vendredi 27 juillet 2018

du Tourmalet au pays basque


La dix-neuvième étape du Tour part de Lourdes. Je profite de ma 

journée de transfert pour l’avancer jusqu’au pied du col d’Aspin. 

Demi-étape avec de belles petites côtes autour de Bagnères-de-

Bigorre ou de Capvern-les-Bains.




Mercerdi. 6H30.


Je remonte la vallée de la Neste pendant sept kilomètres. Le jour se 

lève timidement à l’entame du col d’Aspin. La bruine est encore 

présente sur les hauteurs. Au col, l'odeur du café et les bulletins 

d'information émanent des campings-cars.


Il est 9h. Mon petit-déjeuner est déjà loin.


vallée de la Neste

dans le col d'Aspin



Descente jusqu’à Sainte-Marie-de-Campan. Déjà le soleil et la 

chaleur. Les cyclos s’affèrent pour la montée ; je leur emboîte le 

pas.


Les vacanciers sont maintenant sortis de leur camion, et 

accompagnent les cyclistes du regard. Une petite estafette s’arrête 

à chaque emplacement improvisé sur le bas-côté. Un homme en 

sort avec une panière remplie de brioches, et s’essaie à la vente à 

domicile. Business passager.


Pour moi, petite collation en haut de La Mongie. Restent trois 

kilomètres, dont les deux derniers à près de 10 %. Il faut 

s’employer pour tirer toute ma bagagerie jusque en haut. La 

transpiration ruisselle le long des bras et fait du goutte à goutte au 

niveau des poignées du guidon. Je marque chaque hectomètre du 

Tourmalet de ma sueur, avant qu’elle ne s’évapore dans l’instant.


Les encouragements se font plus nombreux. De l’étonnement 

parfois.


Pic du Midi

col du Tourmalet

descente vers Luz-Saint-Sauveur



Enfin le col. Il est 12h30. Longue descente jusqu’aux Gorges de 

Luz. Longue pause déjeuner.


L’ascension reprend au départ d’Argelès-Gazost. Sévères les trois 

premiers kilomètres. A Arras la petite D 103 part à gauche et me 

conduit à Estaing. Superbe vallée, où l’absence des camping-cars 

m’interroge : suis-je toujours sur la route du Tour ?


col des Bordères



Col des Bordères aux pentes irrégulières, puis plongée vers vers 

Arrens. Je suis au pied du Soulor. Huit kilomètres de grimpette, 

avec quelques raidards bien sentis.


Les camping-cars sont de retour. C’est une vraie ville que je 

traverse jusqu’au sommet à l’heure de l’apéro. Les jeux de 

scrabble laissent peu à peu la place aux verres de bière ou de pastis.

Vaches ou moutons en liberté semblent bien s’accommoder de 

cette présence humaine inhabituelle. Décor surréaliste à quelques 

encablures du Parc National des Pyrénées.


col du Soulor



De ce côté, l’Aubisque n’est plus qu’une formalité. Ici, c’est plus 

sauvage. Des Néerlandais, purs campeurs, allument le réchaud au 

pied de leur voiture.

Je passe mon dernier col à l’heure du dîner, et plonge jusqu’à 

Arrens, où s’écrit pour moi la dernière page de ces étapes de 

montagne.


l'Aubisque, depuis le Soulor


Larruns



Demain les vacanciers de ces cinq cols mythiques se réveilleront 

pour une nouvelle journée d’attente.


Après-demain, les coureurs – les vrais – feront vibrer cette foule 

maintenant endormie.


C’est le Tour !




Depuis Laruns, je gagne Oloron-Sainte-Marie et le pays basque. 

Ça ne monte pas haut, mais ça monte toujours.

Je fais étape à Hasparren. Je sens le souffle du Tour dans mon dos. 

Les campings sont quasi pleins.



Vendredi. Vingtième étape. 31 kilomètres de contre la montre entre 

Saint-Pée de Nivelle et Espelette. Pour moi un peu plus du double 

depuis mon camp de base.


C’est les montagnes russes comme hier. La dernière côte assassine 

à trois kilomètres de l’arrivée risque de faire quelques dégâts.



Espelette




Cette étape est le dernier virage. Mon Tour s’achève bientôt...


lundi 23 juillet 2018

des Causses aux Pyrénées


Pas de liaison train entre Mende et Millau ; c’est Paulo qui s’y 

colle. Je traverse le Causse de Sauveterre par une route plus à 

l’ouest que celle empruntée cet hiver.

Beaux paysages, mais c’était tout de même plus féerique sous la 

neige.

Causse de Sauveterre




Après avoir plongé vers les gorges du Tarn, je me pause pour la 

nuit à Millau.


gorges du tarn



Je laisse le viaduc sous la brume matinale et entame la quinzième 

étape en traversant l’Aveyron et le Parc des Grands Causses.



Grand-Causse




Le col de Sié que j’arpente jusqu’à 13 heures me conduit dans le 

Tarn.


Col de Sié





La descente jusqu’à Mazamet se fait par à coups. Le soleil laisse 

place aux nuages sur les premières pentes qui partent à l’assaut de 

la Montagne Noire.


Il est 19 heures. Les éclairs embrasent le ciel, même si dans la 

forêt j’entends davantage les grondements du tonnerre.

La pluie commence à tomber. L’orage se rapproche. A 5 kilomètres 

du sommet un abri apparaît sur ma gauche. J’y engage Paulo, et 

commence mon repas du soir en séchant.

J’avais prévu de camper dans la descente, mais comme la pluie 

redouble, je remets l’ouvrage à demain.


un abri salutaire



J’ai bien fait. Le panorama au sommet du Pic de Nore est 

splendide sous le soleil matinal.


Pic de Nore...





Il ne me reste plus qu’à descendre jusqu’à Carcassonne, journée de 

repos. Il y a pire endroit pour s’arrêter.






La seizième étape doit me mener à Bagnères de Luchon. Mais il y 

du chemin à parcourir sur les petites routes de l’Aude et de 

l’Ariège.


l'Aude ; en route vers les Pyrénées...

grotte du Mas d'Arzil




A Saint-Girons, la pluie qui tombe depuis 15 heures redouble. La 

carte est rangée au sec dans les sacoches ; je remonte la mauvaise 

vallée, et m’en rends compte au bout de 12 km seulement. Je perds 

une heure et demi : les étapes sont pourtant déjà bien assez 

longues !


une vallée bien pluvieuse



J’arrive au pied du premier col alors que j’ai déjà effectué 180 km. 

La pluie n’a pas cessé. Et il est tard.

Je campe sur un parking herbeux en haut du village d’Augirein. 

L’orage tonne et la pluie redouble une fois la tente montée. 

Bienvenue dans les Pyrénées.



La dix-septième étape commence donc par un rattrapage de la 

journée d’hier. Les deux premiers cols sont avalés en guise de petit-

déjeuner sous une pluie incessante.



village de Saint-Lary, au pied du Portet d'Aspet

col de Menté : trempé jusqu'aux os



Je plonge dans la vallée espagnole, seule escapade en terre 

étrangère de ce cru 2018, et pars à l’assaut du Portillon.


en montant le Portillon ; vue sur l'Espagne




La montée est régulière, et me fait basculer à Bagnères de Luchon, 

où une bonne surprise m’attend. Laurence et Jean-Marie, en 

partance pour le Masssif Central après une semaine passée dans les 

Pyrénées, sont venus au devant de moi.



Je termine donc les deux derniers cols de l’après-midi, le 

Peyresourde et l’Azet Val-Louron, en light, mes bagages ayant 

terminé sur la banquette arrière de la voiture.



col de Peyresourde : les derniers virages

lac de Loudenvielle

col d'Azet Val-Louron ; le dernier du jour, et sous la bruine toujours



Je termine ma journée plus tôt que d’habitude ; ce soir, c’est repas 

de luxe à Saint-Lary-Soulan !


un bon moment de détente, avant de poursuivre le Tour



Après un solide petit déjeuner, je pars en light toujours, à l’assaut 

du col de Portet. A plus de 2200 mètres d’altitude, c’est 

assurément le plus difficile de ce Tour. La pente est cependant 

régulière, et je maintiens un petit rythme de 9 km/h pour atteindre 

le sommet sous la grisaille et le froid en deux heures.


col de Portet ; la ligne d'arrivée est déjà prête 

Saint-Lary-Soulan




Le reste de la journée est consacré au transfert jusqu’au départ de 

la dix-huitième étape, à Trie/Baïse.

bastide  de Trie



Je trouve un bivouac à Tillac, au bord d’un champ déjà 

moissonné ; je ne risque rien !






Étape de plaine, mais qui possède tout de même quelque relief 

autour du bassin de l’Adour ; ça entretient les cuisses pour la fin de 

la course.


Gers et Pyrénées

Duhort-Bachen



Je stoppe un peu après Pau, au bord du lac de Baudreix. Demain, 

c’est un nouveau transfert, avant d’attaquer mercredi une autre 

grosse étape dans les Pyrénées.

Mais avec mon nouveau stock de pâtes de fruits, venu tout droit de 

Provence, je vais pouvoir escalader n’importe quels sommets...



mardi 17 juillet 2018

des Alpes à la Lozère


A la gare routière de Lille, les gens se ruent vers les soutes dès 

l’arrivée du bus. Il ne reste plus de place pour loger Paulo et ses 

sacoches. Le chauffeur m’ouvre un compartiment destiné en 

principe aux voyageurs qui monteront à Paris. Je ne reste pas sur le 

quai ; la course continue.



Depuis Lyon, un ter me hisse à Annecy. Je longe tranquillement les 

rives du lac et m’arrête pour ma journée de repos à un camping 

situé un peu avant Ugine.

Le soir, la France élimine la Belgique dans la douleur.








Le lendemain je débute la première étape alpestre avec une seule 

sacoche : une boucle depuis Ugine me permet de faire le parcours 

en light.

Le première montée est le col de la Croix Fry. Quel plaisir de 

retrouver ces paysages savoyards.







Après la descente sur la Clusaz, la courte mais sèche montée vers 

le plateau des Glières réveille le cuisses. Je dépasse un cycliste à 

pied qui a dû partir trop vite sur ces rampes à 12 %.

En haut une belle piste permet de basculer après un replat de 6 km 

vers la longue descente jusqu’au pied des deux dernières 

ascensions du jour : le col de Romme, suivi de la fin de la 

Colombière.



plateau des Grières

Cluses ; montée vers le col de Romme


col de la Colombière




La onzième étape, bien que courte, est une course de côtes entre 

Albertville et La Rosière. Cette fois-ci Paulo est en charge 

complète.

Montée des Saisies d’abord, puis le magnifique petit col du Pré 

après midi.



montée des Saisies



col du Pré



Après avoir glissé tranquilement vers le lac, il faut remonter 

jusqu’au Cormet de Roselend avant de basculer vers une belle 

descente tout schuss vers Bourg-Saint-Maurice.




lac de Roselend

Cormet de Roselend

encombrements dans la descente vers Bourg-Saint-Maurice



Il est déjà 19h. Je pose mes affaires au camping de Séez, et termine 

en light l’étape en crapahutant jusqu’au première maisons de La 

Rosière.



montée vers La Rosière




Départ à l’aube pour la douzième étape. Le col de la Madeleine 

m’occupe toute la matinée.










Je plonge vers la vallée de l’Arc. Il est déjà 13h30, et la forte 

chaleur me cloue à Saint-Jean-de-Maurienne. Longue pause 

déjeuner, puis je reprends à 16h l’ascension de la Croix de Fer 

longue de 30 km.

A Saint-Sorlin d’Arves le sommet se dresse enfin devant moi. Je 

l’atteins à 20h30. Les abords des dernières rampes sont déjà 

squattées par les campings-cars qui vont patienter encore 6 jours 

avant le passage des coureurs. En attendant la traite des vaches à 

2000 mètres d’altitude fait le spectacle.




Saint-Sorlin












La descente vers Le Bourg-d’Oisans n’est pas franche ; il faut 

même remonter sur du 12 % pendant quelques hectomètres.

A Allemont il fait déjà nuit. L’accueil du petit camping est encore 

ouvert à 22h. Je m’y arrête pour la nuit après une journée bien 

éprouvante.




Allemont



Je pars à l’assaut de l’Alpe d’Huez le lendemain matin en light. 

Moi qui me fait d’habitude toujours dépassé je deviens celui qui 

dépasse ; c’est plus motivant !



Alpe d'Huez ; vue sur la vallée de la Romanche

virage n°1, qui en partant du bas est en fait le dernier





A midi seulement j’entame la treizième étape vers Valence. Je suis 

trop court pour atteindre la préfecture de la Drôme. Après un 

magnifique détour autour des petits villages en pierre du Royans, 

je stoppe au camping municipal de Saint-Nazaire.




les noyers, le long de l'Isère

Pont-en-Royans

Sainte-Eulalie



Journée de transfert en ce dimanche de finale des Bleus. 50 km à 

vélo jusqu’à Valence, puis un train me dépose au camping de Saint-

Paul-Trois-Châteaux.

La victoire face à la Croatie est saluée par un concert de klaxons ; 

mais les mélodies du festival de jazz qui se tient dans les murs de 

la vieille ville finiront par s’imposer : Saint-Paul n’est pas les 

Champs-Elysées !



La quatorzième étape est un régal de cyclotourisme : gorges de 

l’Ardèche, montée dans les Cévennes sous une pluie soutenue, 

puis final magnifique autour des Monts de Lozère … je finis tard 

et éreinté à Mende, mais quelle belle journée de vélo !




passage du Rhône à Bourg-Saint-Andeol

gorges de l'Ardèche



Lozère




Le Pont de Montvert
plateau u Mont Lozère