samedi 25 novembre 2017

Limousin d'automne



Le soleil met du temps à percer le voile de nuages angevins en cette belle matinée de reprise.
 
L’itinéraire passe de la véloroute Aubance/Layon à celle du Thouet.

véloroute Aubance/Layon

Martigné-Briand

arènes de Douai du 15ème siècle

Montreuil-Bellay

Thouars

vallée du Thouet ; la vélofrancette

halles d'Airvault


Après Airvault, je traverse dans le sens opposé à celui de juin 2016 la « Beauce poitevine » jusqu’à Vouzailles et son pigeonnier remarquable.


Vouzailles


Chaque enfant né dans la commune peut y faire inscrire son nom ; il reste de la place pour quelques années encore…



A Poitiers, alors que je m’apprête à traverser le viaduc Léon Blum, Hélène et Christophe m’invitent spontanément à déjeuner.


mairie



Après une visite du centre, je gagne donc le lieu de rendez-vous, et y reçois un chaleureux accueil autour d’une fondue bourguignonne. Inoubliable.



Je repars gonflé à bloc, en oubliant le temps maussade qui stagne sur la vallée de la Vienne.




A Mortemart, c’est déjà le Limousin.





Passé les Monts de Blond je file droit vers Limoges sur un relief de plus en plus accidenté.





Dans la ville des trolley-bus le dôme de la gare ne passe pas inaperçu.

gare de Limoges


Plus loin, l’église Saint-Pierre se reflète dans les carreaux des Halles, juste en dessous de la frise, qui répertorie toutes les marchandises qu’on a pu y échanger.




Sur une autre colline, le complexe palais-cathédrale domine la Vienne qui a repris quelques couleurs.



Le retour du soleil s’accompagne de fraîcheurs matinales. La nature est blanchie dès l’aube ; je suis gelé comme un pare-brise.

Saint-Priest


Saint-Etienne de Noblat

Peyrat-le-château


Pas longtemps ; la montée vers Vassivière fait office de désembuage.






Le bivouac au bord du lac ne fut pas la meilleure des inspirations. Un vent de sud-ouest forcit pendant la nuit, et ses rafales mordantes m’auront tenu éveillé quelque temps.
Je repars comme un zombie sur ce plateau des Millevaches où de petits villages de pierre se nichent à l’abri des Puys qui ont peine à dépasser les 900 mètres d’altitude.

plateau des Millevaches ; bois et élevage extensif

Tarnac, niché à l'abri des Puys


Dans un de ses vallons, la Villa Des Cars fut construite au IIème siècle par un riche propriétaire qui y fit élever une somptueuse demeure avec chauffage au sol … on a rien inventé !



Plus loin, la tourbière de Longeyroux est un milieu très acide où rien ne pousse ; on peut y retrouver intacts des objets ou des êtres vivants vieux de plusieurs millénaires.

tourbière de Longeyroux



Ce plateau m’envoûte. Je le quitte par la superbe « route des hêtres » qui sous sa parure d’automne offre de superbes points de vue sur le pied de la « montagne ».

route des hêtres

vue sur le viaduc des Farges
 
Meymac, centre d'arts contemporains

Il ne me reste quasiment plus qu’à descendre jusqu’à Tulle ; à partir d’Egletons la pluie s’invite par surprise, et passé Corrèze, le long de la rivière éponyme, un bivouac trouvé sous un abri à bois permet de plier la tente le lendemain matin quasiment sèche.

château de Ventadour

Egletons

Corrèze

vallée de la Corrèze ; un bivouac au sec !

Tulle...




vendredi 3 novembre 2017

Coeur de France (2)

Quand je m’extraie de mon sac de couchage ce matin, le village d’Apremont, auprès duquel j’avais posé la tente la veille sous une pluie continue, se dévoile derrière une brume annonciatrice de beau temps.
Le soleil prend peu à peu le pas sur la grisaille, et la lumière qui irradie soudain l’Allier devient en quelques minutes d’une pureté inégalée.



Apremont

Grossouvre : immeuble ouvrier du 19ème siècle


Au centre de Bourges, la cathédrale Saint-Etienne est un monumental édifice privé de transept et large de cinq nefs.
Les vitraux du 13ème siècle qui encerclent le chevet en sont un des joyaux.





La cité médiévale ne manque pas de charmes 

place Gordaine


César en faisait déjà l’éloge : « une ville qui est la plus belle de toute la Gaule et l’ornement de leur pays » ; cela ne l’empêchera pas de l’incendier.

Mais le monument emblématique est le Palais Jacques Cœur, témoin de l’ascension phénoménale de celui qu’on surnomma « l’argentier du roi ». 

Jacques Coeur


« De tout ce que j’ai construit ou acquis, c’est le seul bâtiment avec lequel je me sente en plein accord, comme s’il était une sorte de matérialisation de ma personnalité et de ma vie.

Sa division entre deux mondes, d’un côté l’ancien qui l’apparente à une demeure seigneuriale,



de l’autre un air d’Italie et déjà des raffinements orientaux



(…) ceux qui continueront à le voir quand j’aurai disparu sauront quelle peut être la force de l’esprit et prendront, je l’espère, leurs chimères au sérieux. »

Les richesses qu’il accumula grâce à ses entreprises orientales lui valurent de nombreuses inimitiés, la disgrâce de Charles VII, puis finalement la chute.

carte de l'empire commercial

la galée, petit navire marchand en quête d'épices et produits exotiques


Dans « Le grand Cœur », Jean-Christophe Rufin revisite dans une envolée romanesque le parcours de Jacques Cœur, en le faisant parler à la première personne.
Le portrait de Charles VII y est savoureux.

A l’écart de l’enceinte médiévale, une zone marécageuse asséchée au fil du temps est devenue aujourd’hui un lieu de promenade pour les Berruyers ; une façon d’observer la cathédrale sous un autre angle.

marais de l'Yèvre et de la Voiselle


Je quitte le Berry par l’ouest,

château Charles VII de Mehun/Yèvre

Vierzon, l'industrieuse ; beffroi gothique

château de Valençay


et entre en Indre et Loire par le bien nommé village de Montrésor, avec son château donné par Napoléon 3 à Xavier Branicki, un ami polonais.




Plus loin, le donjon de Loches domine l’Indre.



La collégiale Saint Ours, au curieux toit à quatre cônes, renferme le gisant d’Agnès Sorel, un autre grand personnage qui gravita autour de Charles VII.

Loches

collégiale St-Ours

gisant Agnès Sorel


La relation que cette maîtresse du Roi entretient avec Jacques Cœur reste mystérieuse ; Jean-Christophe Rufin l’explore avec beaucoup d’ingéniosité dans son roman.


Je poursuis sous la pluie la traversée de Tours, en sautant une à une les rivières du bassin de la Loire : Indre, Cher, puis Loir.

Tours, jardin botanique


centre historique


Saint-Martin partageant son manteau


Froid et soleil m’accompagnent désormais le long de la véloroute du Loir jusqu’à La Flèche.

Bueil-en-Touraine

véloroute du Loir


La Flèche, hôpital militaire

La Flèche


Après Durtal, la forêt de Boudré m’offre un dernier bivouac, avant de glisser plein sud vers Angers, dont l’imposant château domine la Maine, ce court cours qui est en fait le débouché de la Mayenne, de la Sarthe et du Loir.

Cette confluence de trois rivières constitue en hiver l’une des plus grandes zones humides de France.

Durtal

forêt de Boudré
la Mayenne, zone humide

Angers, la Maine





musée des Beaux-Arts