Au dessus d’Aix, la Montagne Sainte-Victoire classée « grand site de
France » me donne envie de m’y arrêter. J’y accède par le barrage de
Birmont et vois mon but à atteindre se refléter de belle manière sur le lac
artificiel azur en cette fin de journée.
Trop tard pour la rando ; je bivouaque donc au dessus du barrage avec
la lune qui prend place à l’est au dessus du Mont alors que le soleil couchant
chasse à l’ouest les derniers randonneurs.
mon ciel pour la nuit |
et la vue à l'est |
puis à l'ouest |
En partant à l’aube je suis le premier promeneur sur le sentier Imoucha.
Je prends rapidement de la hauteur et arrive en un peu plus d’une heure
trente à l’ancien Prieuré qui fait désormais office de refuge. Dix minutes plus
tard la Croix de Provence à 940m d’altitude me donne un panorama saisissant sur
les étapes passées, du Mont Ventoux à l’étang de Berre.
Il est un « monument » qu’on ne peut pas rater non plus, c’est la
centrale thermique de Gardanne.
J’y étais passé au pied en venant de Marseille, mais je ne savais pas que
la plus haute de ses deux cheminées (297 mètres) était le troisième plus haut
édifice de France derrière la Tour Eiffel et le viaduc de Millau.
La reconversion de cette centrale électrique à charbon en centrale biomasse
fait polémique. Car le bois utilisé pour son fonctionnement (855 000 tonnes par
an) inquiète les défenseurs des forêts de PACA. Un bras de fer est engagé entre
pro et anti centrale. En attendant, le bois utilisé pour le démarrage du projet
est acheminé à Fos-sur-Mer depuis le Brésil, et donc d’Amazonie … belle empreinte carbone pour
initier un programme sensé être plus écologique !
En revenant sur le lieu de bivouac, je retrouve Paulo qui à l’aide du
sur-toit de la tente s’est gardé tout seul. J’avais posé une pierre à ses pieds
pour le débusquer malgré sa tenue de camouflage !
Je contourne cette fois-ci le massif à vélo par le village de Vauvenargues
où la bibliothèque est un grand placard dans la rue ; les gens y prennent
un livre en échange d’un qu’ils ont déjà lu. Dommage pour moi : je suis
passé depuis peu à la liseuse électronique.
"si vous voulez un livre, posez-en un !" |
Au col des Portes j’ai droit à une belle récompense : Laurence et
Jean-Marie qui m’avaient dépassé avant la dernière pente m’y attendent avec des
pâtes de pomme faites maison. Je clos ainsi de belle manière ce magnifique
séjour autour de la barre rocheuse de Sainte-Victoire.
dernier coup d'oeil sur Sainte-Victoire |
Je fonce tout schuss à nouveau vers la mer et arrive à Toulon sous la
grisaille.
Dominant la presqu’île de Giens, Hyères séduit.
golfe de Giens |
presqu'île de Giens |
Cette cité climatique fut
assiégée au 19ème siècle par l’aristocratie européenne pendant l’hiver :
les nombreuses villas longeant les avenues de palmiers en sont un témoignage.
Grand hôtel |
villa mauresque |
villa tunisienne |
avenue Millet |
La ville médiévale s’étend elle au 14ème siècle jusqu’au pied de
la colline.
place Massillon |
tour des Templiers |
Et c’est en haut depuis les jardins que l’on embrasse toute la cité.
parc Sainte-Claire |
Je quitte Hyères par ses salins, non par la piste cyclable qui longe trop
souvent la route, mais par le sentier littoral un peu sableux et
enchanteur ; à gauche les flamants roses, et à droite le Grand Bleu.
La suite, c’est un rattrapage de cours de géographie en allant voir de près
à quoi ressemblent les Maures et les Esterel. Après un peu de voie verte Paulo
s’élève franchement à partir du village de Bormes pour gagner la route des
crêtes qui surplombe la mer.
route des crêtes |
Pramousquier |
île du Levant |
Je quitte cette première excursion dans les Maures par une descente vers le
golfe de Saint-Tropez par une belle piste forestière.
Je ne croiserai point de naturistes sur la plage de Pampelonne pour occuper
le gendarme, mais mon arrivée sur le port de Saint-Trop’ avec un Paulo au top
de son chargement m’a fait un peu passé pour un extra-terrestre.
Petit bain d’histoire médiévale à Ramatuelle avant d’entamer ma deuxième
étape dans le massif.
l'escalier, lui, est l'oeuvre d'Eiffel |
Il y a un peu d’agriculture dans cette partie, mais les Maures restent
avant tout couverts de végétation méditerranéenne, ce qui est chaque été source
d’incendies potentiels quand le mistral souffle.
Ce chemin qui monte vers la gauche alors que la route redescend est sans
aucun doute source de bivouac.
Pas manqué, ici ce fut parfait.
La tente Exped que j’utilise de façon quotidienne depuis trois ans a montré
des signes de fatigue sous la pluie d’Avignon. Je la suppléée depuis par une
petite tente de chez D4 qui malgré l’espace réduit offre un rapport
qualité/prix appréciable.
Depuis deux nuits déjà, ce que je prends pour des cochons semi-domestiques
viennent jusqu’à renifler les abords de la tente, avant de s’en aller renifler
ailleurs sans s’inquiéter de ma présence.
Mais pour en avoir croisé plus tard deux spécimens en plein Fréjus, il s’agit
en fait de vrais sangliers, qui ont à peine émis un grognement en passant leur
chemin ; pas très ces sauvages ces oiseaux là !
J’arrive à Fréjus sous le soleil.
La météo annonce couvert pour deux jours, avec quelques passages orageux.
Je quitte donc la ville et pars bivouaquer au pied des Esterel. Mais le
lendemain j’ai droit à une session d’orages non-stop qui me clouent toute la
journée sous la tente.
J’ai à manger et à lire, alors j’attends … jusqu’au lendemain matin où une
courte fenêtre de deux heures sans pluie me permet de replier le camp et de
retourner à Fréjus, où je visite un peu mieux la ville sous la grisaille
une villa Aurélienne du 19ème siècle
les restes d’un aqueduc romain
un amphithéâtre romain vétuste où le béton est venu au secours de la pierre
une ancienne base aéronavale avec pour les spécialistes un antique MD 315 R
de Dassault
hommage à Roland Garros qui en 1913 fut le premier à traverser la
Méditerranée, de Fréjus à Bizerte, en Tunisie
un « vrai » amphithéâtre de béton
Port-Fréjus |
Fréjus-Plage |
Pendant les deux jours d’orages la neige est venue couvrir les monts
entourant Fréjus, que j’ai pris avec la perspective pour les Esterel.
Mais il s’agit
de montagnes plus lointaines dépassant les mille mètres d’altitude ; je
pourrai donc avec le retour du soleil passer un jour et demi autour du Pic de l’Ours
et du Mont Vinaigre.
Au milieu du massif la route des 3 cols est une belle piste parfois très
caillouteuse qui n’a rien à envier aux ripios sud-américains.
Après un bivouac au sommet de la piste il ne me reste plus qu’à redescendre
avec la vue cette fois-ci sur les montagnes de l’arrière pays.
L’entrée à Cannes se fait par la ville de Mandélieu-la-Napoule, où mon
passage par le marché sera remarqué par l’ancien karatéka de haut niveau
Philippe, qui me fera gentiment cadeau d’un saucisson d’Auvergne, pour la
route.
La Napoule |
Mandelieu |
Cannes |
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