Dernière vue sur la mer à Sao
Pedro de Moel, puis passage par le marché couvert aux fruits de
Marinha Grande où quelques volailles attendent dehors de potentiels
acheteurs.
L'église de style manuélin est
monumentale, et les deux cloîtres qui la jouxtent donnent encore
plus de grandeur à l'édifice. La fontaine située dans un coin
apporte une touche elfique digne d'un roman de Tolkien.
Je gagne le soir un peu de
fraîcheur dans les contreforts de la Sierra de Candeeiros.
Porto de Mos
Dans la descente vers la plaine
le lendemain je pulvérise mon record de vitesse : plus de 70
km/h, toujours sans relances.
Rio Maior
En approchant d'Obedos, les
policiers sont à chaque rond-point de plus en plus nombreux. Me
surveilleraient-ils au radar ?
Alors que je m'arrête devant ce
grand édifice isolé dans la plaine, des motards sirènes hurlantes
me font signe de dégager illico du trottoir. Je m'exécute.
Des voitures de polices suivent
à toute allure. Bloquerait-on la voie pour le passage d'un convoi
présidentiel ?
Et puis non. Tout se raffut pour
une simple course cycliste. Je laisse passer les voitures des
directeurs sportifs et gagne le village qui est situé au flanc de la
colline.
Bâti entre les 13 et 14èmes
siècles Obidos est une charmante bourgade médiévale dominée par
un château dont certaines églises ont été reconstruites après le
tremblement de terre de 1755.
Sur le soir je gagne à nouveau
la côte à la presque île de Peniche. Passé le petit quartier au
style très italien où le linge sèche au balcon des façades
colorées, il faut aller jusqu'au phare et observer au loin l'île de
Berlinga tout en se laissant décoiffer par le vent rafraîchissant
qui souffle en rafales. Un bon bol d'air !
Nouvelle excursion dans les
terres le jour suivant pour aller récupérer un point internet à
Torres Vedras.
Après un appel téléphonique à
l'agent du port de Lisbonne et un mail, je reçois confirmation que
le départ est fixé pour le 14 septembre. Ça me laisse le temps de
continuer mon exploration de la côte atlantique.
Le bivouac du soir dans un champ
de maïs fauché n'est pas terrible au niveau du sol mais est
exceptionnel pour son emplacement face à la mer.
Le soir je suis au spectacle du
soleil couchant. Les mouettes ne viennent pas troubler par leurs cris
la plénitude de l'instant. Elles se contentent de filer par petits
groupes en se laissant dériver par le vent et en glissant juste au
dessus de l'astre qui lentement prend son bain.
La côte autour d'Ericeira
abrite parmi les meilleurs spots de surf d'Europe. Complexes et
boutiques sont dédiés à ce sport. Mais ce matin, les vagues sont
un peu molles.
En entrant à Sintra j'entre sur
un terrain déjà foulé auparavant, mais à pied. Je passe donc
assez rapidement dans la ville hypertouristique située au pied du
Palacio Nacional da Pena, une magnifique excentricité
architecturale, et gagne le non moins touristique Cabo da Roca.
Au Portugal, quand on va vers
l'ouest, on a toujours l'impression d'être au bout du monde. Le Cabo
da Roca ne déroge pas à la règle, surtout qu'une plaque rappelle
qu'il est le point le plus occidental de l'Europe.
Le paysage
un peu désolé autour du phare construit en 1772, le vent
tourbillonnant, la côte tourmentée ... font de cet endroit un arrêt
obligé.
Plus intéressante pour moi (et
plus calme au niveau circulation) est la montée au monastère de
Peninha situé à 490 mètres au dessus de la mer. La petite route
forestière qui en permet l'accès est un régal et me fait penser à
celle qui me menait en Bulgarie au refuge de Grancar. Que la montagne
est belle...
Au sommet je vois Lisbonne. La
fin du parcours européen est proche.
La dernière étape pour la
capitale est simple. Il me suffit de suivre la côte jusqu'à la tour
de Belem qui précède le pont du 25 avril qui enjambe le Tage.
Cascais
monument des découvertes
J'ai profité jusqu'au dernier
moment de mes derniers instants de liberté avant de m'enfermer
pendant plusieurs jours à bord. Les sept dernières nuits ont été
des bivouacs, assez faciles à trouver au Portugal dès lors que l'on
s'écarte un peu des sentiers battus.
Mais il est quand même temps de passer à l'épilation.
Mais il est quand même temps de passer à l'épilation.
Jeudi 12 septembre ; le
départ approche. Je me rends au port pour repérer le lieu
d'embarquement.
Je cherche en vain mon
« Karaboudjan* » sur les quais. Mais c'est un autre bateau
qui y est amarré attendant son chargement.
Le port de fret de Lisbonne
n'est pas très grand, en comparaison de celui de Hambourg où
j'avais passer une mauvaise fin de soirée sans en trouver la sortie.
Je me renseigne avec billet à
la main pour savoir si mon Karaboudjan est bien prévu pour le 14.
L'agent regarde son tableau de bord. Pas de Karaboudjan.
« Normal » finit-il
par me dire. « Ici ce sont les départs des paquebots ».
Ouf.
Un peu plus loin, on me confirme
que mon bateau doit amarrer le 14 et repartir en soirée.
* Karaboudan : nom donné par Hergé au mystérieux cargo du "Crabe aux Pinces d'Or"
* Karaboudan : nom donné par Hergé au mystérieux cargo du "Crabe aux Pinces d'Or"
Il ne me reste plus aujourd'hui
qu'à visiter la capitale, autour des l'avenida Da Liberade, les
« Champs-Elysées » lisboètes, ainsi que le long des
quais.
pont du 25 avril et Cristo Rei
Rossio
Avenida da Liberdade
Parque Edouard VII
le tram lisboète, incontournable
Praça da Figueira
cathédrale
bord de quai
praça do Comércio
Mosteiro dos Jeronimos
Vendredi 13 septembre ; ce
matin je me rends au bureau de l'immigration. C'est l'agent du port
qui me l'a ordonné. Je m'exécute.
Le responsable est tout au
surpris que moi de me voir dans son bureau.
« Le Karaboudjan ?
Pour samedi ? Et vous êtes Monsieur... ? Et on vous a dit
de venir ici ? »
Coup d'oeil interrogatif à ses
collègues qui se replongent aussitôt devant leur ordi. Alors il se
met à remuer quelques papiers, et en trouve un avec mon nom dessus.
« Ah oui, j'ai votre nom
là. Ben, donnez-moi votre passeport » (…) photocopie (…)
« Ben c'est bon pour nous.
Demain vous irez directement à l'embarquement. »
Et bien, moi qui m'attendait à
passer au gril (…) avec mes motivations pour aller en Amérique du
Sud (…) savoir si j'allais pas assister à des camps
d'entraînement de guérillas marxistes (…) Ils sont tout aussi
contents de se débarrasser de moi.
Je pars donc léger faire le
tour à vélo de la baie de Setubal.
Je prends le bus de mer pour
traverser le Tage qui se donne ici des airs de grand lac.
Après un crochet par Palmela,
je rejoins Setubal avec son sympathique petit port de pêche.
La plage serait presque
paradisiaque s'il n'y avait de gros bateaux qui croisent juste en
face. Elle est en tout cas tranquille.
Il faut aller vers l'ouest et
entrer dans la Sierra d'Arrabida. Là après avoir pris un peu de
hauteur, les anses et les criques de rêve se dévoilent à porter
d'oeil. Un régal.
Puis il faut aller encore plus à
l'ouest, quitter la montagne, passer le village d'Azéla et arriver
dans ce bout de monde qu'est le Cabo Espichel, avec son phare, son
monastère à l'abandon du 15ème siècle qui pouvait
accueillir de nombreux pèlerins, et sa vue imprenable sur Sintra et
la côte lisboète.
Il ne me reste plus qu'à
rentrer par la forêt, rejoindre Seixal
où je reprends le bus du
Tage et arriver à Lisbonne gorgé de belles images de ce Portugal
authentique.
Mon périple européen s'achève
par cette dernière rando vélo.
Après l'Amérique.
Mais demain est
un autre jour...
Pour tes dernières prises de vue d'Espagne tu nous a gâtés .Il nous reste une grande semaine pour les savourer. Merci pour la découverte de la côte portugaise où ses pentes "assassines" m'auraient coupé "les pattes": mais devant l'ordi ,pas de problème?(n'est-ce pas Cacat ?
RépondreSupprimerA bientôt et gros bisous pour ta traversée.
à dans une très grande semaine de l'autre côté de l'Atlantique
RépondreSupprimermerci SEBB por ces dernieres magnifiques images européennes.Jev vous souhaite une excellente traversée et vous attends pour les nouvelles aventures .bises
RépondreSupprimerBonne traversée de l'Atlantique. Tu vas pouvoir te reposer en attendant les sommets américains. A très bientôt pour de nouvelles photos.
RépondreSupprimerbonne traversée frérot. Peut-être y at-il un vélo d'appartement pour garder la forme !!! Biz de nous 5.
RépondreSupprimerMary
bonne traversée de l'atlantique,merci pour la visite du portugal,à bientôt en amérique,bise chantonnaysienne
RépondreSupprimerBonne traversée Seb.
RépondreSupprimerMerci pour les images et pour le récit (très belle plume)
Clément
Merci seb.Tu nous permets de voyager par procuration et ce n'est pas fini. Bonne traversée. JB
RépondreSupprimerMerci Seb pour ces images et ces impressions. J'ai revu mon chemin de Compostelle avec plaisir. J'ai apprécié la performance de ta maman Monique. à bientôt en Amérique. Une collègue de l'atelier mémoire de Monique qui t'a dit bonjour à Cinéville parfois et qui va te suivre avec intérêt.
RépondreSupprimerAprès 6 jours de navigation j'imagine que ton temps est très occupé à la lecture. J'espère qu'il y a une bibliothèque sur le bateau ,car tu lis aussi vite que tu pédales "donc pour compenser"!...: tu dois motiver ton esprit ou faire les deux en même temps ?
RépondreSupprimerBonne fin de voyage sur l'Océan (veinard)
Bisous
PS:la collègue se nomme Maryvonne et je pars la rejoindre
Coucou le cousin... que d'aventure !!! Bon courage à toi. Je vais prendre plaisir à te suivre. Bisous Virginie
RépondreSupprimeron ne devrait pas tarder à vous retrouver pour les nouvelles aventures de Sebb.en esperant que la traversée se soit bien passée .que d'anecdotes nous attendent .chic alors .bonne arrivée et une bise
RépondreSupprimerBonjour à tous, notamment à ceux qui laissent un message pour la première fois.
RépondreSupprimerJe fais une réponse collective, après cette traversée de l'Atlantique qui s'est on ne peux mieux déroulée. De belles rencontres pendant ce voyage en cargo où le temps a filé à la vitesse grand V. C'était plus la croisière s'amuse que le retour du Poséidon.
A bientôt sur les côtes brésiliennes...