Avant mon ultime descente sur Sucre, la fixation de la
sacoche avant ne voulait plus rien entendre : elle sautait à chaque occasion.
A la casa de ciclistas de La Paz, en voyant les
sacoches artisanales de l’Anglais Spud, je décide d’en fabriquer une identique
pour remplacer celle défectueuse.
Un bidon d’huile vide en plastique trouvé sur le
marché, un peu de ferraille et un soudeur déniché à côté du cimetière : je me
retrouve pour 10 euros avec une nouvelle sacoche, ou plutôt porte-sacoche, qui
j’espère fera pendant quelques temps ses preuves…
Je quitte Oruro cette fois-ci par le sud-ouest. Route
plate et soporifique jusqu’à Toledo, où elle se transforme en ripio. C’est la
route du Chili avec quelques poids-lourds qui me soulèvent un peu de poussière.
Corque |
A partir d’Ancaravi je prends à droite vers Sajama et
le bitume reprend ses droits.
Un peu les mêmes paysages que sur la ruta cuarenta,
avec de longs faux-plats plus ou moins montants encadrés par une puna à perte
de vue surmontée par des collines ou montagnes à l’aspect lunaire.
Sauf qu’on évolue ici à 4000 mètres d’altitude.
Les lamas sont bien souvent mon unique compagnie.
La petite carte récupérée à l’office de tourisme est
bien optimiste sur l’état d’avancement des travaux, car dès Turco je retrouve
une route de terre.
Bien qu’encore distant de plusieurs dizaines de
kilomètres, le volcan Sajama haut de plus de 6500 mètres offre à chaque virage comme
but à atteindre sa silhouette caractéristique.
Le décor devient sublime, et les endroits pour planter
la tente ne manquent pas.
la quatrième espéce de camélidés : l'alpaga |
Après une bonne petite côte,
je rejoints la route internationale, en longeant le
volcan avec un petit vent de face bien raffraîchissant, puis oblique bientôt à
droite sur une nouvelle piste longue de 11 kilomètres vers le village de
Sajama.
Très vite le vélo s’enfonce de tout son poids dans le
sable, m’obligeant la moitié du temps à pousser ma monture. A deux kilomètres
de l’étape je me range sur le côté pour laisser passer un camion, qui vient s’arrêter
finalement à ma hauteur. Deux têtes m’interpellent par mon prénom depuis la
vitre ouverte ; surprise, il s’agit de Marion et Virgile qui depuis le matin
ont quitté La Paz en bus pour reprendre à vélo leur périple depuis le PN de
Sajama.
Notre hôtesse d’un soir nous parle du puma qui après
plusieurs années de protection est revenu en force aus abords du volcan, au
grand dam des éleveurs de lamas impuissants qui voient chaque nuit une ou deux
de leurs bêtes disparaître derrière les griffes du redoutable prédateur.
le magnifique village de Sajama... |
Après le changement du pansement le lendemain, je
retrouve le bitume par une piste cette fois-ci bien plus roulante.
Je passe la frontière par un col perché à plus de 4600
mètres d’altitude et fait halte pour la nuit sur les rives du lago Chungarà,
bercé par les cris des nombreux oiseaux qui y trouvent refuge.
Il ne me reste plus ensuite qu’à descendre pour
rejoindre le Pacifique : je passe en un jour et demi de 4400 à 0 mètre d’altitude,
passant de la très haute montagne à cette vallée embrumée ceinte par des cerros
asséchés où il est bien agréable de respirer l’odeur des vergers traversés par
un rio pas encore à sec malgré cette fin d’hiver.
tomates, oignons, maïs, élevage... |
Arica, bien que chilienne, constitue le principal
accès de la Bolivie vers la mer. Les nombreux camions qui attendent parfois des
heures à la frontière
finissent leur course au port qui paraît bien petit
comparé à ceux de la côte brésilienne.
les plages... |
le farniente... |
cathédrale, oeuvre de Gustave Eiffel |
Une belle semaine de voyage avec de splendides
paysages et des bivouacs bien sauvages pour dire au revoir à la Bolivie en
beauté !
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