sebbavelo: autour de la Maine

La rivière de la Maine, qui traverse Angers et se jette dans la Loire à Bouchemaine, n’est longue que de 11,5 kilomètres. Mais elle est à la confluence de trois grands affluents du nord de la Loire : la Mayenne, la Sarthe et le Loir. L’occasion de faire trois balades printanières dans la région ligérienne.

Je commence en mars par la remontée de la Sarthe. Je longe donc la Maine pendant plus de dix kilomètres avant qu’un autochtone ne m’annonce la première séparation entre la Sarthe et la Mayenne.

Bouchemaine

Angers

Puis quelques tours de pédales plus loin, c’est la confluence avec le Loir.

Suivre au mieux le cours de la Sarthe à vélo est malgré la grisaille une tranquille promenade. Les propriétés vont du simple bungalow planté au bord de l’eau au cossu château de campagne. Ce décor bucolique jalonné par les saules pleureurs et la faune avicole est à peine perturbé par la traversée des villes et villages.

Brissarthe

abbaye de Solesmes

Malicorne/Sarthe

Même l’aire urbaine du Mans semble lointaine quand on la transperce en restant collé au cours d’eau.

J’entame le dernier jour à Beaumont sous le soleil. Bientôt apparaissent au loin les hauteurs d’Armorique. Le vallon de l’Orthe annonce les Alpes mancelles. La Sarthe y entame une boucle à partir de Saint Léonard des Bois, et un beau point de vue s’offre sur le canyon des Toyères.

Beaumont/Sarthe

vallon de l'Orthe

St-Léonard-des-Bois

canyon des Toyères

St-Céneri-le-Gérei

Je file plein est vers la source, passe Alençon, et stoppe ce court voyage à Le Mêle/Sarthe, avant d’y revenir plus tard.

Alençon

Je repars en avril. Après avoir gagné la côte à Fromentine, une grande boucle autour de la Loire me conduit à la forêt de Bercé et ses chênes tricentenaires.

Fromentine et le pont de Noirmoutier

La Loire, au pied du village de Saint-Florent-le-Vieil…

… et ses terrains uniques du bord de Loire du jeu de boules de sable

Champtocé/Loire, où naquit Gilles de Rais, ou « Barbe bleue »

passage de la Sarthe à Briollay

l’église Saint-Symphorien au Vieil-Baugé, dont la nef, le transept et la tour datent du XI^èmesiècle

à deux pas, au centre de Baugé, trône le château de René d’Anjou, le « bon roi René »

voie verte Baugé – La Flèche

voie verte La Flèche – Luché Pringé

forêt de Bercé

Le retour en Vendée passe par l’étang du Val Joyeux à Château la Vallière,

les restes d’un amphithéâtre à Gennes,

et le château Maupassant à Vihiers qui n’a rien à voir avec le romancier.

En longeant le Petit Lay, je m’arrête au Colombier, dans la commune de Mouchamps, sur le site de la tombe de Clemenceau. Ceinte d’une simple grille de fer forgé et jouxtant celle de son père, elle est sobrement posée sur le coteau au pied d’un grand cèdre. Au bord de la route, une stèle retranscrit une phrase du Père la Victoire, qui était loin d’être un idéaliste pacifiste :

« Prêchons la paix puisqu’il n’y a que bataille ;

la justice puisque l’iniquité nous enveloppe ;

la bonté puisque la haine sévit. »

tombes des Clemenceau

Colombier

vallée du Petit Lay

A la fin avril, je repars pour le dernier triptyque de cette balade ligérienne. Depuis la gare d’Angers Saint-Laud, j’entame la véloroute du Loir.

étang des Sablières

Itinéraire relativement plat, agrémenté de nombreuses zones humides, comme le lac des oiseaux à La Flèche, où la construction d’un îlot artificiel permet au printemps la nidification des mouettes.

Des châteaux, toujours, et des moulins ponctuent l’aval de cette large rivière.

Durtal

Le Lude

moulin de Luché Pringé

moulin de Vaas

La Possonière (château de Ronsard)

Lavardin

Montigny le Ganelon

Alluyes

Moléans

Sur la commune d’Aubigné-Racan, un vaste site archéologique montre les restes d’un amphithéâtre romain du I^er siècle, de deux temples et de thermes.

amphithéâtre

Quand la route s’élève un peu, de lointains clochers dévoilent leur silhouette dans la perspective imposée par les champs de colza.

Au flanc des coteaux calcaires se nichent de nombreuses grottes transformées pour certaines en habitations troglodytes.

On passe dans le Loir-et-Cher à Vendôme, puis en Eure-et-Loir à Châteaudun.

Vendôme...

Châteaudun

Puis après Illiers, la ville de Beauce que Proust a rebaptisé Combray dans ses romans, on gagne à Saint-Eman la source du Loir.

En empruntant dès lors les petites routes du Perche, le relief subit une lourde transformation. C’est en arpentant ces collines que je gagne à Soligny-la-Trappe, au lieu-dit de Somsarthe, une des sources de la Sarthe.

L’eau qui jaillit de cette fontaine s’infiltre bientôt dans le sous-sol avant de resurgir à St-Aquilin-de-Corbion. Je termine ainsi l’itinéraire inachevé du mois de mars en longeant la rivière rive gauche jusqu’à Le Mêle/Sarthe.

Dans la forêt d’Ecouves, à plus de 400m de hauteur, je gagne un des plus hauts points du massif armoricain. Mais le point culminant de l’Ouest est un peu plus loin, à 417m d’altitude, au belvédère du Mont des Avaloirs coiffé d’une Tour de 18 mètres.

forêt d'Ecouves

Mont des Avaloirs

C’est d’ici que coule la source de la Mayenne. Et c’est de là que j’entame le voyage retour, en suivant un court instant la véloscénie, et à partir du lac de Mayenne le cours de la vélofrancette.