Il
pleut déjà quand je débarque à Ajaccio. Je passe d’un endroit couvert à un
autre tout en restant dans le centre.
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rue Fesch |
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place Austrelitz, ou Casone |
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vue depuis le bois des Anglais |
Je
profite d’une éclaircie en fin d’après-midi pour gagner mon lieu de bivouac en
hauteur dans le bois des Anglais, à quelques hectomètres après le départ du
sentier des crêtes.
Une
averse de grêle me souhaite la bienvenue le lendemain matin ; le ton est
donné.
Je
quitte Ajaccio avant midi. Le temps couvert semble vouloir donner des gages
d’amélioration.
Première
pause pour la nuit à Cargèse. C’est ici que la tempête d’hier s’est acharnée,
laissant les installations de nombres de marins avec des dégâts irréparables.
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plage de Pero |
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pointe de Cargèse |
Le
temps est au beau fixe le lendemain ; idéal pour découvrir « Les
Calanche » à partir du petit village de Piana.
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Piana |
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Calanche |
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Porto |
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plage de Caspio |
Après
Porto, alors que je m’apprête à pique niquer, un cycliste avec une longue barbe
me rejoint. Après quelques échanges, je finis par reconnaître Tony, croisé pour
la première fois il y a plus de dix ans en Croatie, et l’année dernière devant
les plants de mâches de la région nantaise.
Le
hasard nous réunit à nouveau, en Corse cette fois-ci, et je l’accompagne
jusqu’à son habitation provisoire où il travaille quelques jours avant de
s’envoler vers d’autres horizons.
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anse de Lignaggia |
Je
continue quant à moi vers le nord. La côte escarpée réduit à peau de chagrin
les lieux où planter la tente. Après la descente du col de Palmarella, je
trouve mon bonheur et un peu de plat le long du Fango à la nuit tombée.
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Monte Senino |
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Golfe de Girolata |
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vallée du Fango... |
La
circulation devient quasi nulle jusqu’à Calvi. J’y croise Christine et Peter,
sympathique couple anglais parti en octobre du mur d’Hadrien avec comme
objectif d’atteindre la Grande Muraille de Chine … d’un mur à l’autre.
Je
suis le premier cyclovoyageur qu’ils croisent depuis leur traversée quasi
hivernale de la France.
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baie de Nichiareto |
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pointe de la Revallata |
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en route vers la Grande Muraille... |
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côte de l'Ile Rousse... |
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... vue sur les Agriates |
Passé
l’Ile Rousse, je gagne en soirée une des trois pistes
« carrossables » qui s’engage dans le désert des Agriates. Après cinq
kilomètres, la nuit m’oblige à m’arrêter.
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la nuit tombe sur les Agriates... |
Les
sept derniers kilomètres que j’entame dès l’aube et qui me conduisent à la mer
ne sont pas une sinécure. Les grosses flaques d’eau me trempent plus d’une fois
la chaussure, et le portage des bagages et du vélo s’avèrent parfois
obligatoire.
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reprise de la piste à l'aube |
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portage obligatoire |
Les
descentes successives sont sèches et caillouteuses, et je ne suis pas fâché
d’en voir le bout, avec cette vue magnifique depuis cette petite plage avenante
défiant le Cap Corse.
Après
une bonne collation, il me faut bien repartir. C’est une piste plus centrale
qui se charge de me hisser vers un petit col passant à près de 400 mètres
d’altitude au pied du Mont d’Arazza.
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la piste de cailloux... |
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... déjà bien pris de la hauteur ... |
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... mais il en reste encore un peu |
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Mont d'Arazza, piste et grand bleu |
Il
m’est paradoxalement plus aisé de monter les cailloux que de les dévaler.
Malgré la pente et le poids de Paulo, cet exercice de force me plaît.
Je
me téléporte l’espace d’une grosse matinée sur ces pistes sud-américaines qui
m’ont tant enthousiasmé.
Le
paysage défile avec une lenteur qui me grise. Être seul dans ce désert baigné
d’un soleil sans brûlures est un luxe de veille de réveillon qui me convient de
goûter sans modération.
Je
rattrape la route à regret après treize kilomètres, ainsi que le temps que la
piste avait réussi à suspendre dans je ne sais quelle dimension.
Saint-Florent,
port tranquille, sert de transition avec le début du Cap Corse.
J’y
trouve un spot idéal en face des Agriates. Le soleil qui m’a tant réchauffé de
la tempête passée vient s’y écraser pour la nuit. Il n’en se relèvera pas. Il
semble avoir contracté un pacte hivernal avec ce désert, et il me laisse seul
le lendemain avec la venue d’un nouvelle perturbation.
Les
vents de sud-ouest me poussent la plupart du temps le long de cette D80 qui
dessine un ruban d’asphalte en montagnes russes permettant de contourner le Cap
en surplombant la mer.
Mais
chaque retour vers l’ouest me met en face d’un Éole déchaîné. Ses bourrasques
me clouent le long de la falaise, et les efforts que je consens pour sortir de
leur emprise sont tels qu’il me semble essayer de gravir un col de haute
montagne sur le grand plateau.
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Nonza |
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Albo |
Après
la pause de midi cependant, les éléments prennent un temps mort. J’en profite
pour passer de l’autre côté du Cap, après une bonne descente depuis le
belvédère du Moulin Mattei.
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Morsiglia ; pause déjeuner |
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moulin Mattei |
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Cap Corse |
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Macinaggio |
Il
est temps de trouver un abri. Le vent que je croyais vaincu reprend de la
hardiesse. La pleine lune, rousse et immense, ne semble pas étrangère à ces
soubresauts de la météo. La forêt de solides arbustes qui me protègent
n’empêchent pas les rafales les plus mordantes (annoncées à 130 km/h) de bien
chahuter les arceaux de la tente.
Mon
demi-tour de Corse touche à sa fin.
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lever de soleil |
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une tour génoise parmi d'autres |
Je gagne Bastia, très méditerranéenne
autour de son vieux port,
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Napoléon, of course |
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place St-Nicolas |
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rue Rigo |
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Vieux-Port |
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rue du Pontetto |
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Citadelle |
puis me hisse au dessus du petit village de Furiani,
pour un dernier bivouac avec vue sur l’étang de Biguglia.
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étang de Biguglia |
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Furiani |
Décidément, que
ce soit en été ou en hiver, cette île ne me déçoit jamais !
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