Cinquante kilomètres suffiront
pour la première étape en route vers le chemin de St-Jacques. La
route des cîmes vers Hasparren propose une succession de côtes
assassines. Beau contraste avec les Landes.
Au petit camping à l'entrée de
la ville, me voyant regarder les prix avec étonnement, la gérante
me dit que c'est 6€ pour les vélos. Vendu.
Le lendemain me voici un peu
plus en jambes. Je gagne St-Jean-Pied-de-Port avant midi, fait le
tour de la ville et m'offre un café après déjeuné avant
d'attaquer à 15h l'ascension du col d'Ibaneta.
porte de St-Jacques, début du pèlerinage
St-Jean-Pied-de-Port : rue d'Espagne
La montée régulière mais un
peu difficile pour une première étape de montagne se fait en fin
d'après-midi à l'abri des versants ombragés.
A un kilomètre du sommet je
croise Fabio assis à côté de son vélo. Il a commencé l'ascension
à 10h30 mais s'est perdu en prenant le chemin piéton, a crevé,
s'est fait dépanné par deux polonaises, et N'EN PEUT PLUS.
Quand je lui dis que Roncevaux
est tout proche, son esprit pense auberge et son estomac bière. Il
repart. L'énergie revient. Il me prend en photo au col et s'arrête
un kilomètre plus loin pour la nuit à l'auberge.
Roncevaux, début du camino francès : c'est parti pour 790 km...
La fin de journée est un régal.
Passé le Puerto de Erro à 801 mètres, les pentes assez sèches me
font atteindre dans les descentes les 60 km/k sans relances. Je
bivouaque avant d'arriver à Pampelune après une belle étape
pyrénéenne.
Sortir d'un bivouac peut
s'avérer une gageure. C'est ce qui m'arrive ce matin en voulant
quitter mon campement. Le sentier en escalier que j'ai pris hier dans
la descente est infranchissable dans la montée. Je m'apprête à
décharger tout le vélo pour passer l'obstacle. Mais je suis sur le
chemin de St Jacques. Bientôt deux randonneurs arrivent. L'homme se
propose de m'aider. C'est pas de refus. Me revoilà dare dare sur le
chemin où piétons et cyclistes se côtoient sans difficulté.
Je gagne Pampelune par une piste
cyclable longeant la rivière qui me mène directement à la porte de
France et à la cité contenue par les remparts. La visite est
appréciée : cathédrale, place de Castille, arènes, rues
piétonnes, parcs ombragés ou évoluent des daims...
PAMPELUNE : cathédrale...
place de Castille
parc
remparts
porte de France
En quittant Pampelune je m'égare
en voulant éviter le chemin de St-Jacques des marcheurs. Stoppé à
Galar pour essayer de retrouver ma route, un homme en voiture
s'arrête, m'intime de le suivre, me conduit à un chemin que je suis
sur 800 mètres et retombe … sur le chemin piéton.
Il était dit que je ferais
aujourd'hui l'ascension de l'Alto del Perdon par ce chemin muletier.
Du chemin et des cailloux. Ma mule se cabre à plusieurs reprises, et
passé le village de Zariquiogi, il faudra que je pousse mon équipage
plusieurs fois pour arriver au sommet. Jamais Hammer n'aurait voulu
passer par là !
Je ne regrette pas de m'être
perdu. La montée fut lente et chaotique mais le panorama au sommet
splendide. J'y apprend en plus que Sao Paulo n'est qu'à 8500 km !
deux photos prises au même endroit : ce qui est fait...
...et ce qui reste à faire
Cette fois-ci je descends par la
route. Tout schuss vers Puente la Reina. Que du bonheur.
L'intérieur de l'église vaut
le détour. Eclairés par quelques minuscules vitraux, les retables
gigantesques de l'autel se devinent à peine dans l'obscurité de
l'édifice.
église de Puente la Reina
La journée s'achève quelques
kilomètres plus loin par un bivouac avec vue sur l'Alto del Perdon.
Aujourd'hui je descends pour
quitter le bivouac : la journée devrait être plus
tranquille...
Pour éviter les détours je
m'en tiens au topo-guide ; j'utilise le camino des randonneurs
uniquement lorsqu'il est pratiquable avec ma mule.
Très vite je me mets quasiment
au diapason de la marche. Je roule avec lenteur en m'imprégnant des
paysages de Navarre. Blés, vignes, sommets de colline asséchées
squattés désormais par les éoliennes (ou molinos de viento comme
me l'a dit hier un Espagnol).
Plus la matinée avance et plus
le chemin disperse les marcheurs écrasés par la chaleur ; je
deviens le fil qui les relie les uns aux autres.
Les villes et villages traversés
rivalisent de beauté avec leurs églises fortifiées, leurs retables
grandiloquents, leurs cloîtres fleuris, leurs façades de maisons
aux couleurs chatoyantes.
église fortifiée de Villattuerta
retable de l'église de Los Arcos
cloître d'Estella
cloître de Los Arcos
Sansol
A ce jeu, c'est le village de
Sansol qui remporte la palme. Son église à moitié en ruine me fait
penser à la cathédrale de St Pierre de Maillezais, sauf qu'en lieu
et place du marais il y a les paysages de Navarre et un petit centre
ville enchanteur.
A force de flâner l'étape
risque de se prolonger à la nuit. Je passe donc Logrono en coup de
vent malgré sa belle cathédrale et ses autres monuments.
Dans ma hâte je fais un
mauvaise interprétation du topo. Me voici à nouveau sur le chemin
piéton, sur une piste sablonneuse et caillouteuse serpentant parmi
les vignes qui n'a rien à envier aux pires routes lettones. Le
passage au petit col se fait par un sentier muletier où il me faudra
à nouveau pousser ma monture.
Ce soir c'est camping pour me
laver de toute la poussière du camino.
L'étape vers Burgos commence
sous la bruine. Les paysages viticoles de la Rioja se devinent à
peine dans le lointain, mais le balisage jaune du camino remet
toujours le pèlerin dans le droit chemin.
J'emprunte routes et pistes
vicinales parfois de mauvaises qualité, et comme le chemin longe
souvent la nationale, je ne m'interdis pas quelques escapades sur le
bitume.
Villes et villages se succèdent
à nouveau, et il faudrait passer une demi-journée dans chaque pour
découvrir quelles histoires se cachent derrière chaque monument. Il
ne me reste sur mon vélo que l'alternative de les deviner, ou de les
inventer.
En arrivant en Castille et Léon,
un grand panneau m'indique la route à suivre.
Le passage d'un col à plus de
1000 mètres avec une pente à 6% pendant 3 kilomètres sur une route
en bitume me change des sempiternelles petites côtes du camino. Ça
fait du bien aux cuisses de monter sans à coups.
Passé le monastère de San Juan
de Ortega dont une partie de l'église se visite librement, il ne
restera plus très long pour rejoindre Burgos et sa magnifique
cathédrale.
le repos du pèlerin
monastère de San Juan de Ortega
cathédrale de Burgos
"Estella" lieu où j'ai eu la chance d'etre reçu dans la finca de PABLO HERMOSO DE MENDOSA, le plus grand rejoneador du monde.vous allez traverser le campo charro et ses merveilleux elevages de toros .des photos Sebbb..... bises ( et attention au feu)
RépondreSupprimersi j'en vois, promis, je les mitraille !
RépondreSupprimerSalut Seb !!!
RépondreSupprimerJuste un p'ti coucou. J'espère que ça "roule" pour toi. Bonne balade !!!
Bibizzz !!
La taupe
salut Lise,
RépondreSupprimerle grand schtroumpf est pour l'instant sagement installé dans sa sacoche ; je dois dire qu'il ne prend pas pour l'instant beaucoup d'initiatives !
jacques fait le tour de l'aquitaine avec Janine te pour le 1er jour ils ont fait 96 kms . j'ai confié votre cd et le nom de votre blog à bernard mon voisin qui a fait la photo .ils vont vous suivre .bon courage er bises
RépondreSupprimerje vais suivre leur parcours, et mettre le site de Jacques dans mes liens
RépondreSupprimerBonjour Seb
RépondreSupprimerQue de km parcourus depuis ton au-revoir à la Géné.
Tes images donnent envie en cette veille de rentrée, de voyager dans ce pays, avec la caravane !
Continue de nous faire rêver, et c'est encore mieux que le cinéville !
Bon voyage et bonne route.
Philippe
Des kilomètres parcourus, mais il en reste encore quelques uns ...
RépondreSupprimerencore merci pour la photo de départ, et à bientôt, à vélo, ou à caravane :-)
Bonjour. Grace à tes photos ,mon epouse revis son chemin du camino.Laisse vivre les totos calmement . Amicalement .JB
RépondreSupprimerBonjour. Grace a tes photos mon epouse revis son chemin du camino. Laisse vivre les toros calmement!! Amicalement. JB
RépondreSupprimerle chemin du camino doit être perçu de façon un peu différente selon qu'on le parcours à pied ou à vélo, et est certainement plus éprouvant en mode marcheur !
RépondreSupprimerpour les toros, j'en n'ai pas vu ... et les totos me laissent vivre en paix (surtout en Espagne) ;-)