samedi 21 mars 2015

trêve hivernale



Me casser le petit doigt m’aura pris une seconde. Le guérir cinq mois. Et encore, je ne compte pas le temps de la médication bolivienne.



Cette trêve d’hiver fut l’occasion de côtoyer le festival du voyage à vélo de Paris côté jardin, avec la présentation d’un petit montage de cinq minutes sur mon périple en Patagonie.
  

J’y ai croisé quelques connaissances de voyage, ainsi que Jean-Luc, dont son film plein de poésie sur son aventure sud-américaine précédait le mien.






Puis après la présentation de mon voyage à la maison de quartier avec le soutien du CSC du Val d’Ornay, j’étais fin prêt pour reprendre la route, en remerciant auparavant tous ceux venus assister à cette soirée.



J’harnache Paulo avec son poids habituel et quitte la Vendée par ses sentiers cyclables.

Le marais breton est avec ses hérons, aigrettes, avocettes, courlis, bécasseaux… un paradis pour ornithologues. 





Je tombe mi-mars pendant la période de couvaison des cigognes blanches. Les œufs sont couvés pendant 32 jours et les parents se relaient au sommet du perchoir installé par les habitants de Châteauneuf.


 


pays de Retz


Avec les palmiers et la brume tropicale on pourrait croire que ce cargo quitte la rade d’un port brésilien.

 

Mais non. Il s’agit bien, hantée par un crachin local, d’une plage de Saint-Nazaire, où Hergé fit embarquer ses protagonistes vers le Temple du Soleil.

 

Pas d’Amérique cette fois-ci pour moi mais la côte sud de la Bretagne que je remonte à rythme lent en contournant parfois par le sentier côtier ses rias, ou ici à Pen Be son traict, baie fermée soumise aux marées propice à la conchyliculture.




Sur la route les chenilles processionnaires se jouent des pneus des bagnoles. Ce convoi de 49 individus comportant chacun douze paires de guiboles se donne les airs d’un très long mille-pattes.


 
Les défenseurs des pins de Pornichet ont rappelé à la rescousse les mésanges friandes de cet insecte ravageur pour préserver leur patrimoine sylvestre.

 

Vannes contrôle l’entrée du Golfe du Morbihan. J’y entre après avoir fait le tour de la péninsule de Sené, où le coiffeur du village me voyant transi de froid à l’abri bus où je pausais pour midi vient m’apporter un café tout chaud. Réconfortant.

Séné

Vannes : remparts

 



Le quai de la vieille ville d’Auray a été rebaptisé en l’honneur de Franklin qui venu en bateau depuis son Angleterre négocier à Nantes une improbable alliance avec la France pour sauver la jeune Amérique en herbe dut accoster en hâte à Auray à cause d’un mauvais grain et gagner la capitale des Ducs de Bretagne par voie terrestre.

Auray

quai Franklin




Le château médiéval, sur l’autre rive, fut lui rasé sous l’ordre de Henri III pour cause de vétusté.

à gauche, enceinte du château


pan de bois : charpente en bois et torchis (argile et paille)

Il ne reste que se dégage de cette cité un charme suranné.

Ford Torino
A Carnac, ce sont les alignements sur plusieurs kilomètres des mégalithes qui captent l’imagination.


Géant du Manio, 5 fois Paulo, le plus haut de Carnac




Vieux de 6000 ans selon les archéologues, ou datant de -50 selon les goscinylogues, les conjectures se perdent sur la signification de ce site néolithique : sépultures individuelles ou collectives, voire temples…



Quiberon a gardé la même dichotomie que lors de mon dernier passage : côte sauvage et déserte balayée par les vents à l’ouest ; côte plus urbanisée à l’est.

Quiberon, côte sauvage


La position du sémaphore, au milieu d’un fort entouré de douves et 
éloigné de la côte, étonne.

vue panoramique ...



 Quand je sonne à la vigie, c’est une voix familière et non surprise qui me répond. Marion me fait visiter le poste de surveillance, avec le balayage sur l’écran radar des cargos au large de Belle-île qui entrent ou sortent dans l’estuaire de la Loire.
Ça me rappelle un peu le poste de pilotage de mon Karaboudjan.


Construits à partir de 1806 sous Napoléon, 58 autres sémaphores jalonnent désormais les côtes hexagonales.
Leur rôle : appuyer les centres régionaux d’opérations de surveillance et de sauvetage.

Les  guetteurs sémaphoriques, comme Marion, « sont les yeux et les oreilles des autorités civiles et militaires. On les surnomme les anges gardiens. »

Et ce n’est pas le nombre de gens sauvés grâce à la vigilance des guetteurs qui diront le contraire !
Un travail un peu solitaire, qui contraste avec la vie embarquée, et qui demande une attention de tous les instants.

Un grand merci à Freddy de  m’avoir ouvert les portes d’un métier méconnu, et à bientôt, peut-être, sur les véloroutes …

Je poursuis mon chemin sous le soleil, et continue d’égrener les villes ou ports bretons.


A Hennebont les bateaux de plaisance se suivent comme des chenilles, et les chevaux de traits évoquent l’existence d’un haras national.



Lorient fut bien abîmée par la guerre, et la nouvelle église possède une architecture fort peu bretonne.


 Les petits ports de Doëlan et du Belon sont des escales aussi charmantes que les petites criques ensablées encore peu fréquentées.



Doëlan


plages de Kerfany

ria Belon


Pont-Aven aussi mérite une halte. Les impressionnistes s’y sont donné rendez-vous, éblouis par la lumière changeante.



La chapelle Trémalo expose quelques copies de Gauguin, dont le Christ Jaune, exposé aujourd’hui à Buffalo (USA), inspiré par le Christ en Croix de cette même chapelle.


Gauguin : autoportrait près du Golgotha (1896)

Le peintre, sur son tableau, le fit sortir de son sanctuaire, et lui donna un visage plus serein que sur l’original.

Christ Jaune de la chapelle Trémalo ...

... et celui de Gauguin (1889)

Concarneau enfin, avec sa ville close, et son quai russe, conclut cette lente chevauchée jusqu’au premier jour du printemps.

pointe de Trévignon
Concarneau

quai russe

Après deux jours de soleil le gris et le froid se rebiffent pour que l’hiver m’accompagne encore quelques kilomètres.

A vélo toujours, car les chauffeurs de vans ne m'inspirent guère confiance ...


... sans destination véritablement définie ...




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