Avec
sa cathédrale de briques la plus haute du monde, Albi ne passe pas inaperçue,
que ce soit depuis les collines qui l’entourent, ou depuis le Tarn qu’elle
surplombe. L’édifice est de l’extérieur une véritable forteresse, mais
l’intérieur avec ses peintures murales ou son jubé entièrement conservé est un
pur joyau.
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cathédrale Sainte-Cécile |
Le
palais de la Berbie qui la jouxte n’est pas en reste côté monumentalité. Il
renferme un musée autour de l’œuvre de Toulouse-Lautrec, natif de la cité.
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Palais de la Berbie |
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jardin du Palais |
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le Vieux Pont enjambant le Tarn |
Un
autre homme illustre y vécut également avant lui ; il s’agit du navigateur
Jean-François de Lapérouse, qui disparut en mer en 1788 lors de sa célèbre
expédition autour du monde à bord de la Boussole, suivie de conserve par
l’Astrolabe.
Louis
XVI qui n’était pas étranger à l’organisation de ce voyage se serait encore
inquiété, alors même qu’il avait été déposé par la jeune République, du sort de
son navigateur : « A-t-on des nouvelles de monsieur de
Lapérouse ? », aurait-il demandé à son entourage peu de temps
avant de monter sur l’échafaud.
Peu
de stress chez les Albigeois ; l’affabilité se lit sur leurs visages. Et
comme en plus Paulo n’est pas en manque de pistes ou bandes cyclables, la
journée dans la préfecture du Tarn n’en fut que meilleure.
Grand Théâtre des Cordeliers : un monument plus vingt-et-unième siècle
Le
Tarn est justement au programme pour la suite. Je remonte son cours par des
routes paisibles qui prennent parfois un peu de hauteur.
à Ambialet, le Tarn fait une large boucle ;
l'isthme où se trouve une partie du village n'est large que de 30 mètres !
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Brousse-le-Château |
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Broquiès |
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Les Costes-Gozon |
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plateau du Lévézo |
Je
me faufile entre les averses le long de cette basse vallée jusqu’à Millau, cité
agréable autour de son beffroi, dernier vestige d’un palais moyenâgeux.
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rue de la Capelle |
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rue Droite |
Le
viaduc est incontournable ; les fins piliers de béton fichés dans le
paysage sont très impressionnants, surtout quand on passe juste en dessous,
après le petit village remarquable de Peyre.
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Peyre |
Je
bivouaque un peu avant d’entrer dans les Gorges.
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Compeyre |
Depuis
Millau, le soleil s’affiche sans retenue, temps idéal pour remonter le cours
d’eau qui en amont de Peyreleau s’est creusé une belle entaille entre les
Causses de Sauveterre et Méjean.
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Gorges du Tarn |
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Sainte-Enimie |
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place du Beurre |
Après
Sainte-Enimie, le passage par le col de Sauveterre à mille mètres d’altitude
est ouvert. Mais dès 800 mètres la neige tombée il y a deux jours fait son
apparition. Le Causse semble lui même encore surpris de son blanchiment, et
personne ne s’est aventuré sur le plateau, de peur sans doute de troubler la
pureté de ce paysage. Soleil et Lune encadrent de leur bienveillance cette
beauté froide.
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seule la route a été déneigée |
La
descente au soir vers les rives du Lot est bien fraîche, et le réveil le
lendemain matin glacial ; je plie la tente encore pleine de givre, et
arrive pieds et mains complètement gelés à Mende.
Après
la visite de son petit centre-ville, et de sa cathédrale érigée sous le
patronage d’Urbain V, je prends la direction de l’ouest.
La
petite D42 me donne au col de Goudars une vue sur les Monts d’Aubrac,
qui semblent dégagés. Je décide donc d’y aller faire un tour.
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col de Goudars |
Je
vais planter la tente dans un bois de pins à Antrenas, village situé à 900
mètres de hauteur au dessus de Marvejols.
Le réveil est là encore bien frisquet, mais je
me me réchauffe vite à l’entame de l’ascension vers Nasbinals. La vue reste dégagée
jusqu’à Saint-Laurent-de-Muret. Mais au-delà, ça se gâte.
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Saint-Laurent-de-Muret |
D’abord
un léger brouillard. Puis une véritable purée de pois qui m’oblige à m’équiper
de toutes mes Gore-Tex. Le ruban d’asphalte humide se fraie un passage dans ce
décor de blizzard où je ne vois strictement rien de mon entourage ; seule
l’imagination me dicte ce que doit être ce haut plateau lozérien.
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église de Nasbinals |
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vous avez dit blizzard ? |
Ce
n’est guère mieux au col, que je suis content de passer car indiqué plus bas
avec un équipement de chaînes ; il n’en fut rien.
Je
fais seulement 500 mètres en Aveyron, et la vue se dégage soudain sur la petite
domerie d’Aubrac.
Ces
quelques maisons de pierre étaient un ancien monastère hospitalier accueillant les
pèlerins de Saint-Jacques du XIIème au XVIème siècle.
Je
m’y pose pour le déjeuner, profitant du soleil qui m’a bien manqué durant la
crapahute.
Je
ne vois de l’Aubrac que cette partie émergée, la base des Monts étant recouvert
d’une sublime mer de nuages.
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sommet de l'Aubrac |
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mer de nuages... |
Il
me faut redescendre. Je suis comme un avion qui pour rejoindre le plancher des
vaches doit traverser les cumulus. J’engage Paulo dans sa phase
d’atterrissage ; les quelques turbulences sont dues au froid qui
m’engourdit les membres une fois arrivé dans le nuage.
Le
retour dans la vallée du Lot annonce la fin de mon vol, et je me pose en
douceur sur le tarmac de l’ancienne gare d’Espalion.
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le Lot à Espalion |
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le scaphandre, qui sert à mesurer la hauteur des crues |
L’ancienne
voie ferrée est reconvertie en voie verte. Je passe en mode tortillard pour
m’extraire de la vallée vers le haut du plateau. Une succession de tunnels et
de viaducs me hissent à 600 mètres d’altitude sur un superbe chemin qu’il faut
négocier en mode « roots ».
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château d'Espalion |
A
partir de Biounac, l’itinéraire devient plus classique jusqu’à Bertholène.
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ferme fortifiée |
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Bertholène |
Rodez
n’est plus très loin.
Une
chose est sûre : je ne regrette pas d’être passé par la Lozère !