samedi 24 août 2013

sur le chemin de St-Jacques (première partie)

Cinquante kilomètres suffiront pour la première étape en route vers le chemin de St-Jacques. La route des cîmes vers Hasparren propose une succession de côtes assassines. Beau contraste avec les Landes.

 
Au petit camping à l'entrée de la ville, me voyant regarder les prix avec étonnement, la gérante me dit que c'est 6€ pour les vélos. Vendu.

Le lendemain me voici un peu plus en jambes. Je gagne St-Jean-Pied-de-Port avant midi, fait le tour de la ville et m'offre un café après déjeuné avant d'attaquer à 15h l'ascension du col d'Ibaneta.

 porte de St-Jacques, début du pèlerinage

 St-Jean-Pied-de-Port : rue d'Espagne

La montée régulière mais un peu difficile pour une première étape de montagne se fait en fin d'après-midi à l'abri des versants ombragés.
A un kilomètre du sommet je croise Fabio assis à côté de son vélo. Il a commencé l'ascension à 10h30 mais s'est perdu en prenant le chemin piéton, a crevé, s'est fait dépanné par deux polonaises, et N'EN PEUT PLUS.
Quand je lui dis que Roncevaux est tout proche, son esprit pense auberge et son estomac bière. Il repart. L'énergie revient. Il me prend en photo au col et s'arrête un kilomètre plus loin pour la nuit à l'auberge.


Roncevaux, début du camino francès : c'est parti pour 790 km...

La fin de journée est un régal. Passé le Puerto de Erro à 801 mètres, les pentes assez sèches me font atteindre dans les descentes les 60 km/k sans relances. Je bivouaque avant d'arriver à Pampelune après une belle étape pyrénéenne.

Sortir d'un bivouac peut s'avérer une gageure. C'est ce qui m'arrive ce matin en voulant quitter mon campement. Le sentier en escalier que j'ai pris hier dans la descente est infranchissable dans la montée. Je m'apprête à décharger tout le vélo pour passer l'obstacle. Mais je suis sur le chemin de St Jacques. Bientôt deux randonneurs arrivent. L'homme se propose de m'aider. C'est pas de refus. Me revoilà dare dare sur le chemin où piétons et cyclistes se côtoient sans difficulté.

Je gagne Pampelune par une piste cyclable longeant la rivière qui me mène directement à la porte de France et à la cité contenue par les remparts. La visite est appréciée : cathédrale, place de Castille, arènes, rues piétonnes, parcs ombragés ou évoluent des daims...

 PAMPELUNE : cathédrale...

 place de Castille

 parc

 remparts

 porte de France

En quittant Pampelune je m'égare en voulant éviter le chemin de St-Jacques des marcheurs. Stoppé à Galar pour essayer de retrouver ma route, un homme en voiture s'arrête, m'intime de le suivre, me conduit à un chemin que je suis sur 800 mètres et retombe … sur le chemin piéton.
Il était dit que je ferais aujourd'hui l'ascension de l'Alto del Perdon par ce chemin muletier. Du chemin et des cailloux. Ma mule se cabre à plusieurs reprises, et passé le village de Zariquiogi, il faudra que je pousse mon équipage plusieurs fois pour arriver au sommet. Jamais Hammer n'aurait voulu passer par là !
Je ne regrette pas de m'être perdu. La montée fut lente et chaotique mais le panorama au sommet splendide. J'y apprend en plus que Sao Paulo n'est qu'à 8500 km !

 deux photos prises au même endroit : ce qui est fait...

...et ce qui reste à faire



Cette fois-ci je descends par la route. Tout schuss vers Puente la Reina. Que du bonheur.
L'intérieur de l'église vaut le détour. Eclairés par quelques minuscules vitraux, les retables gigantesques de l'autel se devinent à peine dans l'obscurité de l'édifice.

église de Puente la Reina

La journée s'achève quelques kilomètres plus loin par un bivouac avec vue sur l'Alto del Perdon.

 

Aujourd'hui je descends pour quitter le bivouac : la journée devrait être plus tranquille...
Pour éviter les détours je m'en tiens au topo-guide ; j'utilise le camino des randonneurs uniquement lorsqu'il est pratiquable avec ma mule.
Très vite je me mets quasiment au diapason de la marche. Je roule avec lenteur en m'imprégnant des paysages de Navarre. Blés, vignes, sommets de colline asséchées squattés désormais par les éoliennes (ou molinos de viento comme me l'a dit hier un Espagnol).
Plus la matinée avance et plus le chemin disperse les marcheurs écrasés par la chaleur ; je deviens le fil qui les relie les uns aux autres.



Les villes et villages traversés rivalisent de beauté avec leurs églises fortifiées, leurs retables grandiloquents, leurs cloîtres fleuris, leurs façades de maisons aux couleurs chatoyantes.

église fortifiée de Villattuerta

retable de l'église de Los Arcos

 cloître d'Estella

cloître de Los Arcos


Sansol

A ce jeu, c'est le village de Sansol qui remporte la palme. Son église à moitié en ruine me fait penser à la cathédrale de St Pierre de Maillezais, sauf qu'en lieu et place du marais il y a les paysages de Navarre et un petit centre ville enchanteur. 

 
A force de flâner l'étape risque de se prolonger à la nuit. Je passe donc Logrono en coup de vent malgré sa belle cathédrale et ses autres monuments.


Dans ma hâte je fais un mauvaise interprétation du topo. Me voici à nouveau sur le chemin piéton, sur une piste sablonneuse et caillouteuse serpentant parmi les vignes qui n'a rien à envier aux pires routes lettones. Le passage au petit col se fait par un sentier muletier où il me faudra à nouveau pousser ma monture.


Ce soir c'est camping pour me laver de toute la poussière du camino.


L'étape vers Burgos commence sous la bruine. Les paysages viticoles de la Rioja se devinent à peine dans le lointain, mais le balisage jaune du camino remet toujours le pèlerin dans le droit chemin.


J'emprunte routes et pistes vicinales parfois de mauvaises qualité, et comme le chemin longe souvent la nationale, je ne m'interdis pas quelques escapades sur le bitume.

Villes et villages se succèdent à nouveau, et il faudrait passer une demi-journée dans chaque pour découvrir quelles histoires se cachent derrière chaque monument. Il ne me reste sur mon vélo que l'alternative de les deviner, ou de les inventer.

En arrivant en Castille et Léon, un grand panneau m'indique la route à suivre. 

 
Le passage d'un col à plus de 1000 mètres avec une pente à 6% pendant 3 kilomètres sur une route en bitume me change des sempiternelles petites côtes du camino. Ça fait du bien aux cuisses de monter sans à coups.
Passé le monastère de San Juan de Ortega dont une partie de l'église se visite librement, il ne restera plus très long pour rejoindre Burgos et sa magnifique cathédrale.

le repos du pèlerin

monastère de San Juan de Ortega

cathédrale de Burgos











11 commentaires:

  1. "Estella" lieu où j'ai eu la chance d'etre reçu dans la finca de PABLO HERMOSO DE MENDOSA, le plus grand rejoneador du monde.vous allez traverser le campo charro et ses merveilleux elevages de toros .des photos Sebbb..... bises ( et attention au feu)

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  2. si j'en vois, promis, je les mitraille !

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  3. Salut Seb !!!

    Juste un p'ti coucou. J'espère que ça "roule" pour toi. Bonne balade !!!

    Bibizzz !!

    La taupe

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  4. salut Lise,
    le grand schtroumpf est pour l'instant sagement installé dans sa sacoche ; je dois dire qu'il ne prend pas pour l'instant beaucoup d'initiatives !

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  5. jacques fait le tour de l'aquitaine avec Janine te pour le 1er jour ils ont fait 96 kms . j'ai confié votre cd et le nom de votre blog à bernard mon voisin qui a fait la photo .ils vont vous suivre .bon courage er bises

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  6. je vais suivre leur parcours, et mettre le site de Jacques dans mes liens

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  7. Bonjour Seb
    Que de km parcourus depuis ton au-revoir à la Géné.
    Tes images donnent envie en cette veille de rentrée, de voyager dans ce pays, avec la caravane !
    Continue de nous faire rêver, et c'est encore mieux que le cinéville !
    Bon voyage et bonne route.
    Philippe

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  8. Des kilomètres parcourus, mais il en reste encore quelques uns ...
    encore merci pour la photo de départ, et à bientôt, à vélo, ou à caravane :-)

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  9. Bonjour. Grace à tes photos ,mon epouse revis son chemin du camino.Laisse vivre les totos calmement . Amicalement .JB

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  10. Bonjour. Grace a tes photos mon epouse revis son chemin du camino. Laisse vivre les toros calmement!! Amicalement. JB

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  11. le chemin du camino doit être perçu de façon un peu différente selon qu'on le parcours à pied ou à vélo, et est certainement plus éprouvant en mode marcheur !
    pour les toros, j'en n'ai pas vu ... et les totos me laissent vivre en paix (surtout en Espagne) ;-)

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