dimanche 17 octobre 2021

de Omar Beach à Bari plages

 

La riviera italienne est presque aussi urbanisée que la côte d’Azur. La route départementale 1 qui la longe est doublée à partir de San Remo par une piste cyclable dont la construction n’est pas achevée, mais qui a déjà nécessité quelques prouesses technologiques, comme un tunnel long de plus d’un kilomètre percé uniquement pour les vélos. Les nombreux cyclistes qui l’empruntent se régalent.

côte ligure...




A Savone, les stations balnéaires laissent la place à une ville plus industrieuse. En la quittant je croise Jaime Andrès, espagnol d’origine colombienne, dont le vélo est aussi chargé que le mien. Sauf qu’il transporte en plus deux charmantes petites chiennes, Tressie et Lola, âgées de 5 et 10 ans.



On prend un verre, et comme il se fait tard, il me propose de bivouaquer avec lui sur une plage qu’il avait découvert il y a un an. Invisible depuis la route, un chemin plonge vers une crique connue seulement du voisinage.

C’est là que vit depuis plus d’un an Omar. Son campement occupe toute une partie de la baie, avec tente décath’ éclairée au panneau solaire, barque et nasse pour la pêche, trottinette électrique pour aller travailler en ville.

Comme le propriétaire du lieu me le propose, je reste une journée à profiter de la « crique Omar », sans autre activité que de lire ou entretenir le vélo. Du repos à pas cher.

depuis Omar Beach...




 

Entre Gênes et la Spézia, le massif forestier des Cinq Terres est une cassure dans la continuité urbaine de la côte ligure ; pour moi, malgré les côtes, c’est un bonheur.

Gênes

"Cinq Terres"

La Spezia


Pas pour longtemps. La côte toscane jusqu’à Pise est une longue piste cyclable droite et plate longeant des plages de sable et égrenant les différentes marinas. Hôtels, campings et restaurants aux odeurs de poissons grillés se succèdent au pied des « Alpi Apuane ». Beaucoup de monde encore en ce début d’automne, et même un carnaval à Viareggio. Ça fait du bien de voir des ambiances de fête après tant de confinements.



En traversant la forêt côtière, de nombreux cervidés coupent la piste. Autant d’animaux au même endroit ; la saison du rut a commencé. 



A Pise, la tour penche toujours. Elle fait l’affaire des nombreux restaurants dont les terrasses envahissent la rue piétonne.




 

En remontant l’Arno, je bifurque vers l’Italie du centre. Les belles collines toscanes entrent dans mon viseur. Une piste blanche semblable à celles de la course printanière de la « Strade Bianche » conduit sur la grande place de Sienne. Deux fois l’an s’y tient une course de chevaux datant du Moyen-Âge.




Je quitte la Toscane pour l’Ombrie. Une voie verte fait le tour du lac Trasimène que je contourne par le sud. Le vent fort fait mourir des vagues sur la grève, et les nuages assombrissant les monts qui l’enserrent donnent à cette grande nappe d’eau un air de petite mer ombrageuse.

Toscane

lac Trasimène



La montée sur Pérouse est assurée par une avenue toute en virages à la circulation toute italienne. Un autobus qui voulut me doubler dans une courbe se rendit compte au dernier moment que ça ne passait pas et dut s’arrêter net. Il eut droit de ma part à un petit moulinet de la main autour de la tête lui signifiant son inconséquence, et dut patienter que je me rangeasse sur un trottoir libre pour passer. Non mais !

Le centro storico propose de belles vues sur les monts environnants, et les palais qui veillent sur les ruelles tortueuses et pentues sont sublimes.





En filant vers le sud en soirée, je plonge après Fratte Todina vers le Tevere. Un sentier de randonnée qui le file rive droite me dévoile un superbe coin de bivouac. Je ne sais pas si tous les chemins mènent à Rome, mais le mien mène au Tibre ; c’est déjà ça. 

Tibre


 

Terni est située dans une cuvette. C’est le début de mon ascension dans la montagne. A 1000 mètres d’altitude Leonessa célèbre pendant le week-end la pomme de terre. La fête était annoncée bien avant mon arrivée dans le village par les agriculteurs qui vendaient au bord de la route des sacs de patates d’au moins dix kilos.

Je me demandais pourquoi le centre-ville de Terni paraissait si désert, et pourquoi la montée vers le col était si encombrée par les voitures et les camping-cars. J’ai compris en déambulant dans la rue principale de Leonessa noire de monde ; les stands proposant des produits régionaux  étaient pris d’assaut.

Terni

Leonessa


 

Je rejoints L’Aquila par la vallée de Borbona, puis remonte dans la montagne. Le Gran Sasso, qui culmine à 2910 mètres, reste invisible, caché dans les cumulus. Sur le plateau de Rocca di Mezzo, à 1300m d’altitude, la nuit est bien fraîche, le thermomètre tutoyant les températures négatives. Mais au réveil, la surprise est de taille : la vue splendide de la chaîne toute blanche du Gran Sasso dominant en majesté les Abruzzes.

Gran Sasso

plateau 1300m



Le spectacle continue, en sillonnant les vallées de Giovenco, puis de Sagittario, avec lacs d’altitudes et villages incroyablement pittoresques.

vallée du Giovenco

Cocullo

Anversa

Villalago

lac de Scanno

Scanno



lago di Barrea


Dans ces Appenins vivent quelques spécimens de l’ours brun marsicain, à priori très timide ; ça m’arrange.



 

La région de Molise est une succession de petits monts où je peine à avancer.

Frosolone

Castropignano


Après le passage d’une dernière colline, à 800 mètres de haut tout de même, je plonge vers les Pouilles.

dernière crapahute, et vue sur les Pouilles


Le contraste est saisissant : 170 km de plaines pour rejoindre Bari, avec champs à perte de vue d’oliviers, de vignes et de cultures céréalières.

En rejoignant la côte adriatique à Barletta, je clos une traversée de l’Italie par le centre du pays. Je bivouaque un peu avant la station balnéaire de Trani dans une zone maraîchère juste au-dessus de la mer … de Omar Beach à Bari plages !


Trani




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