vendredi 4 mars 2016

Méditerranée

Au dessus d’Aix, la Montagne Sainte-Victoire classée « grand site de France » me donne envie de m’y arrêter. J’y accède par le barrage de Birmont et vois mon but à atteindre se refléter de belle manière sur le lac artificiel azur en cette fin de journée.



Trop tard pour la rando ; je bivouaque donc au dessus du barrage avec la lune qui prend place à l’est au dessus du Mont alors que le soleil couchant chasse à l’ouest les derniers randonneurs.

mon ciel pour la nuit

et la vue à l'est

puis à l'ouest


En partant à l’aube je suis le premier promeneur sur le sentier Imoucha.




Je prends rapidement de la hauteur et arrive en un peu plus d’une heure trente à l’ancien Prieuré qui fait désormais office de refuge. Dix minutes plus tard la Croix de Provence à 940m d’altitude me donne un panorama saisissant sur les étapes passées, du Mont Ventoux à l’étang de Berre.





Il est un « monument » qu’on ne peut pas rater non plus, c’est la centrale thermique de Gardanne.



J’y étais passé au pied en venant de Marseille, mais je ne savais pas que la plus haute de ses deux cheminées (297 mètres) était le troisième plus haut édifice de France derrière la Tour Eiffel et le viaduc de Millau.



La reconversion de cette centrale électrique à charbon en centrale biomasse fait polémique. Car le bois utilisé pour son fonctionnement (855 000 tonnes par an) inquiète les défenseurs des forêts de PACA. Un bras de fer est engagé entre pro et anti centrale. En attendant, le bois utilisé pour le démarrage du projet est acheminé à Fos-sur-Mer depuis le Brésil, et donc  d’Amazonie … belle empreinte carbone pour initier un programme sensé être plus écologique !

En revenant sur le lieu de bivouac, je retrouve Paulo qui à l’aide du sur-toit de la tente s’est gardé tout seul. J’avais posé une pierre à ses pieds pour le débusquer malgré sa tenue de camouflage !



Je contourne cette fois-ci le massif à vélo par le village de Vauvenargues où la bibliothèque est un grand placard dans la rue ; les gens y prennent un livre en échange d’un qu’ils ont déjà lu. Dommage pour moi : je suis passé depuis peu à la liseuse électronique.

"si vous voulez un livre, posez-en un !"



Au col des Portes j’ai droit à une belle récompense : Laurence et Jean-Marie qui m’avaient dépassé avant la dernière pente m’y attendent avec des pâtes de pomme faites maison. Je clos ainsi de belle manière ce magnifique séjour autour de la barre rocheuse de Sainte-Victoire.


dernier coup d'oeil sur Sainte-Victoire


Je fonce tout schuss à nouveau vers la mer et arrive à Toulon sous la grisaille.





Dominant la presqu’île de Giens, Hyères séduit. 

golfe de Giens

presqu'île de Giens

Cette cité climatique fut assiégée au 19ème siècle par l’aristocratie européenne pendant l’hiver : les nombreuses villas longeant les avenues de palmiers en sont un témoignage.

Grand hôtel

villa mauresque

villa tunisienne

avenue Millet


La ville médiévale s’étend elle au 14ème siècle jusqu’au pied de la colline.

place Massillon

tour des Templiers


Et c’est en haut depuis les jardins que l’on embrasse toute la cité.

parc Sainte-Claire




Je quitte Hyères par ses salins, non par la piste cyclable qui longe trop souvent la route, mais par le sentier littoral un peu sableux et enchanteur ; à gauche les flamants roses, et à droite le Grand Bleu.








La suite, c’est un rattrapage de cours de géographie en allant voir de près à quoi ressemblent les Maures et les Esterel. Après un peu de voie verte Paulo s’élève franchement à partir du village de Bormes pour gagner la route des crêtes qui surplombe la mer.



route des crêtes

Pramousquier

île du Levant


Je quitte cette première excursion dans les Maures par une descente vers le golfe de Saint-Tropez par une belle piste forestière.



Je ne croiserai point de naturistes sur la plage de Pampelonne pour occuper le gendarme, mais mon arrivée sur le port de Saint-Trop’ avec un Paulo au top de son chargement m’a fait un peu passé pour un extra-terrestre.




Petit bain d’histoire médiévale à Ramatuelle avant d’entamer ma deuxième étape dans le massif.


l'escalier, lui, est l'oeuvre d'Eiffel


Il y a un peu d’agriculture dans cette partie, mais les Maures restent avant tout couverts de végétation méditerranéenne, ce qui est chaque été source d’incendies potentiels quand le mistral souffle.





Ce chemin qui monte vers la gauche alors que la route redescend est sans aucun doute source de bivouac.



Pas manqué, ici ce fut parfait.




La tente Exped que j’utilise de façon quotidienne depuis trois ans a montré des signes de fatigue sous la pluie d’Avignon. Je la suppléée depuis par une petite tente de chez D4 qui malgré l’espace réduit offre un rapport qualité/prix appréciable.


Depuis deux nuits déjà, ce que je prends pour des cochons semi-domestiques viennent jusqu’à renifler les abords de la tente, avant de s’en aller renifler ailleurs sans s’inquiéter de ma présence.
Mais pour en avoir croisé plus tard deux spécimens en plein Fréjus, il s’agit en fait de vrais sangliers, qui ont à peine émis un grognement en passant leur chemin ; pas très ces sauvages ces oiseaux là !

J’arrive à Fréjus sous le soleil.



La météo annonce couvert pour deux jours, avec quelques passages orageux. Je quitte donc la ville et pars bivouaquer au pied des Esterel. Mais le lendemain j’ai droit à une session d’orages non-stop qui me clouent toute la journée sous la tente.
J’ai à manger et à lire, alors j’attends … jusqu’au lendemain matin où une courte fenêtre de deux heures sans pluie me permet de replier le camp et de retourner à Fréjus, où je visite un peu mieux la ville sous la grisaille

une villa Aurélienne du 19ème siècle



les restes d’un aqueduc romain



un amphithéâtre romain vétuste où le béton est venu au secours de la pierre



une ancienne base aéronavale avec pour les spécialistes un antique MD 315 R de Dassault



hommage à Roland Garros qui en 1913 fut le premier à traverser la Méditerranée, de Fréjus à Bizerte, en Tunisie



un « vrai » amphithéâtre de béton



Port-Fréjus

Fréjus-Plage


Pendant les deux jours d’orages la neige est venue couvrir les monts entourant Fréjus, que j’ai pris avec la perspective pour les Esterel. 



Mais il s’agit de montagnes plus lointaines dépassant les mille mètres d’altitude ; je pourrai donc avec le retour du soleil passer un jour et demi autour du Pic de l’Ours et du Mont Vinaigre.





Au milieu du massif la route des 3 cols est une belle piste parfois très caillouteuse qui n’a rien à envier aux ripios sud-américains.



Après un bivouac au sommet de la piste il ne me reste plus qu’à redescendre avec la vue cette fois-ci sur les montagnes de l’arrière pays.






L’entrée à Cannes se fait par la ville de Mandélieu-la-Napoule, où mon passage par le marché sera remarqué par l’ancien karatéka de haut niveau Philippe, qui me fera gentiment cadeau d’un saucisson d’Auvergne, pour la route.



La Napoule

Mandelieu

Cannes




pas de tapis rouge pour Paulo, malgré son costume de star



Il ne me reste plus qu'à poursuivre le long de la côte d'Azur, en passant par Antibes, Cagnes/Mer, et finalement apercevoir Nice et le Cap Ferrat, qui furent le terme d'un autre voyage en 2009.



Cap d'Antibes : vue sur l'Esterel



baie des Anges

Nice




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