Le temps est à la pluie mais je n’ai pas trop de quelques jours pour
visiter Avignon. Le centre-ville « intra-muros » porte bien son nom,
car les remparts qui l’entourent entièrement, quoique plus bas qu’à l’époque
médiévale, sont incroyablement conservés.
Au centre le Palais des Papes constitue une visite incontournable : on
se replonge sans mal au 14ème siècle, lorsque l’Italie alors en
guerre permit à Avignon de devenir le siège de la Papauté.
fenêtre de l'Indulgence : "Habemus Papam" |
Le célèbre pont permettait alors de traverser le Rhône, mais les caprices
du fleuve ont à la longue découragé de le reconstruire chaque fois que l’eau l’emportait
sur la pierre ; il garde aujourd’hui ses quatre arches caractéristiques de
son inachèvement.
C’est également la ville du célèbre Festival crée par Jean Vilar.
Musée lapidaire, où l’occasion de revoir quelques légendes grecques en
visionnant des stèles.
De l’autre côté du fleuve, Villeneuve fut créée par Philippe le Bel :
le Roi de France y fit construire une forteresse pour surveiller l’entrée de
son territoire qui à l’époque n’allait pas au-delà du Rhône.
Fort-Saint-André |
En contrebas de la forteresse, l’immense monastère de La Chartreuse est
depuis 1973 un centre culturel.
de longues perspectives |
cellule |
grand cloître |
Je quitte Avignon sur cette dernière image de la Tour Philippe-le-Bel, rive
ouest, contrôlant et surveillant la cité des Papes sise sur l’autre rive.
un double pont de facture plus moderne |
En continuant vers le sud, j’arrive bientôt à Tarascon, où je ne trouve ni
présence de Tartarin, ni trace de lion de l’Atlas, mais un dragon à Beaucaire,
et le légendaire Tarasque sculpté à côté d’une autre forteresse médiévale
du 15ème siècle, appartenant elle au Comte de Provence.
Le soir tombe quand je passe à Arles ; je glisse le long des arènes et
part me réfugier le long du Grand Rhône, à quelques encablures du pont Langlois
immortalisé par Van Gogh.
Le lendemain la descente jusqu’à Port-Saint-Louis et l’embouchure du fleuve
me fait longer la Camargue. Les panneaux distillés sur les derniers kilomètres
de la « Via Rhôna » me donnent plus de précision sur les particularités
de cette plaine : pratique de la riziculture ; emblématiques taureaux
noirs et chevaux blancs ; la ripisylve, forêt large de quelques mètres
seulement ; l’élevage ovin et le « Mérinos d’Arles » ; la
viticulture…
Port-Saint-Louis |
delta du Rhône |
Le contournement de Fos-sur-Mer était pour les yeux et les oreilles moins
réjouissant. Je partage la route avec de nombreux camions venus prendre en
remorque les containers charriés aux ports par les cargos.
Terminal à conteneurs |
Fos-sur-Mer |
Je préfère de loin à la verticalité des raffineries de pétrole
raffinerie Esso |
l’horizontalité moins polluante des éoliennes du canal de Fos au Rhône.
étang de Berre |
Martigues |
La pluie menaçant j’improvise un itinéraire plus direct pour gagner
Marseille au plus vite, ce qui ne m’empêchera pas d’arriver un peu trempé sur
le Vieux Port.
Tant mieux, ayant une semaine pour visiter la ville, j’aurai le temps de
sécher.
Je squatte un peu le nouvel abri de verre, conçu davantage pour
protéger du soleil, situé à côté de la Grande Roue, pour observer les
changements depuis mon dernier passage en 2006, alors en partance pour la
Sardaigne. Le vieux port ainsi que le quai Joliette ont été rendus quasiment
qu’aux piétons, et ce n’est pas un mal.
J’en profite pour monter jusqu’à la « Bonne Mère », et admirer la
vue sur la cité phocéenne.
A l’est, la route de la Corniche embrasse une bonne partie de la côte, de
la petite plage des Catalans,
au port des Goudes,
et à celui de Callelongue et des premières calanques.
A l’ouest, passé le quartier du Panier, le quai de la Joliette longe la
Major, la plus grande cathédrale de France construite au 19ème
siècle dans un style byzantin.
Plus moderne et immanquable, la Tour CMA CGM, la compagnie armateur de mon
Karaboudjan ; il semblerait que le transport de containers soit une
activité rentable.
Au-delà, on arrive au quartier de l’Estaque cher à Guédiguian, qui a su
retransmettre au cours de sa filmographie la joie de vivre des Marseillais.
Avant lui, les peintres comme Cézanne ou Braque y avaient pris leurs quartiers.
Le Rouet ; chaîne de l'estaque |
D’autres aspects de la ville…
La Samaritaine |
château d'If "cher" à Montecristo |
parc Boreli |
Le Corbusier : Cité Radieuse |
Pour finir, je ne pouvais pas partir sans aller faire une petite rando dans
le Parc National des Calanques, au départ de Cassis.
Je rejoindrai ensuite La Ciotat via la route des crêtes aux premières
rampes très incisives, et que le Tour de la Provence empruntera du 23 au 25
février avec Voeckler en tête d’affiche.
route des crêtes |
La Ciotat... |
« L’entrée d’un train en gare de La Ciotat » fut un des premiers
films des frères Lumières. Les spectateurs découvrant le Cinématographe
quittèrent la salle en courant croyant que le train allait sortir de l’écran et
les écraser.
Le petit TER que je prends pour regagner Marseille est bien moins
terrifiant !
En quittant Marseille par la Cannebière j’entame une lente montée et gagne
Aix-en-Provence avec un fort vent de mistral ; je visite un peu rapidement
ma dernière ville-étape des Bouches du Rhône, qui possède cependant de nombreux
trésors, à l’image de sa magnifique cathédrale où se superposent plusieurs
siècles d’histoire.
place des cardeurs |
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