jeudi 2 août 2018

retour par les champs non élyséens


Je quitte le pays basque sous la pluie, alors que le contre-la-montre 

se joue dans l’après-midi.




l'Adour



La vingt-et-unième et dernière étape se joue pour moi en quatre 

jours, avec une pause culturelle aux grottes de Lascaux.







Pas de Champs-Elysées, mais les belles demi-routes des Landes, 

du Lot-et-Garonne, de Dordogne et des Charentes.


voie verte de Chalosse

Labastide d'Armagnac

Gontaud de Nogaret

Beaumont du Périgord


Jonzac

Charentes...



une église romane parmi d'autres




C’est étrange de ne plus être sur la route du Tour, de ne plus voir 

les panneaux jaunes qui annoncent la fermeture prochaine de la 

route, de ne plus avoir à terminer l’étape avant la nuit, de ne plus 

sentir l’arrivée des coureurs que la pression croissante des suiveurs 

annonce.


Ma course se termine à Rochefort, après un contre-la-montre d’un 

mois d’un peu plus de 4500 kilomètres, soit en moyenne 

150km/jour.

Les étapes furent parfois longues, et avec le poids des bagages, la 

montagne m’aura donné de belles suées.


J’ai cependant gardé mon rythme de cyclo-voyageur : ne pas se 

mettre dans le rouge, et être toujours capable le soir de faire trente 

ou cinquante kilomètres de plus si besoin.


Malgré mes deux précédents tours de France, j’ai encore découvert 

des paysages que je ne connaissais pas ; il me reste toujours de la 

route à faire ! ...

vendredi 27 juillet 2018

du Tourmalet au pays basque


La dix-neuvième étape du Tour part de Lourdes. Je profite de ma 

journée de transfert pour l’avancer jusqu’au pied du col d’Aspin. 

Demi-étape avec de belles petites côtes autour de Bagnères-de-

Bigorre ou de Capvern-les-Bains.




Mercerdi. 6H30.


Je remonte la vallée de la Neste pendant sept kilomètres. Le jour se 

lève timidement à l’entame du col d’Aspin. La bruine est encore 

présente sur les hauteurs. Au col, l'odeur du café et les bulletins 

d'information émanent des campings-cars.


Il est 9h. Mon petit-déjeuner est déjà loin.


vallée de la Neste

dans le col d'Aspin



Descente jusqu’à Sainte-Marie-de-Campan. Déjà le soleil et la 

chaleur. Les cyclos s’affèrent pour la montée ; je leur emboîte le 

pas.


Les vacanciers sont maintenant sortis de leur camion, et 

accompagnent les cyclistes du regard. Une petite estafette s’arrête 

à chaque emplacement improvisé sur le bas-côté. Un homme en 

sort avec une panière remplie de brioches, et s’essaie à la vente à 

domicile. Business passager.


Pour moi, petite collation en haut de La Mongie. Restent trois 

kilomètres, dont les deux derniers à près de 10 %. Il faut 

s’employer pour tirer toute ma bagagerie jusque en haut. La 

transpiration ruisselle le long des bras et fait du goutte à goutte au 

niveau des poignées du guidon. Je marque chaque hectomètre du 

Tourmalet de ma sueur, avant qu’elle ne s’évapore dans l’instant.


Les encouragements se font plus nombreux. De l’étonnement 

parfois.


Pic du Midi

col du Tourmalet

descente vers Luz-Saint-Sauveur



Enfin le col. Il est 12h30. Longue descente jusqu’aux Gorges de 

Luz. Longue pause déjeuner.


L’ascension reprend au départ d’Argelès-Gazost. Sévères les trois 

premiers kilomètres. A Arras la petite D 103 part à gauche et me 

conduit à Estaing. Superbe vallée, où l’absence des camping-cars 

m’interroge : suis-je toujours sur la route du Tour ?


col des Bordères



Col des Bordères aux pentes irrégulières, puis plongée vers vers 

Arrens. Je suis au pied du Soulor. Huit kilomètres de grimpette, 

avec quelques raidards bien sentis.


Les camping-cars sont de retour. C’est une vraie ville que je 

traverse jusqu’au sommet à l’heure de l’apéro. Les jeux de 

scrabble laissent peu à peu la place aux verres de bière ou de pastis.

Vaches ou moutons en liberté semblent bien s’accommoder de 

cette présence humaine inhabituelle. Décor surréaliste à quelques 

encablures du Parc National des Pyrénées.


col du Soulor



De ce côté, l’Aubisque n’est plus qu’une formalité. Ici, c’est plus 

sauvage. Des Néerlandais, purs campeurs, allument le réchaud au 

pied de leur voiture.

Je passe mon dernier col à l’heure du dîner, et plonge jusqu’à 

Arrens, où s’écrit pour moi la dernière page de ces étapes de 

montagne.


l'Aubisque, depuis le Soulor


Larruns



Demain les vacanciers de ces cinq cols mythiques se réveilleront 

pour une nouvelle journée d’attente.


Après-demain, les coureurs – les vrais – feront vibrer cette foule 

maintenant endormie.


C’est le Tour !




Depuis Laruns, je gagne Oloron-Sainte-Marie et le pays basque. 

Ça ne monte pas haut, mais ça monte toujours.

Je fais étape à Hasparren. Je sens le souffle du Tour dans mon dos. 

Les campings sont quasi pleins.



Vendredi. Vingtième étape. 31 kilomètres de contre la montre entre 

Saint-Pée de Nivelle et Espelette. Pour moi un peu plus du double 

depuis mon camp de base.


C’est les montagnes russes comme hier. La dernière côte assassine 

à trois kilomètres de l’arrivée risque de faire quelques dégâts.



Espelette




Cette étape est le dernier virage. Mon Tour s’achève bientôt...


lundi 23 juillet 2018

des Causses aux Pyrénées


Pas de liaison train entre Mende et Millau ; c’est Paulo qui s’y 

colle. Je traverse le Causse de Sauveterre par une route plus à 

l’ouest que celle empruntée cet hiver.

Beaux paysages, mais c’était tout de même plus féerique sous la 

neige.

Causse de Sauveterre




Après avoir plongé vers les gorges du Tarn, je me pause pour la 

nuit à Millau.


gorges du tarn



Je laisse le viaduc sous la brume matinale et entame la quinzième 

étape en traversant l’Aveyron et le Parc des Grands Causses.



Grand-Causse




Le col de Sié que j’arpente jusqu’à 13 heures me conduit dans le 

Tarn.


Col de Sié





La descente jusqu’à Mazamet se fait par à coups. Le soleil laisse 

place aux nuages sur les premières pentes qui partent à l’assaut de 

la Montagne Noire.


Il est 19 heures. Les éclairs embrasent le ciel, même si dans la 

forêt j’entends davantage les grondements du tonnerre.

La pluie commence à tomber. L’orage se rapproche. A 5 kilomètres 

du sommet un abri apparaît sur ma gauche. J’y engage Paulo, et 

commence mon repas du soir en séchant.

J’avais prévu de camper dans la descente, mais comme la pluie 

redouble, je remets l’ouvrage à demain.


un abri salutaire



J’ai bien fait. Le panorama au sommet du Pic de Nore est 

splendide sous le soleil matinal.


Pic de Nore...





Il ne me reste plus qu’à descendre jusqu’à Carcassonne, journée de 

repos. Il y a pire endroit pour s’arrêter.






La seizième étape doit me mener à Bagnères de Luchon. Mais il y 

du chemin à parcourir sur les petites routes de l’Aude et de 

l’Ariège.


l'Aude ; en route vers les Pyrénées...

grotte du Mas d'Arzil




A Saint-Girons, la pluie qui tombe depuis 15 heures redouble. La 

carte est rangée au sec dans les sacoches ; je remonte la mauvaise 

vallée, et m’en rends compte au bout de 12 km seulement. Je perds 

une heure et demi : les étapes sont pourtant déjà bien assez 

longues !


une vallée bien pluvieuse



J’arrive au pied du premier col alors que j’ai déjà effectué 180 km. 

La pluie n’a pas cessé. Et il est tard.

Je campe sur un parking herbeux en haut du village d’Augirein. 

L’orage tonne et la pluie redouble une fois la tente montée. 

Bienvenue dans les Pyrénées.



La dix-septième étape commence donc par un rattrapage de la 

journée d’hier. Les deux premiers cols sont avalés en guise de petit-

déjeuner sous une pluie incessante.



village de Saint-Lary, au pied du Portet d'Aspet

col de Menté : trempé jusqu'aux os



Je plonge dans la vallée espagnole, seule escapade en terre 

étrangère de ce cru 2018, et pars à l’assaut du Portillon.


en montant le Portillon ; vue sur l'Espagne




La montée est régulière, et me fait basculer à Bagnères de Luchon, 

où une bonne surprise m’attend. Laurence et Jean-Marie, en 

partance pour le Masssif Central après une semaine passée dans les 

Pyrénées, sont venus au devant de moi.



Je termine donc les deux derniers cols de l’après-midi, le 

Peyresourde et l’Azet Val-Louron, en light, mes bagages ayant 

terminé sur la banquette arrière de la voiture.



col de Peyresourde : les derniers virages

lac de Loudenvielle

col d'Azet Val-Louron ; le dernier du jour, et sous la bruine toujours



Je termine ma journée plus tôt que d’habitude ; ce soir, c’est repas 

de luxe à Saint-Lary-Soulan !


un bon moment de détente, avant de poursuivre le Tour



Après un solide petit déjeuner, je pars en light toujours, à l’assaut 

du col de Portet. A plus de 2200 mètres d’altitude, c’est 

assurément le plus difficile de ce Tour. La pente est cependant 

régulière, et je maintiens un petit rythme de 9 km/h pour atteindre 

le sommet sous la grisaille et le froid en deux heures.


col de Portet ; la ligne d'arrivée est déjà prête 

Saint-Lary-Soulan




Le reste de la journée est consacré au transfert jusqu’au départ de 

la dix-huitième étape, à Trie/Baïse.

bastide  de Trie



Je trouve un bivouac à Tillac, au bord d’un champ déjà 

moissonné ; je ne risque rien !






Étape de plaine, mais qui possède tout de même quelque relief 

autour du bassin de l’Adour ; ça entretient les cuisses pour la fin de 

la course.


Gers et Pyrénées

Duhort-Bachen



Je stoppe un peu après Pau, au bord du lac de Baudreix. Demain, 

c’est un nouveau transfert, avant d’attaquer mercredi une autre 

grosse étape dans les Pyrénées.

Mais avec mon nouveau stock de pâtes de fruits, venu tout droit de 

Provence, je vais pouvoir escalader n’importe quels sommets...