mardi 26 novembre 2019

boucle automnale

Pour cette grosse semaine de vélo à la mi-novembre, j'accompagne Kevin dans sa traversée est-ouest du pays.

Après les pluies incessantes depuis le mois d'octobre, la météo est plutôt clémente.

Sèvre niortaise



Nous filons plein sud-est, en passant par Cognac, puis le sud d'Angoulême.

pause-café à Cognac

château de Bouteville


Un peu avant Villebois, dans le matin encore brumeux, l'étrange silhouette du château de la Mercerie perché sur une butte intrigue.
Adossé au logis principal, une longue galerie au style antique longue de 220 mètres laisse un goût d'inachevé. Elle fut dans les années 1930 l'œuvre des frères Rhéthoré qui, par manque de fonds, ne purent la terminer.

château de la Mercerie


A Cubjac, à l'est de Périgueux, je laisse filer Kevin seul vers la Lozère et les Alpes.





Je remonte l'Auvézère sous un soleil radieux et profite, malgré le froid, de superbes haltes dans les villages de Dordogne, comme à Hautefort ou Saint-Robert.

Hautefort

Saint-Robert

vue sur la Corrèze



A Arnac-Pompadour je suis déjà en Corrèze.
Les Pompadour, qui reconstruisirent entièrement le château des Lastours en 1500, est au 16ème siècle une des familles les plus importantes de la province. Mais c'est Jeanne-Antoinette Poisson qui rendit célèbre ce patronyme, grâce au roi Louis XV qui légua à sa favorite l'immense domaine. Bien qu'elle n'y vînt probablement jamais, la marquise de Pompadour y développa l'activité d'élevage équin. Malgré l'échec initial de l'entreprise, Arnac-Pompadour est aujourd'hui un haras réputé.

château Pompadour

hippodrome


Après Vigeois et son église abbatiale,

abbatiale de Vigeois



je traverse Uzerche, sise dans un méandre de la Vézère. Autour de la papeterie, un éco-quartier a permis à la petite ville de gagner son indépendance énergétique.

Tour du Prince Noir

le lycée public s'oppose à l'église Saint-Pierre

la turbine VLH, immergée, a un très faible impact environnemental

éco-quartier de la papeterie



Le chemin du retour commence par le sud de la Haute-Vienne.

Coussac-Bonneval


A Châlus, où périt Richard Cœur de Lion, débute une voie verte de 15 kilomètres. Une borne nous apprend l'origine des nombreux noms en -ac de la région : il s'agit du suffixe gallo-romain -acum qui désignait le domaine agricole de tel ou tel individu.

voie verte Châlus - Ouradour



Après Rochechouart et son imposant château, j'entre à nouveau en Charente, par des demi-routes qui traversent des petits villages à l'architecture en pierre toujours intéressante.

Rochechouart

Valence

château de Bayers



Passées des plaines d'éoliennes venteuses, puis d'immenses zones boisées autour de Chizé, je glisse vers le marais poitevin, en franchissant à nouveau la Sèvre niortaise, à Arçais cette fois-ci.


Arçais

Damvix


Les routes vendéennes maintes fois arpentées marquent la fin de ce petit périple automnal.



vendredi 27 septembre 2019

Piémont, Lombardie, Suisse ... retour


Depuis Briançon, le col de l’Echelle mène tout droit en Italie : 

Bardonèche, Suse, Turin.


Le centre de la capitale piémontaise est quadrillée d’avenues qui 

meurent dans le Pô. Autour de palais transformés en musées de 

nombreux espaces verts rappellent que la campagne n’est jamais 

loin.


Turin...

traversée par le Pô

grandes avenues



Les routes piémontaises sont charmantes. Trafic limité (du moins 

dans les standards italiens), vue sur les montagnes lointaines à 

l’ouest, et plaine padane à l’est.



depuis le Piémont, vue sur la plaine du Pô



Les villes comme Ivra et Biella sont chiches en panneaux de 

direction ; l’occasion est belle de se perdre dans leurs ruelles 

pittoresques.


Biella ; ville haute



La route panoramique entre Biella et Borgosesia, qui agrippe les 

villages de Bosso ou Trivero, est un must de cyclotourisme.









Puis en passant le petit col de la Colma, à moins de 1000 mètres d’altitude, on entre déjà dans la région des lacs. 

lac d'Orta



Omegna, où je campe sauvagement à côté de l’aire de camping-cars, est au nord du lac d’Orta.





En quelques kilomètres seulement, on gagne à Verbania le lac 

Majeur. Le bac qui rejoint l’autre rive dévoile les montagnes en 

forme de pain de sucre qui enserrent cette grande nappe d’eau 

longitudinale ; vingt minutes de contemplation passive.


lac Majeur



Après une petite crapahute dans les collines, la plongée vers 

Lugano est un court intermède en terre helvète. Le ciel devient 

mauvais, et la traversée de cette cité suisse vibrante d’activités 

sous l’orage menaçant a des réminiscences de celle de Floripa, la 

tiédeur brésilienne en moins.


Lugano ...

... et son lac





La pluie, c’est en rentrant en Italie qu’elle me tombe dessus. Je 

trouve à la hâte cet abri pour la nuit, que je dois partager avec une 

remorque ; mais j’ai dû faire pire comme bivouac !





Le lendemain, la pluie redouble autour du lac de Côme. Entre 

Menaggio et Sorico, le cycliste profite malgré tout de petites routes 

en corniche qui contournent les tunnels réservés aux voitures pour 

admirer les points de vue de ce dernier grand lac lombard du 

parcours.






Aux premiers tours de roue le long de l’Adda, le paysage change 

subitement. Une grande vallée en auge s’étend à perte de vue 

jusqu’aux montagnes du Stelvio.


vallée de l'Adda



Des nuages bas, résidus des averses du matin, semblent vouloir 

plaquer pour l’éternité de petits villages accrochés aux flancs des 

montagnes ; vignes à l’adret, forêts à l’ubac, et vergers et champs 

de maïs de part et d’autre du cours d’eau.


La lente montée vers Bormio se fait par le sentier Valtellina, une 

voie verte quasi ininterrompue de 110 km … un bonheur !



sentiero Valtellina

tout pour le bivouac




Je passe tout le dimanche cloué au camping de Cepina. L’eau qui 

tombe sans arrêt du ciel depuis 6h devient neige à partir de 2000 

mètres d’altitude ; le col de Foscagno à 2300 mètres est 

impraticable à vélo. J’avais déjà fait une croix sur le col du Stelvio, 

fermé depuis une semaine à cause de sévères chutes de roches.

C’est aujourd’hui la météo qui me stoppe. Beau joueur, le 

propriétaire du camping qui m’avait promis une journée sans eau 

me propose une cabane pour la deuxième nuit, au prix d’un 

emplacement. Je prends.


Sous le soleil, c’est toujours mieux. Les dé-neigeuses ont fait du 

beau travail : le bitume est un vrai billard.

Je pars donc le lendemain pour la Suisse, en passant sans 

encombre les quatre cols qui me séparent de Saint-Moritz.


dans la montée du premier col, avec dans le dos les montagnes du Stelvio

Passo di Foscagno (2291m)

magasins duty free dans le col d'Eira (2208m)

Livigno, au pied du lago del Gallo

4 km de descente après le Forcola di Livigno (2315m), arrivée en Suisse

Passo del Bernina (2328m), dernier col du jour ...

... la nuit est déjà là

Saint-Moritz, ville d'altitude très touristique





Après le Julierpass, une longue descente mène à Bonaduz ; les 

deux bras suisses du Rhin s’y rejoignent.


Julierpass

Rhin postérieur



Je remonte le cours antérieur jusqu’à la station de ski de Sedrun, 

où je passe la nuit, et termine l’ascension de l’Oberalppass le 

lendemain matin.


Rhin antérieur ... canyon de la Ruinaulta ...

... Versam ...

... Mustér



Une courte descente passant par Andermatt et le petit village de 

Wassen conduit en bas de la vallée de Meiental. La route étroite et 

quasiment rectiligne offre en ligne de mire le Sustenpass, dernier 

haut col alpestre de ce voyage, à 2224 mètres d’altitude.

De rares villages trompent l’impression d’isolement de cette 

longue montée régulière et soutenue (autour de 8%) dans un décor 

sublimement sauvage.


Andermatt

Meiental

Sustenpass



A la bascule, des glaciers chapeautant le haut des cimes au-delà de 

3000 mètres invitent à la pause, avant le retour tout schuss à la 

civilisation au bord du lac de Brienz atteint à la nuit.





Cette Suisse des lacs est bien différente, mais tout aussi 

photogénique. Interlaken, la bien nommée, sise entre les lacs de 

Brienz et de Thun, est très sélecte avec ses hôtels très haut de 

gamme.


Brienzer See

Interlaken




La véloroute nationale 8 permet de descendre la vallée de l’Aare 

sans se soucier de chercher sa route.


le long de la route 8 ... Thuner See ...

... Spiez ...

... Thun ...

... dernier coup d’œil sur les cimes enneigées ...

... l'Aare



Elle longe l’aéroport de Berne, qui ressemble plus à un aérodrome, 

et annonce une capitale fédérale à dimension très humaine.


Berne




Mon court séjour chez les Helvètes se termine le long du lac de 

Neuchâtel, par la véloroute nationale 5 qui le longe par le sud. Les 

points de vue sur l’étendue d’eau sont assez rares, mais la balade 

jusqu’à Yverdon-les-Bains est bien agréable.


lac de Neuchâtel ; réserve de la Grande Cariçaie

Yverdon



Après une petite montée jusqu’à Sainte-Croix, mon retour en 

Vendée s’amorce par une nouvelle traversée est – ouest de la 

France, par un itinéraire toujours inédit …


Dole

canal du Rhône au Rhin ; St-Jean de Losne

Verdun sur le Doubs

St-Léger sur Dheune

Le Creusot ; château de la Verrerie




La petite D47 entre Le Creusot et Luzy serpente bien au sud des 

hautes collines du Morvan. Elle laisse entrevoir des champs 

complètement secs, où vaches et moutons n’ont d’autres 

occupation que de se reposer à l’ombre.



cyclo-route D 47


l'Arroux à Charbonnat

bois de Fours et monts du Morvan

ancien canal du Berry à sec



Canaux, rivières du bassin versant de la Loire et châteaux de cette 

vaste région du Centre sont traversés au rythme lent de la cyclo 

promenade ; près de Culan, le petit village de Vesdun 

s’autoproclame centre géographique de la France. Mais il n’est pas 

le seul !


Culan

Saint-Chartier

Le Magnet



Je m’arrête à Châteauroux pour visiter lors de la journée du 

Patrimoine son château, siège de la préfecture de l’Indre, puis 

reprends tranquillement ma route vers l’ouest.


"Château de Raoul"

une petite place Nap'




La pluie et le vent m’accompagnent pendant trois jours pour le 

final ; l’automne n’a pas pris de retard cette année.


Buxueil

Richelieu ...


Curçay sur Dive ; pont de la Reine Blanche

Vendée