Depuis le lac de Vassivière, au
milieu duquel une île est dédiée à l’art contemporain, je traverse du nord au
sud la Corrèze, avec ses immanquables villages en pierre, comme celui de
Treignac.
lac de Vassivière
île de Vassivière
Treignac...
le cargo vu de haut
En gravissant en fin d’après-midi
le Suc-au-May, à 908 mètres d’altitude, une superbe vue se dégage vers le sud,
théâtre de mes prochaines étapes.
Suc-au-May...
Passé Tulle, je plonge vers la
vallée de la Dordogne, que je quitte pour rejoindre le site remarquable de
Rocamadour.
Seillhac
Vallée de la Dordogne...
barrage de Chastang
confluence Maronne/Dordogne
Beaulieu
Carennac
Rocamadour...
Je suis déjà aux portes du Causse
du Quercy, aux trésors bien cachés par de petites forêts éparses.
Quissac
Les rivières du Célé et du Lot
dévoilent soudain le pittoresque que le voyageur recherche.
St-Martin de Labouval (vallée du Célé)
le Lot...
Au-dessus du village de
Cabrerets, la grotte de Pech Merle abrite quelques peintures rupestres, dont le
panneau des chevaux ponctués mérite à lui seul la visite.
Au sud du Lot, le village
médiéval de Saint-Cyrq-Lapopie inspire par son nom le dépaysement.
Saint-Cyrq
Je me laisse glisser le long des
méandres du Lot sans déplaisir, avant d’obliquer plein sud vers Agen en
contournant le vallon du Bourbon.
Puy l'Evêque (vallée du Lot)
vallon du Bourbon
Agen ; pont-canal...
kiosque
A Lectoure, je suis dans le Gers,
département de petites collines peu boisées sans un gramme de plat jusqu’à la
vallée de l’Adour.
vallée du Gers ; Fals
de colline en colline...
Lectoure...
Le temps est au gris, et j’arrive
à Oloron-Sainte-Marie sans apercevoir la montagne. Mais les Pyrénées sont bien
là. La montée de la vallée de l’Aspe par le village de Lourdios-Ichère dévoile
de belles pentes très irrégulières. Las d’être dans le brouillard, je campe au
pied du col de Soudet, et termine l’ascension vers le col de la
Pierre-Saint-Martin (1760m) le lendemain sous un soleil radieux.
Pyrénées atlantiques ; bastide de Pimbo
vallée de l'Aspe
col de la Pierre St Martin...
Après la descente par
Sainte-Engrâce, l’entrée au pays basque est commandée par le col de Baguargui, à
1327m d’altitude.
belle descente par la commune de Sainte-Engrâce
C’est au pied du village de Larrau, à 500m d’altitude, que
commence les neuf kilomètres d’ascension. Et comme le départ est plutôt doux,
le final s’annonce dément : 9% de moyenne sur le cinquième dernier km,
puis 12% sur le quatrième, 13% sur le troisième, et 11% à deux kilomètres du
sommet … une sinécure !
pause-déjeuner au pied du km à 13%
col de Bagargui ... enfin !
A Saint-Etienne de Baïgorry, je laisse le vélo au camping municipal, et profite en light de la superbe vallée basque des Aldudes.
col de Burdinkurutch (1000m) ; vue sur l'Espagne
Le final vers la côte basque est simple ; je n'ai plus qu'à me laisser glisser le long de la Nive jusqu'à Bayonne, nonobstant les nombreuses côtes bien sévères qui font partie intégrante de la région.
Je récupère le GR 364 après
Saint-Philbert-du-Pont-Charrault, ayant déjà parcouru au printemps le trajet
entre Olonne/Mer et Chantonnay. Mais avec un Paulo chargé à son maximum, les
choses devraient se corser un peu.
GR 364...
Vouvant ; église romane
GR 364 à Vouvant
La première difficulté survient
dans la forêt de Mervent.
En longeant la Mère, juste après
cette photo, le sentier devenu très étroit fait quelques crapahutes dans les
bois, m’obligeant à plusieurs allers-retours : transport des sacoches en
deux temps, puis finalement le vélo. Séquence escargot.
Un deuxième contretemps survient
après l’Absie.
Après une descente tout schuss
sur une sente caillouteuse, le pneu arrière explose sans préavis. Le couple qui
habite la maison située de l’autre côté du ru ont cru à un coup de fusil. Mais
non, c’est juste Paulo qui s’éclate ! Pas de pneu 26 pouces disponible. Il
me reste plus qu’à effectuer une réparation de fortune (couture et chambre à
air renforcée) pour gagner après 30 km à la vitesse de la tortue Parthenay par
les petites routes.
Parthenay-le-Vieux
Le troisième embêtement se
manifeste sous la forme d’un couple de jeunes bovins qui ont quitté leur pâture
pour brouter dans le chemin. Le taureau, après hésitation, me passe devant pour
rejoindre le reste du troupeau ; mais la vache, elle, reste plantée dans
le passage.
Je laisse le vélo au bord du
sentier, contourne l’obstacle par le champ situé en contre-haut, et prends à
revers la jeune entêtée pour l’obliger à rebrousser chemin vers son compagnon. Mais
comme elle doit passer devant Paulo, et qu’elle en a une peur bleue, elle fait
demi-tour … et me fonce dessus. Il ne me reste plus qu’à l’esquiver ; je
tente une passe de torero qui ressemble plus à un lamentable plongeon dans le
fossé qu’à une quelconque figure de style.
La vache a détalé. Je la retrouve
plus haut dans le chemin, et elle finit par se carapater au travers d’un champ ouvert,
me laissant, enfin, la route libre.
Je repasse devant des villes et
villages déjà visité cet hiver, comme Jazeneuil ou Lusignan.
lac de Ménigoute
passage délicat de la Vonne
Jazeneuil
Au sud de Poitiers, l’itinéraire
emprunte des pistes cyclables très agréables, et je gagne La Roche-Posay posée
sur la Creuse après une ultime voie verte.
pampa poitevine
La Roche-Posay
A partir d’Angles/l’Anglin, je
change de direction (plein sud) en remontant le cours de la Gartempe.
Angles sur l'Anglin
C’est plus roulant que le GR !
Cette vallée est surnommée la « vallée des fresques », car les
nombreuses églises romanes qui jalonnent la rivière possèdent des peintures
remarquables, comme celle de l’abbaye de Saint-Savin.
Saint-Savin
Antigny
église d'Antigny
château de Bois-Morand
Montmorillon
A partir de Montmorillon, la
rivière devient plus impétueuse. Quelques rapides, comme au Roc d’Enfer par
exemple, en font un spot de kayak très réputé.
saut de la Brame ; un bel endroit pour le bivouac
entrée dans le Limousin
chapelle Sain-Martin
Je fais une pause à Bellac, et
découvre une charmante cité charpentée autour d’un émissaire de la Gartempe, le
Vincou.
Une courte étape vers l’est, qui
passe par Châteauponsac, se termine aux portes de la Creuse par une pluie
d’orage interminable. Je trouve à bivouaquer en urgence auprès d’un lac à côté
d’un camping fermé.
Châteauponsac
déjà l'orage menace
La dernière étape vers la source
de la Gartempe se fait sous le soleil. Autour de Fursac et du Grand Bourg, la
rivière prend l’allure d’un tranquille cours d’eau de haut bocage. Les prés
chantent les meuglements des taureaux qui se répondent d’un champ à l’autre.
avant Fursac
Saint-Silvain
Puis en grimpant encore par des
routes toujours plus petites, c’est parfois un petit torrent que je longe sans
déplaisir, et qui abrite, chose rare en France, des spécimens de saumon
atlantique.
A Maisonnisses, je gagne une
« prairie d’altitude » à 500m de hauteur. Un dernier crochet par
Lépinas, et j’oblique plein nord vers le hameau de Petillat, où la Gartempe
prend sa source.
la Gartempe, au sortir de la source
Je quitte à regret cette vallée
des fresques et plonge à Bourganeuf par la route touristique. La cité médiévale
est dominée par la tour Zizim, qui fut construite pour accueillir le prince
ottoman en exil Djem, fils de l’empereur Mehmet II.
tour Zizim au premier plan
ancienne gare
A une dizaine de kilomètres,
Soubrebost est la ville natale du maçon creusois Martin Nadaud, célèbre pour
avoir prononcé en 1850 à l’Assemblée nationale : « à Paris, quand le
bâtiment va, tout va ».
Mais avant d’être député, il
participa à la migration des maçons de la Creuse pour aller construire Paris.
Les conditions de travail éprouvantes de l’époque (logements insalubres, manque
d’hygiène, accidents fréquents…) sonnent comme à un écho à ce qui se passe
encore aujourd’hui.