mercredi 24 novembre 2021

Ciao Mezzogiorno

 



Cagliari, où me dépose le ferry, est une ville tranquille. Et quand je coupe par le Parc naturel Régional de Gutturu Mannu pour rejoindre la côte ouest, la circulation quasi nulle ne me fait pas regretter la jungle urbaine napolitaine.

Les endroits pour planter la tente, contrairement à la Sicile, ne manquent pas. Je m’arrête au soir au bord d’une rivière limpide avant d’entamer le lendemain la piste qui traverse le Parc. La végétation méditerranéenne est reine, et les chèvres ne semblent pas malheureuses. Les chiens qui les gardent n’ont rien de l’agressivité de leurs comparses siciliens. Ils me regardent passer avec la même désinvolture que les vaches regardent passer les trains.

PN régional Gutturu Mannu...






La presqu’île de Sant’Antioco respire la sérénité. 

isthme de Ponte Romano

Sant'Antioco...



Calasetta


Un ferry me pose en une demi-heure à Carloforte, sur l’île de San Pietro, encore touristique en cette mi-novembre ensoleillée. 

saline de Carloforte


Mais la petite route qui mène après 12 kilomètres au Capo Sandalo est déserte. Le phare qui domine la mer est le gardien d’une côte ouest agréablement sauvage.

Capo Sandalo



Un nouveau ferry pour Portovesme referme cette parenthèse enchantée. Je remonte vers le nord de la Sardaigne en longeant la côte, et en suivant au mieux les indications de mon gps. A Fontanamare, un pont devait enjamber ce canal selon ma carte électronique ; on m’apprend qu’il s’est écroulé il y a un an et demi.



Il ne me reste plus qu’à effectuer le petit détour par la plage, en suivant les pas de cette kite-surfeuse tchèque, et en faisant quelques aller-retours avec mon lourd équipement.

spiaggia di Mezzo


Le bain de pieds fut rafraîchissant.

En remontant jusqu’au village de Masua, je trouve un superbe spot de bivouac en face du Pan di Zucchero ; coucher de soleil le soir, et lever de lune le matin.

Pan du Zucchero...







En continuant jusqu’à Porto Torres, sous un soleil quasi permanent, les paysages varient entre route boisée mais jamais plate, lagune que l’on traverse sur un long pont tout plat, village de pêcheurs, ville moyenne avec église romane, et toujours ces innombrables baies ou criques au-dessus desquelles c’est toujours un vrai plaisir de passer la nuit.


Buggerru

route 126

laguna di San Giovanni


village de pêcheurs

Oristano

Bosa


Torre Argentina...

Alghero

Cap Caccia

anse Reno Majori


Porto Torres...



Je croise deux cyclo-voyageurs, l’Irlandais David et le Nantais Manu qui s’en vont chercher un peu de chaleur vers le nord de l’Afrique pour y passer l’hiver.

Manu, en route vers la Tunisie


Mon périple italien s’achève. Ce sont presque 3000 kilomètres parcourus dans le Mezzogiorno, ce Grand Sud de la Péninsule comprenant les régions des Abruzzes, du Molise, des Pouilles, du Basilicate, de la Calabre, de la Campanie, de la Sicile et de la Sardaigne.



On l’oppose souvent au nord du pays, plus besogneuse autour de la capitale économique Milan. Mais comme disent les Italiens : « Milan, c’est milan ! ».

Outre une côte souvent très touristique, c’est sans doute les cultures méditerranéennes, dont celle de l’olivier, qui font l’unité du Mezzogiorno. Les îles sont toujours particulières. Toujours plus inaccessibles ... une perpétuelle invitation au voyage.

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