dimanche 13 octobre 2013

Floripa

Florianopolis est située sur l'île de Santa Catarina longue d'une cinquantaine de kilomètres.
C'est une cité très touristique avec ses nombreuses plages et sa population est d'origine majoritairement européenne.


La petite maison où réside Lise est idéalement placée le long de la lagune de Conceiçao.

Samedi une sortie est organisée par les couchsurfers de la ville pour assister à l'Oktoberfest de Blumenau dont c'est la trentième édition.
Lise m' y a inscrit, et un car a été loué. 

 
L'après-midi une longue parade aux couleurs de l'Allemagne se tient dans une des artères de la ville.
















Puis le soir direction l'Oktoberfest pour assister aux différents concerts et manger quelques spécialités allemandes le tout arrosé de litres de bière dans des halls qui sont tous plein à craquer.



Je pensais trouver à Florianapolis des cartes plus détaillées du pays, mais j'ai fait chou blanc. Je continue donc à tracer mon itinéraire sur des bouts de papiers à l'aide de Google Map afin de trouver des itinéraires à l'écart des grands axes de circulation.
Impossible d'établir avec précision à l'avance l'itinéraire kilométré ainsi que de savoir quelles pistes je vais trouver et dans quel état. Surprise.

Bon j'avoue que je ne suis pas trop raccord durant ces trois jours à Floripa.
Les quinze premiers jours de vélo au Brésil m'ont été parfois difficiles, et je me sens complètement décalé entres les villes et villages brésiliens traversés et cette grande ville à la vie et à la culture européanisés.

Ce sont trois jours de repos avant de reprendre la route demain. 
Les retrouvailles ont été par ma faute un peu ternes. C'est sûr qu'on rigole beaucoup moins que sur le cargo.

vendredi 11 octobre 2013

de mare a monti

La quatre voies goudronnée au départ de Morretes est une sinécure par rapport aux jours précédents. Pas besoin de « réfléchir à la route » ; je récupère des indications kilométriques et peux laisser mon esprit vagabonder à loisir.


J'emprunte un nouveau bac pour traverser la baie de Guaratuba et profite de cette station balnéaire plutôt tranquille en ce début de printemps.
D'un côté la plage aux palmiers et de l'autre le petit centre historique autour de son église et de sa placette qui regarde la baie abritée du large et ses bateaux de plaisance.









La route pour Itapoa est le paradis des motards, plate et légèrement sinueuse, évoluant au milieu de fazendas, ces grandes propriétés brésiliennes qui contrastent avec les petites exploitations de bananes ou les cabanes de pêcheurs au milieu desquelles j'ai longtemps progressé.

 
Itapoa est un cul de sac. Les petits pêcheurs y vendent leurs crevettes (camarãos) tandis que les gros cargos sont amarrés au large d'un grand embarcadère.
C'est un frère du Sambhar, le Don Carlos, de la même Compagnie marseillaise (CMA CGM), qui est sur le départ.




Je fais demi-tour et prend la mauvaise piste sableuse et poussiéreuse pour prendre un bac vers le sud. Je suis cependant devenu peu difficile sur la qualité du chemin ; pourvu que Paulo roule, ça me suffit.

Les panneaux annonçant attention dos d'âne (celui-ci pris après le passage d'une voiture) sont amusants car ils sont situés entre des portions de piste pleines d'ornières, si bien que le dos d'âne est de loin l'endroit le moins dangereux de la route.


Bientôt la piste longe la mer et m'offre de bien jolies vues sur la baie.



Je manque pour une demi-heure le dernier bac pour São Francisco do Sul. Je poursuis donc à regret vers celui situé sept kilomètres plus loin pour Joinville.
J'aurais pu traverser cette ville-avenue sans m'y arrêter mais la nuit arrive.

Le lendemain j'ai beau chercher quelque chose d'intéressant à regarder, je ne trouve pas grand chose, si ce n'est sa rue aux 52 palmiers centenaires qui débouche sur le musée de la colonisation.


Je rejoins donc la mer et trouve même à camper à Salinas, où je récupère ensuite une piste sableuse « made in Lettonie » pendant 20 kilomètres qui longe la lagune de la Cruz.



La suite est plus monotone avec une succession de stations balnéaires identiques avec leurs immeubles de front de mer et une urbanisation ininterrompue.



J'apprécie davantage Itajai, que je gagne depuis Navigantes par un ferry aux heures de pointe. Un jeune brésilien qui revient de travailler sur le port des containers me dit en regardant Paulo avec envie dans un anglais approximatif que quand il aura « four zero », c'est-à-dire 40 ans, il arrêtera de bosser et s'en ira voyager à vélo. On dirait bien que Paulo suscite des vocations.

Important port de pêche et de commerce du Brésil, Itajai n'en reste pas moins une ville de dimension agréable et pleine d'animation. 

 Itajai : mercado

 Itajai : rue principale

 Itajai : église majeure

 Itajai...


 Navigantes...


D'Itajai, il ne me reste qu'une petite centaine de kilomètres pour gagner Florianopolis. Un hic cependant, il me faut emprunter quasiment tout le temps la BR101, l'autoroute qui longe la côte sud du pays.
Je l'ai longée sur cinq kilomètres hier, et c'était déjà trop.
Me voici donc parti pour l'itinéraire bis qui passe dans les terres.

Brusque d'abord, autoproclamée capitale textile du Brésil. Et les boutiques de fringues bon marché sont plus nombreuses que les vendeurs d'ananas et de pastèques.


Moi c'est la cafétéria qui me retient. Tu remplis ton assiette au maxi en mélangeant crudités, viandes ou légumes. Tu t'assois à une table et tu commences à manger. Un serveur te fais la note (tu peux rajouter boissons ou desserts). Tu payes à la caisse en partant. Et tu as bien mangé pour 3 ou 4 euros.

Avant d'attaquer la Serra, je fais une petite visite du centre. Comme Itajai et Blumenau, Brusque a été colonisée au 19ème siècle par des Allemands, et la culture et l'architecture s'en ressentent encore aujourd'hui.

pas forcément le monument de Brusque le plus germanique !

Après une bonne montée dans la montagne, je descends sèchement sur Sao Jao Batista, puis remonte le large rio qui forme une superbe vallée jusqu'au petit village de Major Gercino.

Sao Jao Batista

C'est sur cette route magnifique que je m'imprègne le plus de la présence germanique ; avec ses maisons posées en contre-haut de la rivière, ses champs labourés, ses bovins dans les pâturages, ses sommets montagneux dans le lointain, je me téléporte quasiment dans une petite vallée autrichienne.






étape au village de Major Gercino


Une bien belle étape sous le soleil des Tropiques.

Je ne suis pas en reste le lendemain. Après avoir quitté Julian qui travaille pendant trois mois sur un des barrages hydroélectriques de la vallée, je prends une piste de bonne qualité qui s'attaque sèchement à la montagne.


Là encore ruisseaux et cascades se dévoilent au détour des villages sur un vrai itinéraire de cyclovoyageur ; loin de la côte devenue oppressante avec son trafic incessant, ses piétons et cyclistes à contresens, je savoure cette tranquillité trouvée dans un décor somptueux.


 Represa de Garcia

 Angelina



La descente s'effectue par Sao Pedro de Alcantara, première ville à avoir été colonisée par les Allemands dans l'Etat de Santa Catarina.


casarao Kretzer

Igreja Matriz


Il ne me reste plus qu'à rejoindre Florianopolis par la route cette fois-ci. 
D'abord Sao José sur le continent .



Puis le pont pour l'île. Mais il me reste encore du chemin pour finir l'étape : longer le remblai de la ville avec le vent de face, franchir une dernière petite montagne bien pentue et découvrir enfin à la nuit tombée la vue sur le Lagoa da Conceiçao où réside Lise que je suis bien content de revoir après ces deux dernières journées belles mais un peu éprouvantes.

Florianapolis

Lagoa da Conceiçao