreuses biches et leurs petits. Les red deers de Rhum sont depuis les années 1950 l’objet d’une étude
scientifique internationalement reconnue.
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anse de Kinloch |
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Kinloch Castle |
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piste pour Kilmory... |
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vue sur Skye |
Au sud-ouest la baie de Harris
est dominée par un imposant mausolée bâti dans ce lieu désert, visité
uniquement par les chèvres sauvages.
Au sud un sentier pédestre bien
humide longe la côte pendant 8 kilomètres jusqu’au bothy de Dibidil.
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Dibidil trail |
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le bothy est ici une ancienne bergerie réhabilitée |
J’y déjeune en compagnie de mes voisins de
camping partis bien après moi ; ils sont en mode trail, et je les regarde
continuer le retour par la route des crêtes, le Cuillin Ridge Walk. Quand je suis enfin prêt ils sont déjà hors de
vue. Dommage. La route des crêtes, qui passe par six pics autour de 800 mètres
d’altitude, n’a pas de trace : il faut s’inventer le chemin.
Au sommet du premier pic, gravi
au hasard avec l’inspiration du GPS, une vue incroyable surgit sur le reste du
parcours, avec la montage de Skye en arrière-plan.
Après la descente du troisième
sommet, je me fais de belles frayeurs. Les nombreux à-pics à négocier relèvent
autant de la petite escalade que de la randonnée. Je reviens donc à Kinloch par
la tourbière et le magnifique Long Loch, en m’inventant un nouveau tracé par
les sentes animales. Je me retrouve nez à nez avec un magnifique cerf, aussi
surpris que moi de voir un humain déambuler sur ses lieux reculés de pâturage.
Splendide rencontre !
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Long Loch |
De retour à Mallaig je mets le
cap vers l’est. A Glenfinnan des voitures de toutes nationalités sont garées en
pagaille le long de la route. Un chemin mène à un belvédère avec vue sur le
viaduc emprunté par le vapeur saisonnier Fort William – Mallaig ; et c’est
ce même train qui est utilisé par le Poudlard Express dans la Saga Harry Potter.
Le sorcier à lunettes fait toujours recette.
Les jambes étant encore un peu lourdes, le mieux pour admirer le viaduc, c'est de regarder les films !
A 4 kilomètres de Fort William je
me pose au camping immense situé au pied du Ben Nevis, le plus haut sommet
britannique. Le Ben, comme l’appellent les Ecossais, est six jours sur
sept pris dans le fog. Ça n’empêche pas des centaines de randonneurs – dont je
fais partie – de se ruer chaque jour à l’assaut de ses pentes. Au moins on ne
risque pas de se perdre sur cette autoroute à piétons. Sans réelle difficulté
technique, l’ascension qui démarre depuis le niveau de la mer n’en reste pas
moins éprouvante.
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vallée de Glen Nevis... |
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dans les dernières rampes, le fog est déjà là |
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Ben Nevis (1344m) |
Pour rejoindre Inverness la
véloroute 78 longe le canal calédonien, ouvrage remarquable du 19ème siècle
reliant la mer du Nord à l’Atlantique grâce à 29 écluses. Le canal relie entre
eux le loch Lochy, le loch Oich, et le plus célèbre des lochs écossais, le loch
Ness. Long de 37 kilomètres et d’une profondeur moyenne de 230 mètres, il contient plus d’eau douce que
tous les lacs anglais et gallois réunis … un vrai monstre !
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Ben Nevis depuis la véloroute ; toujours dans le brouillard |
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canal calédonien ; une belle série d'écluses pour prendre de la hauteur |
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de larges écluses |
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loch Lochy ; petit bain de pied à midi |
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loch Ness... |
Au nord d'Inverness, la péninsule
de Black Isle offre un paysage de pâturages et de forêts. Une boucle autour de l'Easter Ross se termine par un joli bivouac à l'abri d'un chêne le long de la baie de Beauly.
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Black Isle |
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Cromarty Bay |
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Black Isle depuis l'Easter Ross |
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Hilton |
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Tain |
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Beauly Firth |
Après avoir de nouveau franchi le pont bien venteux du Moray Firth, je plonge cette fois-ci vers le centre-ville animé d'Inverness. Bâtie autour de son château de grès rouge, la petite cité dynamique est une agréable halte d'une journée.
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