vendredi 24 mai 2019

du Vercors au Mercantour



En haut du musée de Valence, la vue est imprenable sur les toits de 

la ville. Les péniches chargées de containers qui remontent le 

Rhône croisent les bateaux de croisière qui le redescendent.









C’est un samedi désormais ordinaire dans l’hexagone.






La nuit le mistral souffle de façon tempétueuse. Je gagne le 

lendemain les villages nichés au pied du Vercors avec difficulté ; 

les bourrasques à plus de 80km/h font tanguer l’équipage sans le 

mettre à terre.


Montvendre et ses jardins : jardin zen...

... jardin des Sables

Chabeuil

Beauregard-Baret





Le surlendemain, le temps redevient plus cyclable. Je croise 

Margot qui avec le petit Jude se promènent au pied du Vercors, 

avant de rejoindre Die. Le jeune voyageur à l’air de bien apprécier 

la balade.





Après avoir rejoint l’Isère, je grimpe dans la montagne ; la vue 

depuis la Combe Laval vaut le détour.





Au petit hameau de Lente, un hôtel complètement fermé possède 

une terrasse en contrebas qui me sert de terrain de camping ; spot 

idéal malgré la fraîcheur de la nuit.





Je quitte le Vercors au Col de Rousset,





et entame une belle descente sur la vallée de la Drôme





puis passe après le petit col de Prémol dans le Parc naturel régional 

des Baronnies


La Charce



à partir de Rémuzat, les vautours ont élu domicile sur les éperons 

dominant les gorges de l’Eygues, et la position à semi-couchée est 

idéale pour les observer.





A Nyons, je suis déjà en Haute Provence ;


le Ventoux est dans ma ligne de mire






je le longe par le nord en remontant la vallée de Toulourenc.





Petit détour par Jouques, où j’ai la belle surprise de revoir Kévin, 

qui après son aventureuse traversée à pied de la Nouvelle-Zélande 

en six mois, a toujours plein de projets en tête !


Sous l’œil rieur de Laurence, Jean-Marie, fin connaisseur du vélo, 

me montre fort obligeamment tous les écueils à éviter quand on 

voyage en vélo couché ; je saurai ne pas les oublier.

C'est toujours un grand plaisir de les retrouver.



Entre la Sainte-Victoire, le bas Lubéron et la vallée de la Bléone, il 

m’est toujours agréable de cycloter dans cette région bien 

ensoleillée.


col des Portes

Sainte-Victoire...


Grambois

les Mées

Bléone







A Digne, je temporise une journée. Mais le mauvais temps 

m’accompagne tout le long de la route Napoléon, où je croise le 

Verdon au lac de Castillon, avant d’accompagner le Var jusqu’à sa 

confluence avec la Vésubie.


lac de Castillon

Entrevaux

gorges du Var



Le lendemain, c’est à sous nouveau sous la pluie que je remonte la 

vallée jusqu’à Saint-Martin.

La transmission est lavée ; le cycliste est rincé.


Lantosque...


St-Martin de Vésubie



Je pose le vélo une journée. Dans le vallon qu’emprunte le GR52, 

les bouquetins mâles ne se préoccupent pas un instant du 

randonneur. Ils cherchent leur pitance sans aucune crainte.




A 2000 mètres d’altitude au refuge de Cougourde, la rando 

s’arrête ; la pluie de ces deux derniers jours s’est ici transformée en 

neige.

refuge de Cougourde



Un bouquetin femelle accompagne ses petits qui lèchent les parois 

du refuge en quête de sel. Les animaux du Mercantour ne semblent 

pas bien farouches.






Le soleil revenu, je pars à l’assaut de la Bonette. La route la plus 

haute d’Europe, qui a nécessité plusieurs années de travail, a été 

ouverte il y a quelques jours seulement, mais peut se refermer à 

tout moment en cas d’intempérie.


St-Etienne de Tinée



J’arrive à Saint-Etienne de Tinée en milieu d’après-midi. Comme 

j’ai envie de commencer l’ascension du col, un homme me dit que 

je peux bivouaquer au village de Bousiéyas. Il y a un pré à l’entrée 

du hameau, et depuis plusieurs jours une horde de cerfs passe ses 

soirées dans les pâtures, juste en face des maisons.


Arrivé là-haut, à 1800 mètres d’altitude, les cerf sont effectivement 

présents, et le pré m’attend pour la nuit, juste à côté d’un village en 

mode hiver encore vide de ses habitants.




Bousiéyas


Au soir tombant, alors que je sors de la tente pour un ultime 

besoin, les cerfs sont à deux pas de mon campement. Ils restent 

très méfiants, mais je peux les observer à loisir.








Une fois rentré dans mon logement spartiate, je m’endors 

rapidement d’un sommeil récupérateur. Les cerfs envoûtent mes 

rêves. Je revois les jeux des plus jeunes se faisant rabrouer par les 

plus vieux ; à l’écart, un cerf majestueux aux bois plus mâtures 

hume l’air à la recherche d’un prédateur. Puis la horde disparaît de 

l’autre côté de la rivière.


Soudain, au dessus de mon campement, des jappements étouffés 

suivis d’aboiements glaçants déchirent la continuité de mon 

assoupissement. Je tâte d’une main gauche le téléphone. Deux 

heures du matin. Dans la nuit devenue oppressante, le bruissement 

lointain du torrent et le souffle léger du vent sur les parois de la 

tente ne semblent plus tout à fait naturels.

Mais tout cela était-il vraiment un rêve ?

Dans ce concentré de nature sauvage, l’homme réduit au rôle de 

simple spectateur se trouve parfois d’une ridicule petitesse.


Le lendemain matin, les 900 mètres de dénivelé jusqu’au col de la 

Bonette se font sous les cris espiègles des marmottes.





Les dix derniers kilomètres à 7 % de moyenne se grimpent plutôt 

bien, même si le manque d’oxygène se fait ressentir un peu au-delà 

des 2500 mètres d’altitude.



Bonette en vue : impression agréable de pédaler dans le ciel




En descendant vers Barcelonnette, je jette un dernier regard sur la 

Cime de la Bonette ; mais je ne suis pas prêt d’oublier cette 

merveilleuse ascension.






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