En quittant Santiago, je choisis
à nouveau mon itinéraire sans me préoccuper du balisage jaune du
camino.
Je retrouve la mer à
Pontevedra, puis longe le ria de Vigo. La Galice prend ici des airs
méditerranéens. J'ai plus l'impression de longer la Riviera Ligure
que la côte atlantique.
Jusqu'à Baiona, il m'est bien
difficile de trouver un endroit qui ne soit pas colonisé par
l'homme.
Panxon
Puis ça devient plus sauvage,
même si des propriétés quasiment posées sur les rochers
subsistent ça et là. Une piste cyclable double la route, et c'est
trente kilomètres de calme parcourus le matin à l'ombre de la
falaise.
C'est là que je rencontre
l'étonnant voyageur Joël, un voisin vendéen qui fera l'objet d'un
article dans le Journal du Pays yonnais (édition du 12 septembre).
Arrivé à A Guarda, le bac qui
devait traverser le Minhos ne travaille pas le lundi. En face, côté
portugais, la colline qui surplombe la mer est envahie par une fumée
noire. Un hélicoptère canadaire tente d'éteindre l'incendie en
puissance. La colline ressemble à un volcan sur le point d'imploser.
Les aller-retours de l'hélico vers la mer semblent vains. Déjà
quatre morts chez les pompiers m'a dit Joël qui vient du sud.
Je fais un détour de quelques
kilomètres et entre finalement au Portugal un peu plus dans les
terres.
Là aussi le feu a agi.
A Candemil, après une bonne
ascension, l'odeur de brûlé me vient à la sortie du village. Les
arbres situés sur la gauche sont calcinés. La route a dû joué le
rôle de coup-feu, car la forêt à droite est intacte.
En passant par l'intérieur des
terres, je contourne Porto, déjà visitée auparavant. Villes et
villages se succèdent sur des routes en montagnes russes.
Braga se visite en montant. Il
est midi. Pas de supermarché en vue. J'applique la méthode
albanaise. J'achète mon repas dans plusieurs échoppes spécialisées
tout en découvrant les différents quartiers. La ville n'a rien
d'extraordinaire, mais le centre articulé autour de la cathédrale
en fait une halte agréable.
Guimaraes est plus intéressante.
Il faut flâner dans ses ruelles, se perdre dans une chaise d'un bar
des nombreuses petites praças, s'évader sur un banc d'un parc,
découvrir ses monuments historiques ; la façade en azulejo de
l'église Sao Francisco me rappelle que je suis bien Portugal.
Le franchissement du Douro, qui
se jette quelques kilomètres plus bas à Porto, est impressionnant
tellement les versants sont entaillés par l'érosion. Les vignes qui
occupent les coteaux de cette vallée célèbre n'ont pas de mal à
donner un raisin propice à la fabrication du Porto.
La bien nommée Entre-os-Rios
est adossée à la colline située entre le fleuve et son affluent,
le rio Tamega.
C'est juste après le Douro que
j'ai droit à une magnifique petite route de montagne où un petit
lac situé en contrebas aurait pu m'accueillir pour la nuit.
Des paysages de basses montagnes se dévoilent de part et d'autre de cet itinéraire utilisant le flanc haut de la colline au milieu de forêt dont certaines ont connu un reboisement récent.
Mais il
reste du chemin. Il me faut passer Arouca et ses nombreuses maisons
qui tapissent la colline avec leurs vignes, leurs fontaines et leurs
potagers.
Pour gagner Coimbra, je quitte à
contre cœur cette route à vélo pour la nationale. Le trafic y est
intense, mais la traversée de nombreux villages rues ralentit la
vitesse des poids lourds.
Je gagne peu à peu un rythme de
cyclovoyageur.
Je profite d'une fontaine sur le
bord de la route pour laver le linge d'hier grâce à ma bassine
miracle.
Je repère dans chaque pays l'enseigne qui me permet d'acheter à prix raisonnables. Ici les « minipreço » me conviennent ; ils disposent pour la plupart d'une large baie vitrée où je laisse le vélo et le surveille de temps à autre de l'intérieur du magasin.
Je repère dans chaque pays l'enseigne qui me permet d'acheter à prix raisonnables. Ici les « minipreço » me conviennent ; ils disposent pour la plupart d'une large baie vitrée où je laisse le vélo et le surveille de temps à autre de l'intérieur du magasin.
Pour éviter l'autoroute qui
prolonge la nationale jusqu'à Coimbra, je prends la N235 pour Luso.
Très vite la route se rétrécit au point de ne laisser le passage
que pour une seule voiture au village de Monsarros. L'impression de
remonter un fleuve jusqu'à sa source, en l'occurrence ici cette
fontaine en azulejos que je contemple en m'asseyant sur un banc
pendant plusieurs minutes. Est-ce le ras-le-bol de la nationale où
les poids lourds me frôlaient parfois de trop près ? Est-ce
qu'il est bientôt 4 heures et que le moment de la pause approche ?
Est-ce ce message laissé par un certain Gil Pereira qui invite à
boire cette eau cristalline que tout le monde ici boit ? La
fontaine en azulejos à l'ombre de laquelle mes pensées divaguent me
plongent dans une torpeur toute méditerranéenne.
J'attends que la porteuse d'eau
en faïence se transforme en personne réelle. Du bruit ? Raté.
C'est un Portugais qui vient remplir son bidon.
Je reprends le vélo pour une
ascension vers la ville de Luso et son pont Eiffel et gagne après
une nouvelle petite route de montagne en forêt la vallée du Rio
Mondego sur laquelle veille la ville aux maisons blanches de
Penacova. Après une fin d'étape comme celle-ci, le bivouac est de
mise !
Penacova
rio Mondego
La vallée du Mondego le
lendemain matin me fait penser à une rivière de Dordogne avec ses
versants couverts de forêts pentues.
J'arrive finalement à Coimbra.
Ville haute, ville basse. Ville basse avec ses ruelles commerçantes
et piétonnières ; ville haute avec sa prestigieuse Université
où les étudiants qui discutent sur la place du bâtiment principal
me font entrer avec leurs tenues de sorciers dans le monde de
Poudlard !
Pour quitter la ville, il me
faut reprendre la nationale. Mais cette fois-ci c'en est trop. Je
jette l'éponge au bout de dix kilomètres. Direction la mer.
marre des bagnoles !
Bonne inspiration. La
circulation automobile s'anéantit à partir du moment où je file
vers l'ouest par les chemins de traverse. Les cigognes
m'accompagnent, et comble de bonheur je récupère une piste cyclable
droite plate et en forêt qui longe l'océan. Retour sur la
vélodyssée.
Je trouve même un lac qui longe
l'océan. Mais pas de skieurs nautiques à filmer.
Drapeau rouge sur la plage de
Pedrogao ; ça n'incite pas à la baignade.
Le soir ce sont les pêcheurs
qui s'alignent face à une mer houleuse.
ton périple est très intéressant pour nous,les images sont superbes,bon courage pour la suite.
RépondreSupprimerbise chantonnaysienne
merci ; bientôt Lisbonne et le changement de continent
RépondreSupprimerbise portugaise
revenue de ma derniere corrida je decouvre avec un bonheur "reservé" votre magnifique periple le long du douro .je vous expliquerai la reserve!!! cest superbe Sebb et on approche du 14 .je vous embrasse .
SupprimerContente qu'il te reste quelques jours avant d'embarquer sinon j'aurais mal digéré mes vacances...tu vas pouvoir explorer la capitale et nous en faire profiter.Je deviens fan de photos
RépondreSupprimerJe t'embrasse
pas de problème pour le timing : je suis arrivé à Lisbonne un jour avant ce que j'avais prévu, et j'ai freiné sur la fin !
Supprimervous embarquez quand exactement ???? ET COMBIEN DE JOURS DE TRAVERSEE ???? BISE
RépondreSupprimerPas de changement pour l'instant, embarquement le 14 ; c'est la seule certitude.
RépondreSupprimerbien ! on en est à la veille du grand depart et les AVENTURES!!!! tres bonne traversée et on attend vos impressions bien sur . bises
RépondreSupprimerJ-1 ... enfin j'espère !
SupprimerSalut Séb. J'espère qu'il n'est pas trop tard pour te souhaiter une bonne traversée et un peu de repos déjà bien mérité.
RépondreSupprimerAnthony.
Merci ; j'espère que tout ira pour le mieux. Il s'agit déjà d'embarquer !
SupprimerDu repos, et trois repas par jour, ça va me faire bizarre.