Je quitte les Alpes par une
énième montée du Lautaret, mais cette fois-ci avec le vélo chargé à ras-bord.
La descente suit le cours de la Romanche, avec une belle voie verte de dix
kilomètres entre Bourg d’Oisans et Allemont, et une superbe vue sur le massif
de Belledonne.
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la Romanche
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massif de Belledonne
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A Echirolles, dans la banlieue
grenobloise, j’oblique à gauche vers le Vercors. La montée très sèche vers
St-Nizier-du-Moucherotte permet de surplomber rapidement la capitale de l’Isère
sise au pied de la Chartreuse.
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Grenoble
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Depuis Villard-de-Lans, je plonge
vers la Drôme en suivant les Gorges de la Bourne en toute fin d’après-midi.
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Gorges de la Bourne
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A partir de Saint-Péray, je
reprends de la hauteur sur la Corniche du Rhône.
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château de Crussol
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Corniche du Rhône : dernière vue sur le Vercors
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Je suis déjà en Ardèche. Les
petites routes en montagnes russes autour de Gilhoc-sur-Ormèze sont tranquilles ;
elles sont bordées de châtaigniers maousses dont les fruits pas encore mûrs
sont réservés à la commercialisation … dommage !
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Gilhoc-sur-Ormèze
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Pour rejoindre Saint-Agrève
depuis Lamastre, j’emprunte le tracé de l’ancienne voie ferrée. Cette « dolce
via » me fait doubler le nombre de kilomètres ; tant mieux, je suis
en mode balade.
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vallée de l'Eyrieux...
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...que suit la "Dolce Via"
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Le Mont Mézenc annonce la Haute-Loire.
Ce département rarement plat est chapeauté par de nombreux volcans formés il y
a quelques millions d’années. La lave gluante s’est extirpée du ventre de la
terre via des cheminées, et a formé en ce refroidissant toutes ces éminences
que Paulo arpente parfois avec peine.
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Mont Mézenc (1750m)
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St-Agrève ; vue sur le Gerbier des Joncs à gauche, et le Mézenc à droite |
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Tence
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volcans de Haute-Loire
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A Queyrières, au pied d’un de ces
petits volcans, la route descend (enfin) jusqu’au Puy-en-Velay, pour un jour de
repos et une intéressante visite du musée Crozatier.
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Queyrières
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musée Crozatier ; vue sur le Puy
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Aiguilles
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Un vent de nord me pousse vers
les Cévennes.
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lac de Naussac
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A Langogne, le buste de Pierre
Galtier, dont les travaux sur la rage ont pu inspirer Pasteur, a été remis au
goût du jour.
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Le Rachas
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A Villefort, j’oblique plein
ouest pour m’arrêter au pied du Mont Lozère. Je suis sur la route du chemin de
Stevenson, et profite ainsi de petits campings municipaux encore ouverts.
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lac de Villefort
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La Garde-Guérin
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vallée de l'Altier
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Au col de Finiels, une piste sinueuse
parcourt le sommet du Mont vers l’est en restant à plus de 1500 mètres d’altitude,
laisse sur sa droite les sources du Tarn, puis plonge vers la route du Mas de
la Barque. A peine quelques hectomètres d’asphalte, et la piste repart vers l’ouest
jusqu’au hameau de L’Hôpital, me laissant découvrir ce Mont Lozère à un rythme
appréciable.
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Mont Lozère...
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Après une descente tortueuse vers
la vallée du Tarn, je poursuis en soirée vers la Montagne de Bougès ; au
versant nord très boisé s’oppose le côté sud plus agricole où je trouve à
bivouaquer sous les châtaigniers.
Après une journée de pluie passée
entre Florac et Meyrueis, où le Temple protestant de forme octogonal étonne par
sa simplicité, je pars à l’assaut du Mont Aigoual.
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Florac |
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Vébron
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Meyrueis
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Temple octogonal
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L’ascension dans une forêt mêlée
de résineux et de feuillus n’est pas insurmontable ; au sommet, malgré le
temps maussade, la vue est panoramique sur l’ensemble des massifs français.
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vallée e l'Hérault
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Mont Aigoual ; Observatoire météorologique
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Il ne me reste plus qu’à
redescendre, par la vallée de la Dourbie, puis celle de Trévezel, qui s’achève
à Cantobre, cet étonnant village un poil perché !
Il marque l’entrée dans le canyon
de la Dourbie ; un chemin improbable m’emmène au bord de la rivière pour
une nuit enchanteresse.
Un pêcheur à la mouche vient essayer
de piéger une truite à la tombée du soir. Il revient bredouille sur la berge,
mais se montre intarissable sur sa passion, et sur son engagement au sein de
son association pour maintenir les zones de frayère et surveiller les
populations de poissons par des pêches électriques annuelles.
Le lendemain, c’est bien reposé
que j’attaque l’ascension du Causse Noir. Sur le plateau, je dérange un
magnifique rapace qui prenait un bain de soleil sur la lande.
Après une sèche descente sur le
Rozier, je remonte pendant quelques kilomètres les Gorges de la Jonte. Les
vautours tournoient sans relâche dans les cieux azurs.
Au Truel, je m’engage à gauche
sur une petite route à sens unique qui part sans ménagement à l’assaut du
Causse Méjean. Les zones d’évitement sont rares. Ma monture bien chargée ne
peut même pas croiser une voiture. Et comme les rares véhicules qui descendent débouchent
des virages comme des bienheureux, je risque fort à ce petit jeu d’en faire les
frais. J’irai peut-être au paradis, mais pas à un train d’enfer !
8, 10, puis 12% : je gagne
vite de l’altitude. Les vautours planent juste au-dessus de ma tête ; je
les soupçonne souhaiter que je me vautre dans le vide. Ah les charognards !
Je passe le reste de la journée
sur le Causse. Le paysage varie entre sommets boisés et zones pastorales. A
partir de la Parade, le plateau se transforme en Beauce bosselée ; les sommets
arrondis sont couverts d’herbes jaunies, et ont peine à cacher la silhouette
montagneuse des Cévennes.
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Causse Méjean...
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Ces pelouses sèches parsemées de
bois, d’amélanchiers, de genévriers ou de lavandes sont un régal à parcourir en
soirée. Le joli hameau du Buffre intervient comme une oasis dans le désert.
En revenant vers l’ouest le matin,
les vues sur les gorges du Tarn sont imprenables.
Ce « petit » détour par
les Cévennes était un must à refaire sans modération.
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